Des secrets qui refont surface

Alors qu’il est victime du syndrome de la page blanche, un jeune écrivain à succès, Marcus Goldman, se rend chez son ami et mentor afin de retrouver l’inspiration. En fouillant dans les affaires de son hôte, prénommé Harry Quebert et lui aussi écrivain à succès, Marcus va découvrir que ce dernier a entretenu une liaison avec une jeune fille de 15 ans, Nola Kellergan. Mais qui est vraiment cette Nola ? Quelle était sa vie avant Aurora? Et surtout, qui a donc bien pu la tuer en cet été 1975 ?

Une découverte audio addictive

J’ai découvert ce roman en livre audio, car pour être honnête, je n’aurais jamais eu le courage, sauf durant mes vacances d’été, de commencer un roman aussi gros. Il faisait parti de ma wish list depuis vraiment longtemps et j’ai été motivée par la sortie imminente de son adaptation en série télévisée sur TF1. Série que j’ai par ailleurs tenté de découvrir, mais avec laquelle je n’ai pas du tout accroché.

Joël Dicker nous offre un roman passionnant, une de mes meilleurs lectures de 2018. Malgré la taille du roman, le texte, composé de nombreux retournements de situation nous emmène de fausse piste en fausse piste jusqu’à la découverte du coupable. Au fil des pages, nous détricotons le fil d’une histoire de plus en plus sordide, jusqu’à, comme notre narrateur Marcus, ne plus savoir démêler le vrai du faux. Malgré une intrigue un peu longue à démarrer, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde avec ce roman, qui est très vite devenu addictif.

Une fresque brutale de la société

Au delà de son sujet initiale, ce roman nous dépeint une fresque brutale des hommes et de la société. Même l’amitié nous parait ici biaisée par la recherche d’argent, de pouvoir et de notoriété. Le monde de l’édition est montré comme uniquement commerciale et les auteurs, des marchandises comme les autres. Ces auteurs, aliénés par leur maison d’éditions à l’aide de contrats douteux n’ont pas le droit à l’erreur, la page blanche ne doit jamais exister sous peine d’être rayé de la liste et ruiné.

Ce roman nous parle également de jalousie. Celle de Marcus face à son mentor Harry, qu’il a toujours admiré à outrance ou encore celle de Jenny, face à Nola qui a su séduire le jeune Harry.

Des personnages un peu clichés mais intéressants

Joël Dicker nous déroule une histoire dans l’histoire à travers les yeux du jeune Marcus Goldman, un écrivain en panne d’inspiration. J’ai eu beaucoup de mal avec ce personnage que je trouve assez antipathique. Dès le début du récit, nous découvrons un écrivain imbu de sa personne depuis qu’il a rencontré le succès, ou même depuis toujours. Tout au long du récit d’ailleurs, le doute est laissé sur ses véritables intentions : est-il un héro parti à la rescousse de son seul ami, tel un preux chevalier ? Ou un écrivain prêt à tout pour retrouver le succès perdu ?

Le personnage d’Harry est également plein d’ambivalence. Il apparaît de prime abord comme un sorte de sage, le mentor que tout le monde aimerai avoir. Cependant, son masque tombe très vite dès lors que Marcus se rend compte qu’il a basé toute sa vie sur un mensonge. C’est par ailleurs à cause de ses mensonges que Nola a disparu, ce qui le rongera toute sa vie.

A côté de ses personnages riches et profonds, quelques clichés sont tout de même à noter : Jenny, la serveuse blonde sur laquelle tous les hommes se retournent, Nola, la jeune fille perdue amoureuse d’un homme plus âgé qu’elle…

Le roman en bref

Courroné par de nombreux prix, ce roman policier plein de rebondissement est un véritable page tuner addictif. Un roman bien ficelé duquel on a du mal à se détourner malgré ses personnages pas des plus sympathiques.

La vérité sur l’affaire Harry Quebert
Joël Dicker
Editions de Fallois, 2012

Ma note : ★★★★☆

Et vous, avez-vous regardé la série, qu’en avez-vous pensé ?D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !