Découvertes Adulte

Une plongée onirique au cœur du désir : Les roses fauves – Carole Marinez

Couverture "Les roses fauves" de Carole Martinez. Blanche avec un bandeau contenant un visage sur lequel des roses sont peintes.

Une coutume familiale espagnole

Une coutume espagnole veut que quand une femme sent sa mort arrivée, elle coud un coussin brodé en former de cœur et enferme à l’intérieur tous ses secrets. Ces cœurs sont ensuite transmis à la fille aînée de la famille, avec pour consigne de ne pas les ouvrir. Ces coussins, Lola en possède de nombreux cachés dans une armoire.

Un roman pour mon anniversaire

Depuis que j’ai participé au Goncourt des lycéen et que j’ai découvert sa plume à travers Du domaine des murmures, je suis une grande fan du travail de Carole Martinez. J’adore son univers, très original, en dehors du temps, féerique et onirique. Lorsque j’ai vu qu’elle avait sorti un nouveau roman, je l’ai tout de suite ajouté à ma wish list pour mon anniversaire. Et mon petit frère a eu la bonne idée de me l’offrir !

C’est un vrai bonheur de se replonger dans l’univers de Caroline Martinez. Si j’ai eu du mal avec le début de ce roman, que j’ai trouvé long à démarré, je me suis accroché et j’ai bien fait, car j’ai été complètement emporté par ce récit.

2 histoire fantastiques

Ce roman construit 2 histoires en parallèle. Le premier point de vue est celui de l’auteur. Carole Martinez se met en scène dans son roman. Elle raconte sa rencontre avec Lola, qui va lui transmettre une de ses histoires de famille, des secrets glissés lors du dernier souffle dans des cœurs en tissus. Lorsqu’elles découvrent qu’un des cœurs s’est ouvert tout seul, elles vont décider de se plonger dans son contenu. Mais les histoires liés aux cœurs cousus viennent dans un second temps, ce qui m’a laissé sur ma fin. L’accent de la première partie du roman est porté sur la vie quotidienne du village, dans toute sa banalité, et le récit est très lent.

Lorsque nos deux personnages vont ouvrir le cœur, nous suivrons en parallèle l’amitié entre Lola et l’autrice, mais également l’histoire de son ancêtre qui se mêlent. Si vous avez aimé le premier roman de Carole Martinez Cœur cousu, vous allez adoré la seconde partie du récit. Il reprend vraiment tous les ingrédients de ce roman : une histoire liée à l’Espagne, la liberté des personnages, l’amour et le fil de la vie.

Carole Martinez nous conte une histoire hors du temps. Viennent se broder délicatement les croisements entre les récits de vie, à travers l’amour, le désir et l’épanouissement des personnages mais aussi la mort. Les frontières temporelles sont brouillées. Le mystique est également très présent. Ici, nous oscillons entre rêves et réalités, songes et métaphores. Le jardin de rose fauves, qui unit les deux temporalités en est le symbole, bénédiction ou malédiction, ange ou démon, comme le désir qui tente de nous dévorer.

L’amour est au cœur de ce récit, placé entre les mains du lecteur sans aucun polissage. L’amour est présenté dans sa forme la plus brute, brutale, presque sanglante, liée à la mort, à la désillusion et au désespoir. A travers l’image des roses, de l’épanouissement et de l’éclosion, ce roman nous compte également le désir ardant de l’adolescence.

1 récit, 3 femmes

Ce récit entremêlement 3 personnages : l’autrice, qui nous conte la genèse de son texte et les difficultés qu’elle peut rencontrer pour accoucher d’une oeuvre. Carole Martinez semble ici se mettre en scène, mais est-ce vraiment ses ressentis ou simplement une fiction de ses sentiments ?

Lola est une vieille fille, elle n’a pas d’amis et est très peu proche de sa famille. Ses parents sont décédés et ses sœurs bien différentes d’elle. C’est une solitaire. Elle travaille à la poste de son petit village. Elle vibre de 2 passions : le jardinage et la lecture de récit biographiques. En découvrant l’histoire de son ancêtre, elle va s’épanouir comme les graines de roses quelle va découvrir dans le cœur cousu et décider de planter. Elle va alors se découvrir en tant que femme, elle qui cachait sa féminité sous des vêtement amples et des coiffures austères. La liberté et le parfum des roses fauves va la dévorer d’une passion qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant.

Le 3ème point de vue est celui de Carmen, l’aïeule au cœur décousu. Carmen est une femme très libre, qui vit très en accord avec la nature, les végétaux. Elle vit au rythme de son cœur, de ses envies et des saisons, sans se préoccuper des problématiques de ses contemporains comme les questions de mœurs ou de traditions de son époque (mariage, sexualité…).

Le roman en bref

A travers l’histoires entremêlés de 3 femmes bien différentes, Carole Martinez tisse un récit tout en dentelle, un pont entre différentes temporalités. Dans le jardin des roses fauves, dans les cœurs cousus, nous découvrons un histoire familiale, le désir et son parfum si puissant, mais aussi l’amour et la mort. Un récit piquant comme la passion, enivrant comme le parfum des roses du jardin de Lola.

Vous voulez découvrir l’univers de Carole Martinez ? Découvrez ma chronique de La terre qui penche. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

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