Pause jeunesse

La salade maudite de Christian Oster

Couverture de "La salade maudite" de Christian Oster. Jaune avec une salade verte qui sourit en bas.

Une télévision, une salade et une nuit évanouie, un trône étrange

Il arrive parfois que la nuit tombe pour de bon et que le sol soit jonché d’étoiles. Il arrive parfois qu’une salade maudite, bannie de son potager, parte chercher fortune en chantonnant. Il arrive parfois qu’un trône éjecte des aspirants roi à travers le toit. Il arrive parfois qu’une télévision s’ennuie, à force de voir toujours les mêmes têtes la regarder, et qu’une nuit elle attende que tout le monde s’endorme pour tirer d’un petit coup sec sur son fil et aller prendre l’air, discrètement, sur ses petites roulettes…

Un recueil léger et drôle

Ce petit recueil est dans ma pal depuis au moins 3 ans et je n’avais jamais sauté le pas ! C’est le confinement qui m’a motivé car j’étais à la recherche de texte légers et drôles. Il est composé de 4 histoires distinctes et de qualités différentes. J’ai beaucoup accroché à 2 d’entre-elles et beaucoup moins avec les 2 autres. J’avais déjà découvert Christian Oster à travers une première lecture que j’aime beaucoup Les trois vaillants petits déchets. La patte de cet auteur fun, décalée, fofolle nous fait oublier un peu cette lourdeur du quotidien.

Chaque nouvelles de ce recueil se lit indépendamment. La première se nomme La salade maudite, la seconde La nuit tombe, a 3ème La télévision qui voulait voir le monde et la dernière Le cour règne de Caracouski.

Un univers loufoque

Le point commun entre toutes ces histoires est l’univers loufoque. Christian Oster est très fort quand il s’agit de personnifier les éléments de notre quotidien ! Ses personnages sont du coup complètement originaux et abracadabrants car ils sortent de leur concept de base. Cette personnification est vraiment très réussie dans la nouvelle La salade maudite. Comme son nom l’indique, le héro de cette nouvelle est une salade, qui un jour s’échappe de son potager. Elle va devenir l’héroïne centrale d’une réécriture de conte puisqu’elle va rencontrer un prince et lui permettre de délivrer une princesse prisonnière dans une foret maudite. Voilà qui nous change des habituels princes héroïques ! Ce texte est plein de références au conte traditionnel. Les différentes histoire que nous connaissons sont détournée si bien que le texte que nous pouvions penser prévisible est en fait plein de rebondissement.

La seconde histoire raconte la vie d’un conseillé du roi qui, un soir, en se baladant avec sa girafe, va se rendre compte que le ciel est tombé, tel un drap sur la sol. Pour qu’il retrouve sa place initiale, il faut que le roi se fasse pardonner, puisque chaque étoile entraînant le ciel vers le bas représente, un homme mort à la guerre pour ce roi. L’idée est super intéressante, le récit est assez philosophique mais je n’ai pas retrouvé le côté loufoque et rigolo que j’aime chez l’auteur. Nous somme plus sur un registre sérieux.

La troisième histoire présente une petite télévision qui décide un jour de s’échapper de l’appartement où elle vit car elle en a mare de ne rien découvrir, de voir seulement la famille qui l’a acheté scotchée à son écran. Ce texte nous amène à réfléchir sur notre consommation des écran et sur notre vie quotidienne qui nous avale. L’idée de faire parler et marcher une télévision est complètement absurde. Cette absurdité est soulignée par les réactions des personnes qui la croise.

La dernière histoire est ma seconde préférée. C’est l’histoire d’un petit pays qui n’a pas de roi depuis très longtemps puisque personne n’arrive à s’asseoir sur la trône pour renier. Le trône décide d’éjecter tous les prétendants. Le chef du personnel du palais a donc décidé de faire un trou au plafond pour éviter les morts. Un jour, un dénommé Carouski décide de tenter sa chance. Et miracle ! Il n’est pas éjecté. Sans expérience, il doit par la suite essayé de gouverner cet étrange peuple. S’en suit alors tout un tas événements tous plus marrants et truculents les uns que les autres. Le loufoque, l’abracadabrant sont au rendez-vous !

Le texte en bref

Vous aimez les histoires loufoques, les personnages originaux et les situations abracadabrantes ? Vous serez servi avec la salade maudite. 4 récits succulents, hilarants à lire en famille !

La salade maudite
Christian Oster
L’école des loisirs, 2000

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un autre titre de Christian Oster ? Découvrez Mon point première lecture. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

Une uchronie vampirique : Vampyria (1) : La cour des ténèbres – Victor Dixen

Après avoir subi une transmutation, le Roy-Soleil est devenu un vampire, le Roy des Ténèbre. Il a depuis créé la Vampyria, un vaste territoire sous le joug d’une aristocratie vampirique. Soumis à une taxe de sang, les roturiers sont considérés comme des réservoirs de nourriture. Jeanne, une jeune roturière voit sa famille être massacrée sous ses yeux. Elle décide alors de devenir Diane, une jeune noble, et fait son entrée à la cour sous la protection du Roy. Elle n’a qu’un seul objectif, la vengeance, coûte que coûte.

Une histoire de vampire mais pas que

Dans l’absolu, je ne suis pas fan des romans mettant en scène des vampires. Je penses que j’en ai lu beaucoup trop et j’ai fait une overdose de ces gentils monstres, tombant amoureux d’humaines innocentes et luttant pour venir à bout de leur monstruosité. Ce roman m’a pour autant attiré, déjà par sa jolie couverture, très mystérieuse, puis parce que j’ai apprécié le premier tome de Phobos, mais pas le second. J’avais donc envie de redonner une chance à cet auteur jeunesse, vraiment très apprécié par le public. Enfin, le pitch de ce roman comprend certes une histoire de vampire, mais sous un angle plus original, ce qui m’a séduit.

Un mélange « d’histoire » et de fantastique

A travers cette saga, Victor Dixen test un mélange étrange qui fonctionne plutôt bien. Il ancre son uchronie dans une époque moderne où tout est resté à la mode du roi soleil. Nous retrouvons donc les jeux de la cour, les tenue d’époques et les différentes classes sociales et leurs influences. Ce contexte lui sert de base pour exposer la domination des riches et nobles vampires sur le reste de la population. Ici comme dans l’histoire, la position sociale est ancrée dans les veines de chaque individus. Les vampires buvant celui des humains des plus basses classes, comme métaphore de la dominations des hautes sphères sur les plus basses.

Pour asseoir son univers fantastiques, Victor Dixen prend cependant de grosses distances face à l’histoire elle-même. Première et non des moindres, la place des femmes dans la société. Jeanne, orpheline dans sa vraie vie comme dans sa fausse, est envoyée dans l’école formant les jeunes nobles aux mœurs de la cour, ce qui n’existait d’ailleurs pas à ma connaissance, puisque les familles nobles se payaient des précepteurs. Les nobles, qu’ils soient femmes ou hommes reçoivent dans cette école les même types enseignements. Or, les rôles sociaux des hommes et des femmes à l’époque de Louis XIV étaient bien différents. L’art de la guerre par exemple était seulement réservé aux hommes.

Un univers horrifique

Dans ce premier tome de sage, Victor Dixen pose les bases de son univers qu’il veut résolument horrifique. Nous retrouvons un des monstres sacrés de la littérature fantastique : le vampire. Cependant, à mon plus grand bonheur, ses traits monstrueux ne sont pas gommés. Il a certes des caractéristiques physiques séduisantes, mais elles sont également effrayantes, car vue comme éloignées du naturel, comme cadavérique. De même pour ses caractéristique psychologiques. Le vampire est dans ce roman déshumanisé et cela pose les bases d’un texte horrifique.

Dès le début de ce tome, nous sommes mis dans le bain d’un univers résolument sanglant, ce qui était à prévoir lorsqu’on parle de vampire. De nombreuse référence à la culture horrifique et à la culture fantastique sont présentes au fil du récit : de Frankenstein à Twilight en passant par le conte de blanche-neige. Le tout nous donne un récit visuel avec des descriptions très précises. L’univers présenté est aussi dynamique et plein de suspenses et il plaira sans aucun doute à des lecteurs adolescents. Malgré tout l’histoire reste prévisible : thème de la vengeance, histoire d’amour, jeu de pouvoir… Nous retrouvons les ingrédients classiques des romans adolescents du genre.

Une personnage principale spéciale

Si Jeanne nous est présentée dans un premier temps comme une héroïne, elle a plutôt la figure de l’anti-héroïne. A l’image du monde dans lequel elle gravite, elle est violente, agressive et prête à tout pour arriver à ses fins : meurtre, haute trahison… Et ses camarades de classes ne sont pas en reste. Seul personnage sympathique à mes yeux son amie Makao, victime d’une possession, qui cache un monstre sous sa belle chevelure noire. J’ai aimé sa dualité, son caractère profondément gentil et son courage.

Le roman en bref

En mêlant élément horrifique et historiques Victor Dixen nous propose une uchronie résolument originale. Une lecture pleine de rebondissements qui reste malgré tout assez prévisible et ne sort pas des codes classiques du roman adolescent.

Vampyria (1) : La cour des ténèbres
Victor Dixen
Robert Laffont, 2020

Ma note : ★★☆☆☆

Vous cherchez un roman sombre et captivant ? Découvrez aussi Les larmes des Avalombres d’Alexandre Chardin.
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Pause jeunesse

Un retour à l’état de nature : Comme des sauvages – Vincent Villeminot

"Comme des sauvages" de Vincent Villeminot

Une mystérieuse disparition

Alors que ses parents divorcent, Tom part en vacances avec sa grande sœur Emma. Solitaire, il aime aller courir en forêt pour explorer les lieux. Un jour, il découvre une mystérieuse clôture ornée d’un écriteau : « celui qui entre ici n’en revient pas ». Depuis, il reste introuvable. Deux ans plus tard, Emma décide de retourner sur les lieux du drame pour essayer de percer le mystère de la disparition de son petit frère.

