Une ode à la préservation de la nature : Et le désert disparaîtra – Marie Pavlenko

Des arbres pour survivre
Samaa vit dans un monde futuriste où l’intégralité de la surface de la terre, ou presque, a disparue ensevelie sous le sable. Elle vit avec son peuple nomade dans le désert. Pour survivre, ils traquent les derniers arbres, les coupent et les vendent à la ville. C’est un travail d’hommes, les femmes, elles, restent au campement pour faire les taches ménagères, s’occuper des enfants… Mais Samaa rêve de devenir un chasseur d’arbre. Un jour, elle décide de désobéir et suivre les hommes à travers le désert. C’est là qu’elle va véritablement rencontrer l’arbre.
Renaissance et nature
J’ai découvert ce roman dans le cadre d’une lecture commune avec @mlle_cailloux_bookine et nous avons eu toutes les deux un avis différent. J’avais déjà découvert Marie Pavlenko dans Un si petit oiseau. Il m’avais ému, tant par le sujet ; la renaissance ; un sujet puissant et fort, que par l’amour que Marie Pavlenko transmet pour la nature. Et le désert disparaîtra est dans la droite ligne de cette thématique.
Un objet-livre parlant
Pour parler dans un premier temps de l’objet-livre en lui-même, il a été réalisé avec des forêts durables, en France, avec de l’encre d’origine végétale. Il n’a pas été plastifié… Le marque-page offert avec le livre était également en papier recyclé. Même si la couverture est très simple, beige avec des petites feuilles, on ressent déjà la teneur du message transmis à l’intérieur du livre.
Une lenteur et une solitude poétique
Ce texte se construit tout en lenteur, c’est une petite dentelle où on voit apparaître chaque jour une nouvelle maille. Nous ressentons l’attente de Samaa, le temps qui se dilate, lentement, son sentiment de solitude. Cette lenteur nous permet d’explorer avec l’héroïne les choses que l’on oublie de voir dans notre vie quotidienne prise dans cette vitesse, cette course. Elle est le vecteur de poésie du récit.
Nous observons avec Samaa la nature, comme nous pouvons d’ailleurs le faire lors de ce confinement, dans tous ces détails : les petits insectes qui peuplent l’arbre, les grains de sables, les feuilles qui tombent. Nous découvrons l’incroyable biodiversité que peut accueillir un arbre.
Ce texte m’a beaucoup touché et fait écho à des éléments de mon quotidien. J’ai la chance d’avoir à côté de mon balcon deux magnifiques cèdres, sur lesquels je peux observer des oiseaux, un écureuil… Et je sais que si je descend et que je fais comme Samaa, je m’assoie à coté du tronc, je pourrais percevoir ce qu’elle perçoit et ressentir la fascination pour l’arbre qu’elle ressent.
Une héroïne courageuse et curieuse
Samaa est courageuse, pugnace. C’est une jeune femme pleine d’ambition qui va contre les dictas de son peuple. Elle décide de suivre son cœur et choisir son futur malgré la non-conformité avec la place de la femme dans sa tribu. Elle est aussi curieuse et ouverte.
Samaa connait l’arbre uniquement comme une denrée qui lui permet de survivre, elle ne connait pas la faune ou la flore qu’il abrite. Avant sa mésaventure, les arbres étaient des créatures presque monstrueuses, des dangers pour l’homme à éliminer. Au fur et à mesure, elle va se rendre compte que l’arbre est créateur de vie. Elle nous fait partager cela au fil des pages, jusqu’à la fascination.
Le roman en bref
Un magnifique texte, où la lenteur, la solitude et le silence sont les clés pour découvrir notre incroyable écosystème, la vie que peux abriter un arbre. Et le désert disparaîtra est un texte puissant, une ode à la préservation de la nature.
Et le désert disparaîtra
Marie Pavlenko
Flammarion jeunesse, 2020
Ma note : ★★★★★
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