Un récit choc !

Depuis plusieurs années Vincent Villeminot fait partie de ma liste d’auteurs à découvrir. Lorsque j’ai vu ce document sur la table des nouveautés, j’ai donc décidé de l’emprunter ! Je vais mettre un petit moment à digérer ce texte. Aujourd’hui encore je suis tiraillée entre l’horreur et la gêne que j’ai pu ressentir et le fait que ce livre est clairement bien mené et peint une atmosphère incroyable.

Au cœur du monde sauvage

A travers un récit très original, l’auteur nous plonge au cœur du monde sauvage, dans sa réalité la plus crue. Paradoxalement, cette vie sauvage est pour les enfants un émerveillement, une vie de découverte de soi de la manière la plus intime possible, une vie presque d’innocence. A l’opposé, notre œil de spectateur découvre des scènes d’extrême violence, auxquelles ne devraient pas être exposés des enfants si jeunes. Les enfants qui se rendent dans ce havre de paix ont 10-11 ans. Cette expérience va être constitutive de leur personnalité et de leur vie future. Le village est en fait un microcosme dans lequel, depuis plusieurs générations, les individus vont vivre cette expérience de vie sauvage.

Ce roman m’a fait pensé au texte Les coloriers d’Alexandre Jardin, un monde là aussi, où les enfants vivent en autarcie dans une société où l’adulte n’est pas présent. Dans ce roman, les adultes, s’ils ne vivent pas avec les enfants sont quand même les instigateurs de la vie quotidienne. Ils fixent les règles, arrêtent les choix. Si les enfants sont dans une liberté absolue, le cadre des adultes n’est jamais loin.

Une ré-animalisation des humains

Dans cette nature sauvage, les hommes redeviennent une espèce animal. Nous assistons à une ré-animalisation de l’homme, qui vit en fonction de cycles, comme les animaux. En retrouvant cet état de nature, l’homme retrouve ses instincts primaires de chasse, de cueillette, de survie. Il y a une grande banalisation des tabous de notre société comme la mort, le corps, la sexualité… Ces élément font partie de la vie quotidienne.

Nous assistons à des scènes d’une violence inouïe, dépeintes par les différents protagonistes du récit comme des scènes de vie classique. C’est le cas par exemple d’horrifiantes et dérangeantes scènes de chasse à l’homme. L’ambiance glauque de ce roman est extrêmement bien menée. La plume riche, très poétique est pleine de métaphores. Si elle est classifiée jeunesse, cette lecture s’adresse en fait aux grands ados et même aux adultes de par son univers profondément dérangeant.

Des personnages effacés au profit du récit

Dans le monde sauvage, la mort n’a pas d’importance, tout comme la vie. Cet aspect est appuyé par la relation du lecteur avec le narrateur du récit. Nous voyons très peu les émotions internes des personnages, eux-même voyant les choses de manière simplistes et ne développant pas cet aspect. Le lecteur se heurte à une façon de penser et de vivre qu’il n’est pas capable d’appréhender. Nous ne pouvons donc pas nous attacher aux personnages. Les personnages omniscients que nous rencontrons changent d’ailleurs au cours du récit. Nous découvrons 3 points de vues internes différents et 3 façon de penser le monde différentes.

L’auteur nous accompagne dans la découverte de ce monde. Le premier personnage présenté est la sœur du jeune disparu. Elle découvre l’univers sauvage en même temps que le lecteur. Elle rencontre les même difficultés et le même sentiment d’horreur. Les personnages suivants sont plus immergés dans les pratiques de la vie sauvage et entraînent le lecteur au plus profond des pratiques jusqu’à l’apothéose.

Le roman en bref

A travers un univers horrifique et une plume poétique, Vincent Villeminot tisse la toile d’un monde sauvage où les humains, revenus à l’état de nature, sont dictés par leur instincts primaires. Un récit très original, hypnotique et emprunt d’une grande violence, à mettre entre les mains de vos ados avertis !

Ma note : ★★★★★

Comme des sauvages
Vincent Villeminot
Pocket jeunesse, 2020

Vous cherchez un roman choc ? Découvrez Cadavre exquis de Augustina Bazterrica. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !


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Une aventure fantastique : Stella et les mondes gelés (3) : l’Atlas fantôme – Alex Bell

Un voyage sur le Pont de Glace Noir

Alors que la vie de Shay ne tient plus qu’à un fil, Stella et son père se font évincer du Club de l’Ours Polaire. Pour eux, fini les expéditions. Or, le seul moyen de sauver Shay se trouve de l’autre côté du mystérieux Pont de Glace Noir, un lieu maudit dont personne n’est revenu…

Une irrésistible attraction

Lorsque j’ai vu le 3ème tome de cette saga sur la table des nouveautés, je n’ai pu m’empêcher de l’emprunter. C’est avec bonheur que je me replonge dans cet univers créatif, imaginatif. L’histoire reprend dès la fin du tome 2 et nous replonge directement dans les difficultés que rencontrent Stella et son père. Nous retrouvons également la même construction que lors des tomes précédents : les premiers chapitres sont consacrés aux disputes de Stella avec les autres personnes de sa ville et très vite nous sommes plongés dans une nouvelle aventure à la découverte d’un lieu inconnu des mondes de Stella.

Si nous avions déjà entendu parler du pont noir depuis plusieurs tomes, nous allons le découvrir plus en détails dans ce tome-ci. Fidèle à sa réputation, c’est un lieu sordide, mystérieux, où la mort guette à chaque chemin.

Créatures magiques et aventure

Les différents tomes de cette saga peuvent se lire séparément, puisque ce sont à chaque fois de nouvelles aventures. Mais le fil conducteur du récit est très bien construit et des nœuds se démêlent d’un tome sur l’autre. Le tout est vraiment très cohérent. Ce tome 3 est un des gros dénouements par rapport à l’univers. Toutes les petites intrigues développées dans les tomes précédents se démêlent. Nous retrouvons par ailleurs nos petits chouchous comme la couverture-tente et son génie, les fées de la jungle et leur chant mortuaire… En parallèle, un grand mystère est révélé et me donne furieusement envie de lire la suite !

Cette saga expose une galerie de créatures magique toutes plus imaginatives les unes que les autres. Si ce tome est un peu moins créatif, j’ai adoré retrouver des références aux univers de science-fiction/ fantaisie comme le sac d’Hermione de Harry Potter, une référence au monde des Annales du disque monde de Terry Pratchet, ou au film Les Gremlins… Ces références ne parlerons peut-être pas aux plus jeunes lecteurs mais les lecteurs adultes les saisiront avec bonheur.

Des personnages toujours aussi attachants

Globalement c’est toujours un bonheur de retrouver les personnages de Stella et les mondes gelés. Ils ont tous des personnalités atypiques et charmantes et nous aimerions également faire partie de leur bande d’amis. Stella est toujours aussi attachante, courageuse, aventureuse et très drôle. Ce tome est pour elle également celui de la maturité. Elle va pouvoir mettre en pratique ses apprentissages auprès de Jésibella, la sorcière du tome précédant. En se réappropriant ses pouvoirs que jusqu’alors elle ne maîtrisait pas, elle va enfin accepter totalement son identité de princesse des glaces.

Le roman en bref

Toujours aussi imaginatif et plein d’aventures, le tome 3 de Stella et les mondes gelés pose un cadre sur l’univers fantastique de cette saga. Si la galerie des personnages fantastique est un peu moins riche, magie, frissons et amitié sont au rendez-vous. A découvrir !

Le club de l’ours polaire (3) : Le pont de Glace Noir
Alex Bell
Gallimard jeunesse, 2020

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un roman plein d’humour parfait pour l’hiver ? Vous aimerez également Le journal de Gurty : parée pour l’hiver de Bertrand Santini. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire ! 

Pause jeunesse

Le combat de 9 étudiants contre la ségrégation : Sweet sixteen – Annelise Heurtier

9 étudiants noires envers et contre tous

1958. Dans l’Arkansas un des plus prestigieux lycée ouvre ses portes pour la première fois à des étudiants Noirs. 9 étudiants qui vont devoir se battre pour garder leur place dans ce lycée… Molly est l’une d’entre eux, plongée malgré elle dans une violence extrême…

Une décision majeure dans la lutte pour l’égalité

En mai 1954, la Cour Suprême des Etats-Unis rend inconstitutionnelles la ségrégation raciale dans les écoles publiques. Tous les établissements jusqu’alors réservés aux Blancs doivent maintenant ouvrir leurs enseignements aux Noirs. Dans les états du Sud profondément ségrégationnistes, cette décision est plus que contestée. Malgré tout, l’Etat tient bon et le prestigieux et renommé Lycée Central de Little Rock dans l’Arkansas est forcé d’accueillir 9 étudiants Noirs : Ernest Green, Elizabeth Eckford, Jefferson Thomas, Terrence Roberts, Carlotta Walls, Minnijean Brown, Gloria Ray, Thelma Mothershed et Melba Pattillo. Ce roman retrace l’histoire romancée de l’une d’entre eux, Melba Patillo.

Je vous avais parlé de ce roman dans ma petite sélection autour de #blacklivesmatter mais je n’avais encore pas eu l’occasion de me plonger entre ses lignes. Il m’a causé un véritable choc. Il fait pour moi parti des textes indispensables que chacun devrait lire au moins une fois.

Une réalité historique glaçante, violente

La violence imprègne la moindre des pages de ce roman. Ce n’est pas une violence visible, sanglante comme celle des romans policier ou des romans d’horreur. Celle-ci est plus sournoise, sombre. J’ai été heurté par des scènes que j’ai pu découvrir. Ce texte est glaçant et il m’a mis extrêmement mal à l’aise car il ne nous décrit pas un monde imaginaire, mais une réalité historique.

Si j’avais connaissance des horreurs perpétrées sur la population Noire aux États-Unis pendant la ségrégation, j’ai eu ici l’occasion de m’immerger dans la peau d’une jeune fille Noire. Insultes, humiliations, menaces, isolation, nous sommes témoin d’une haine à l’état pure et sans fondements. Nous constatons avec effarement les clichés véhiculés, servant d’excuses ridicules pour rejeter l’intégration de ces 9 étudiants. Tout cela est amené avec justesse est sensibilité par la très belle plume d’Annelise Heurtier.

Deux filles, deux ambiances

Ce roman est d’autant plus intéressant qu’il nous permet de connaitre plusieurs points de vue sur la situations. Les chapitres alternent en effet entre le point de vue interne de Grace, une jeune bourgeoise blanche venant d’une famille conservatrice et celui de Molly, une des 9 jeunes étudiants noires. Molly et Grace sont dans la même classe, ont des rêves de vie similaires mais vivent dans deux univers diamétralement opposés.

Grace Anderson est une jeune bourgeoise insouciante. Blanche, aisée, elle rencontre les préoccupations de toutes les jeunes filles de son âge : la mode, le garçons, les copines… Sa famille, comme celles de tous ses amis est très conservatrice et ségrégationniste. C’est à travers son regard que nous allons suivre les expéditions punitives menées contre les 9 élèves et les manifestations de parents mécontents. Cependant, au fil du récit se dessine également un espoir, celui d’une jeune fille remettant en question les réflexions de son entourage.

En décidant d’intégrer un lycée différent de ses camarades de quartier, Molly Costello est tiraillée entre une communauté blanche qui lui voue une haine farouche et une communautés noire qui, en plus de ne pas la soutenir, la traite d’inconsciente et de créatrice de problèmes. Malgré le cauchemar dans lequel elle est entraîné, Molly est courageuse, pugnace et surtout pleine d’espoir. Ce personnage est librement inspiré de Melba Patillo, une des véritables héroïnes de l’histoire américaine.

Le roman en bref

A travers les points de vue de Grace, une jeune bourgeoise Blanche venant d’une famille conservatrice et de Molly, une jeune fille Noire, Annelise Heurtier nous dépeint une Amérique profondément raciste et ségrégationniste. Une histoire vraie retraçant la lutte des 9 premiers étudiants à intégrer une école publique jusqu’alors réservée aux blancs. Un roman profondément heurtant, violent mais plus que nécessaire et actuel.

Sweet Sixteen
Annelise Heurtier
Casterman, 2014

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un autre titre autour du racisme ? Découvrez La jeune fille et le soldat d’Aline Sax. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

Neige, amour et chocolat : Flocon d’amour – John Green

Une tempête de neige pour une tempête d’amour

Alors qu’une terrible tempête de neige bloque le train, tous les voyageurs se retrouvent obligés de descendre à Gracetown, une bourgade perdue au milieu de nulle part. Jed, Jubilé et les autres voyageurs vont y passer un réveillon qu’ils ne sont pas près d’oublier !

Trois plumes pour trois nouvelles

Ecrit à trois plumes, ce roman compile trois histoires d’amours se déroulant pendant les fêtes de Noël. La première écrite par Maureen Johnson se nomme « Le jubilé express ». Elle nous conte l’histoire d’une jeune fille, Jubilé, obligée de partir chez ses grands-parents passer Noël à cause d’une sombre histoire de figurines et qui se retrouve bloqué dans le train par une tempête de neige. En décidant de le quitter, elle va faire une fantastique rencontre.

La seconde nouvelle, « Un miracle de Noël à pompons », écrite par John Green, conte l’histoire de trois adolescents voulant rendre visite à un de leur ami travaillant dans une Waffle House, pour une sombre histoire de twister et de pom-pom girls. Seulement voilà, le trajet n’est pas si grand mais la hauteur de la neige si..

La dernière, « Le Saint Patron des cochons » a été écrit par Lauren Myracle. Elle nous conte l’histoire d’une jeune fille, un peu égoïste, Addie, dont une sombre histoire de cochon nains va changer la vie.

Neige, chocolats et romances de Noël

Tempête de neige, amour, chocolat et aventures farfelues sont au rendez-vous. Si vous êtes fan de romances de Noël tous les ingrédients sont réunis pour vous faire passer un délicieux moment. Loin d’être une lecture que j’ai détestée, ce roman ne sera clairement pas celui qui marquera ma fin d’année car il reste très très léger. L’intrigue reste aussi simpliste et donc prévisible.

Le style également ne casse pas trois pattes à un canard, même s’il reste fluide. Les histoires sont toutes empruntes d’une ambiance chaleureuse, même si l’humour n’est pas très recherché. Le point fort de ce roman : le lien entre les différentes histoires, entrevu dès le début et qui se dessine au fil des récits.

Des personnages explorés en surface

Etant donné que nous somme sur des nouvelles, le développement des personnages reste superficiel. Ils restent néanmoins attachants. Les personnages principaux sont tous adolescents. Ces trois histoires marquent trois façons de s’aimer, avec tendresse et maladresse, à la manière d’adolescent.

Le roman en bref

Rédigé à trois plumes, ce roman conte trois histoires d’amour liés dans le froid de l’hivers. Un texte fluide, comme un téléfilm un peu gniangnian de Noël, pour les amateurs d’histoire d’amour légères.

Flocon d’amour
Lauren Myracle, John Green, Alice Delarbre
Hachette , 2015

Ma note : ★★☆☆☆

Vous cherchez un beau roman d’amour ? Découvrez La femme au carnet rouge d’Antoine Laurain. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

Une aventure dans la mythologie nordique : Le drakkar éternel – Estelle faye

Des viking et une légende

Partis naviguer en mer après avoir séché l’école, Maël et Astrid se retrouvent propulsés dans un monde peuplé de divinités Viking. Pour rentrer chez eux une seule solution : lever une étrange malédiction…

Aventure et frénésie

Voici venu le temps du premier article retour sur mes lectures pour le cold winter challenge 2021 ! Je vous parle aujourd’hui d’un roman fantastique autour de la mythologie nordique. Sa couverture colorée est une invitation au voyage. Je me suis donc lancée avec grande joie dans cette aventure pleine de promesses.

Le drakkar éternel est un concentré d’aventures où les actions s’enchaînent frénétiquement. Si nous arrivons bien à comprendre où l’autrice veut nous emmener, je trouve le tout assez simpliste. Les nombreuses pistes abordées sont très prometteuses, les différents lieux rencontrés par nos protagonistes lors de leur périples sembles incroyables, mais l’on reste sur notre fin, le rythme du roman étant privilégié face aux détails. Ainsi, tous semble trop aisé et rapide pour nos personnages qui résolvent très facilement les embûches que leur camarades viking ont mis des années à essayer de démêler.

Une dose de mythologie

Le point fort de ce roman est pour moi la question de la mythologie. Loin d’être abordée de manière obscure, elle est diluée au fil du récit et des rencontres de nos personnages. Nous entendons alors parler d’Odin, de Loki, de Fenrir… Le rôle de conteur et de tête pensante de Maël lui permet également de nous transmettre son savoir.

Une héroïne badass mais superficielle

Astrid est une héroïne badass. Elle est courageuse, pugnace et n’hésite pas à se confronter au redoutable Loki. Elle est la protectrice de Maël lorsqu’il se fait harceler à l’école mais également dans l’univers des vikings. Car Maël est plutôt l’intellectuel de la bande. Sérieux, attentif, il est également courageux. Ces deux personnages sont liés par une amitié très forte, transcendant même la distance qui les sépare.

Les personnages restent malgré tout très communs et j’ai eu du mal à m’attacher à eux. L’autrice reste ici dans la superficialité, préférant se concentrer sur l’action. Les micro-failles ne sont pas très exploitées ou sont rendues presque banales par la facilité que nos personnages ont à les résoudre.

Le roman en bref

A travers un récit où l’action est frénétique, nous sommes plongés dans la mythologie nordique. Un texte résolument enfantin et qui aurait mérité plus de profondeur.

Le Drakkar Éternel
Estelle Faye
Scrineo, 2020

Ma note : ★★★☆☆

Vous cherchez un roman d’aventure plein de rebondissement ? Découvrez Stella et les mondes gelés d’Alex Bell. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

Tenir debout dans la nuit – Eric Pessan

Un voyage de rêve

Lalie rêve de voyage. Lorsque Piotr lui propose de partir à New York avec lui, elle saute donc sur l’occasion. L’expérience va malheureusement vite devenir cauchemardesque…

Un roman de ma wish list

Je vous avais parlé de ce roman dans ma wish list de mars et j’attendais impatiemment son arrivée dans ma bibliothèque. Quand j’ai enfin mis la main dessus, je l’ai littéralement dévoré ! Il faut dire que ce texte très court est addictif et percutant.

Consentement et violence sexistes

Ce roman aborde un sujet d’actualité, faisant échos au combat de « metoo » ou « balance ton porc » puisqu’il nous parle de harcèlement sexuel et de consentement. Sidération, impuissance, colère, rébellion, peur, déceptions, nous suivons notre héroïne à travers une palette d’émotions, la palette post-traumatique. Les éléments décrits sont très violents, impactant. Pris dans le point de vue interne de Lalie, nous sommes nous-même traversés par la colère, choqués par la violence.

Ce roman est très réaliste, très juste, bouleversant. Nous connaissons tous une amie victime de violence sexistes ou sexuelles. Ce roman est un appel à la rébellion, un appel au « stop » au « non ».

Quand les inégalités sociales s’en mêlent

Au là du sujet du consentement, ce récit nous donne également à voir les inégalités sociales et les difficultés que peuvent affronter les familles monoparentales. Piotr est un enfant privilégié, il vit seul avec sa mère, une business woman gagnant bien sa vie. A l’inverse, la mère de Lalie gagne un tout petit salaire. Cette dernière doit donc travailler pour mettre de l’argent de côté et subvenir à ses besoins. L’opportunité de voyage que lui offre Piotr est donc une véritable aubaine pour notre héroïne, qui n’a jamais eu la chance de voyager. Mais, cette différence sociale est, sans que Lalie en ai conscience, la première pierre de l’édifice de domination que va tenter de construire Piotr autour d’elle…

La déambulation de Lalie seule dans New York met également en lumière les inégalités sociales présentes dans la ville de New-York. Loin des strass et des paillettes que notre imaginaire aime fantasmer, les rencontres nocturnes de Lalie et son œil de photographe sont sans-cesse attirés par la douleur, la pauvreté, la misère sociale, ce que nous oublions, ce que nous faisons semblant de ne pas voir.

Le courage face à la violence

Piotr est malheureusement le miroir de comportements masculins malsains. Dominant, prêt à tout pour répondre à ses désirs, insistant et violent. Il n’a aucune considération pour les sentiments de Lalie. Il confond comme certains, le « non » par le « peut-être ». Face à Lalie, il se sent supérieur, il sent qu’il a le pouvoir, financier mais aussi physique. Un pouvoir qu’il est prêt à utiliser pour arriver à ses fins..

Lalie pourrait être notre mère, notre sœur, notre cousine, n’importe qu’elle femme de notre entourage. Passionnée de photographie, elle nous partage son regard naïf sur la ville de New-York, sa beauté comme sa laideur. Elle est courageuse, téméraire. Elle n’a pas peur de s’affirmer, d’exposer son point de vu, même face à une figure d’autorité comme la mère de Piotr. Nos deux personnages sont les deux face d’une pièce, le ying et le yang.

Le roman en bref

A l’aide d’une plume puissante et percutante, ce roman nous parle de problématiques rencontrés par presque toutes les femmes dans notre société patriarcale : le harcèlement sexuel, les violences et le consentement. Il nous dresse également un portrait de New-York loin des strass et des paillettes. Un roman fort, actuel et nécessaire, qui ne vous laissera pas indifférent !

Tenir debout dans la nuit
Éric Pessan
L’École des loisirs, 2020

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez d’autres ouvrages autour du consentement ? Découvrez Les monologues du vagin d’Eve Ensler.
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Pause jeunesse

Une atmosphère gothique pour un roman étrange et fascinant : Thornhill – Pam Smy

Mary vit dans un orphelinat de jeunes fille. Entre les murs du manoir de Thornhill, elle subit violence et harcèlement de ses camarades. De l’autre côté de la rue, Ella observe le manoir. Un manoir mystérieux, cachant un sombre secret…

Une nouveauté pour ma PAL du Pumking Automne Challenge

Ce roman était sur la table des nouveautés de ma bibliothèque. J’ai été attirée par sa couverture et son titre mystérieux… Entièrement noir, il laisse présager une histoire très sombre. Je suis donc dit qu’il serait intéressant pour le Pumking Automne Challenge. Voilà déjà un ajout imprévu à ma PAL!

Thornill est un texte qui entretient le mystère, le suspense de la première page à la dernière. C’est un roman troublant, glaçant et violent, avec une ambiance gothique qui ravira les amateur de frissons. Le dénouement est par ailleurs superbement trouvé. Un conseil : Ne lisez pas la quatrième de couverture, car elle révèle la mécanique de construction de ce récit, qui est un des éléments les plus intéressant à découvrir.

Un roman graphique réussi !

Si ce roman fait en premier lieu peur par sa taille, il est en fait très rapide à lire car il mélange illustrations pleines pages et pages de texte. Pour parler premièrement des illustrations, nous découvrons de magnifiques noirs et blancs, qui amènent un rythme particulier au récit. Nous sommes entrainés dans des sortes de pauses, très importantes par ailleurs, car porteuses d’éléments essentiels pour la compréhension globale du récit. Le texte et les images s’imbriquent parfaitement, ce qui donne un ensemble très cohérent et attrayant.

Le récit traite de thématiques sombres comme celle du harcèlement. Mary subit un harcèlement très violent de la part d’une de ses colocataires. Les scènes dépeintes sont d’une extrème violence. L’autrice nous transmet à merveille l’angoisse de Mary, qui ne lui laisse aucun répit. Elle ne trouvera d’ailleurs aucun endroit dans son orphelinat où elle pourra être totalement tranquille. Son seul refuge, encore inviolé, est sa chambre, même si la nuit, dans le couloir devant sa porte, sa harceleuse vient l’effrayer.

2 filles, 2 journaux intimes

Dans ce récit, nous sommes plongé dans 2 journaux intimes, celui de Mary, la jeune fille harcelé et celui d’Ella. Ella vit en fait en face du manoir dans lequel habite Mary et au fur et à mesure du récit, nous suivons leur rencontre amicale. Nous ne savons pas grand chose d’elle, puisqu’elle apparait majoritairement à travers les illustrations. Nous avons simplement quelle est extrêmement seule et c’est ce qui va la pousser à essayer d’en savoir de plus en plus sur Mary.

Mary est une personne très solitaire. Elle est atteinte de mutisme sélectif. Cela l’handicape beaucoup dans son quotidien puisqu’elle n’arrive pas à communiquer avec les autres enfants de son âge, avec ses professeurs, ou encore ses éducateurs. Elle subit du coup, encore plus violemment le harcèlement, car elle n’a pas la voix pour répliquer ou dénoncer ses agresseurs. En plus de son handicap, elle est relativement différente de ses camarades. Elle aime uniquement créer des poupées. Elle décide de vêtement, visages dans son carnet puis les créées avec différents matériaux.

Le roman en bref

Alternant journal intime et illustrations, ce récit sombre et puissant nous parle de solitude, de différence et de harcèlement. Un très joli roman graphique à l’ambiance gothique, à mette entre les mains de tous les amateurs de frisson !

Thornhill
Pam Smy
Rouergue, 2020

Ma note : ★★★★★

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Pause jeunesse

Une aventure aux confins du monde : Les larmes des avalombres – Alexandre Chardin

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Nuits sanglantes

Le père de Nandeau est atteint d’un mal inconnu qui le ronge à petit feu. Quelque jour avant le nuit de Grand sang, à bout de force, il décide de fuit son village et sa famille. Sans aucunes explications. Sans aucunes indications. Nandeau cherche des réponses auprès du dangereux Tourkoul. Mais ce dernier, loin d’être un allié, est responsable des nuits sanglantes, où bêtes et hommes meurent. Nandeau se lance alors dans une quête folle, afin de retrouver son père et de sauver son village.

Sueurs froides, rythme et suspense

Pris au hasard sur une table des nouveautés de ma bibliothèque, ce roman est une très belle découverte ! C’est un texte riche, tant par son vocabulaire que par son univers. Ce roman, aux chapitres très courts est plein de rebondissement. Il nous tient en haleine du début à la fin grâce à son rythme et son suspense. Immergé dans l’univers de Nandeau, nous partageons ses sueurs froides et ses victoires.

Nature, légendes et créatures

Ce roman nous immerge dans un monde, pas si loin du notre, avec une nature omniprésente. Cet univers est bercé par les légendes et abrité par des créatures légendaires. Les descriptions de paysages rencontrés par notre héros dans sa quête peuplent le récit de belles images.

La nature est son allié, l’ordre des choses, le bien face à la magie destructrice de Tourkoul. Elle est celle qui reste à se place, comparativement à la figure diabolique de Tourkoul, avide de pouvoir. Mais la nature et les créatures fantastiques, lumières de ce monde, sont entrain disparaitre. Nous trouvons ici pleins de parallèles entre le personnage de TourKoul et le désir de domination de la nature et de possession à outrance de notre société.

Ce récit est emprunt d’une grande violence. Les délires sanglants des chevaliers, les corps meurtris par Tourkoul, s’ajoutent à la destruction de la nature. C’est un roman d’initiation, où nous voyons évoluer petit à petit le héro, intrépide et têtu, devenant par la suite un homme capable de tous les sacrifices.

Une superbe amitié entre un renard et un humain

Le jeune Nandeau est intrépide, courageux mais aussi très curieux. Il connait très bien la forêt et a la faculté particulière de pouvoir communiquer avec les animaux. Sa curiosité va lui jouer des mauvais tours, et va le forcer à affronter le terrible Tourkoul, responsable des malheurs de son peuple.

Pour affronter toutes ses épreuves, Nandeau ne sera pas seul : son ami  Rubah sera toujours à ses côtés, il lui a promis. Cette amitié est peu commune car  Rubah est un renard. Loyal, futé et extrêmement fidèle, il sera le guide du jeune garçon, son moteur mais aussi son maitre, en lui transmettant ses connaissance de la nature. La relation qu’ils entretiennent, est une véritable lumière dans ce récit, Rubah est comme un père pour le jeune homme.

Aux antipodes, la figure de Tourkoul est celle du mal absolu. Rongé par l’ambition, de désir de pouvoir, ce dernier renie petit à petit sa nature humaine pour se tourner vers l’occulte et la puissance destructrice. Il est malin, intelligent, manipulateur. Il tisse telle une araignée son emprise autour du jeune Nandeau, qui bientôt sera obligé de l’aider à arriver à ses fins..

Le roman en bref

Avec rythme, profondeur et suspense, ce titre nous entraine dans un univers noir peuplé de légendes et de créatures fantastiques. Un roman d’aventure fantasy très bien mené, à découvrir !

Les larmes des Avalombres
Alexandre Chardin
Magnard, 2018

Ma note : ★★★★★

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