Pause jeunesse

Neige, amour et chocolat : Flocon d’amour – John Green

Une tempête de neige pour une tempête d’amour

Alors qu’une terrible tempête de neige bloque le train, tous les voyageurs se retrouvent obligés de descendre à Gracetown, une bourgade perdue au milieu de nulle part. Jed, Jubilé et les autres voyageurs vont y passer un réveillon qu’ils ne sont pas près d’oublier !

Trois plumes pour trois nouvelles

Ecrit à trois plumes, ce roman compile trois histoires d’amours se déroulant pendant les fêtes de Noël. La première écrite par Maureen Johnson se nomme « Le jubilé express ». Elle nous conte l’histoire d’une jeune fille, Jubilé, obligée de partir chez ses grands-parents passer Noël à cause d’une sombre histoire de figurines et qui se retrouve bloqué dans le train par une tempête de neige. En décidant de le quitter, elle va faire une fantastique rencontre.

La seconde nouvelle, « Un miracle de Noël à pompons », écrite par John Green, conte l’histoire de trois adolescents voulant rendre visite à un de leur ami travaillant dans une Waffle House, pour une sombre histoire de twister et de pom-pom girls. Seulement voilà, le trajet n’est pas si grand mais la hauteur de la neige si..

La dernière, « Le Saint Patron des cochons » a été écrit par Lauren Myracle. Elle nous conte l’histoire d’une jeune fille, un peu égoïste, Addie, dont une sombre histoire de cochon nains va changer la vie.

Neige, chocolats et romances de Noël

Tempête de neige, amour, chocolat et aventures farfelues sont au rendez-vous. Si vous êtes fan de romances de Noël tous les ingrédients sont réunis pour vous faire passer un délicieux moment. Loin d’être une lecture que j’ai détestée, ce roman ne sera clairement pas celui qui marquera ma fin d’année car il reste très très léger. L’intrigue reste aussi simpliste et donc prévisible.

Le style également ne casse pas trois pattes à un canard, même s’il reste fluide. Les histoires sont toutes empruntes d’une ambiance chaleureuse, même si l’humour n’est pas très recherché. Le point fort de ce roman : le lien entre les différentes histoires, entrevu dès le début et qui se dessine au fil des récits.

Des personnages explorés en surface

Etant donné que nous somme sur des nouvelles, le développement des personnages reste superficiel. Ils restent néanmoins attachants. Les personnages principaux sont tous adolescents. Ces trois histoires marquent trois façons de s’aimer, avec tendresse et maladresse, à la manière d’adolescent.

Le roman en bref

Rédigé à trois plumes, ce roman conte trois histoires d’amour liés dans le froid de l’hivers. Un texte fluide, comme un téléfilm un peu gniangnian de Noël, pour les amateurs d’histoire d’amour légères.

Flocon d’amour
Lauren Myracle, John Green, Alice Delarbre
Hachette , 2015

Ma note : ★★☆☆☆

Vous cherchez un beau roman d’amour ? Découvrez La femme au carnet rouge d’Antoine Laurain. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

Un roman sensible et touchant : Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers

Une rencontre improbable

Aristote, quinze ans, dit Ari est un solitaire. Mal dans sa peau, il a sombré dans un sourde colère. Sans ami, il passe son temps à la piscine. Un jour, il y rencontre Dante, un jeune garçon à la personnalité opposée. Jovial, expansif. Même si tous les oppose, ils vont finir par lier amitié, qui va profondément changer Ari…

L’univers enveloppant d’une pépite

J’ai découvert ce roman à travers des vidéos Youtube sur le prix des incorruptibles et j’avoue que dans un premier temps son titre m’a laissé dubitative. Après la découverte des merveilles que cache ce roman, je le trouve par ailleurs peu représentatif du contenu. Ne vous fiez pas à lui, je vous présente aujourd’hui une pépite, un coup de cœur.

La plume est enveloppante et les chapitre courts donne du rythme à ce roman qui, compte tenu de sa taille aurait pu comporter des longueurs. Le ton est très juste, l’auteur nous enveloppe dans son univers avec douceur mais sans pour autant gommer la dureté de certaines situations.

Une quête identitaire

Ce roman, en véritable récit de vie, nous fait suivre la quête identitaire de deux jeunes adolescents en pleine remise en question. Au fil des pages, nous suivons leur évolution, l’un vis à vis de l’autre, mais aussi leur évolution interne. Amitié, amour, mal-être, différence, tous les sujets adolescents sont abordés, toujours avec finesse et intelligence. Nos deux personnages sont mis à nus et nous dévoilent toute leur sensibilité et leur humanité.

Deux personnages liés mais si différents

Aristote, communément appellé Ari est un garçon renfermé, solitaire et très en colère. Il vit avec ses deux parents et supporte mal le poids des fautes de son frère, actuellement en prison.

Dante, c’est tout l’inverse. Joyeux, fragile et passionné. Toujours optimiste, c’est un doux rêveur. S’ils sont le ying et le yang, c’est leur différence qui va fasciner Ari. Ils vont nouer alors une complicité extrêmement forte, inclassable et si belle à lire.

Le roman en bref

Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers est un roman sensible, enveloppant, une petite pépite que je recommande chaudement. Toujours juste, il nous conte une de plus belle rencontre qu’il m’est été donnée de lire, créatrice de questionnements succulents.

Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers
Benjamin Alire Sáenz
Pocket Jeunesse, 2019

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un joli roman d’amour ? Vous aimerez également Eleanor and Park de Rainbow Rowell.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire ! 

Coin-blabla

Tag PKJ : 10 questions autour du voyage et des vacances

Coucou les bookaddicts ! Désolé pour ma petite absence, j’avais pas mal d’articles sur le feu à vous partager mais une flegme incommensurable de les terminer. Que voulez-vous c’est les vacances ! Mais je reviens en force, c’est promis ! Aujourd’hui, j’ai décidé de répondre à un Tag PKJ d’actualité puisqu’il nous parle de vacances :

1) Un livre léger

Love & Gelato de Jenna Evans Welch
Bayard jeunesse, 2018

A la mort de sa mère, Lina décide de rencontrer son père et part en Italie. A son arrivée, c’est la douche froide. Mais elle va bientôt faire la rencontre de Ren et à ses côtés, partir à la découverte de la vie de sa mère à Florence.

2) Un livre que vous souhaitez lire cet été

Le soleil est pour toi de Jandy Nelson
Gallimard jeunesse, 2015

Noah et Jude était des jumeaux fusionnels. Jusqu’à leurs 16 ans. Depuis qu’un drame les a séparé. Comment vont-ils pouvoir à nouveau être réunis ?

3) Un livre que vous aimeriez acheter

Alma le vent se lève de Timothée de Fombelle
Gallimard Jeunesse, 2020

Afin de retrouver son petit frère, Alma quitta sa vallée protégée d’Afrique. Au même moment, au Portugal, Joseph monte clandestinement à bord d’un navire d’explorateur.

4) Un livre que vous avez dans votre liseuse

Je n’ai pas de liseuse donc je ne peux pas répondre à cette question 😉

5) Un livre avec une valise ou un sac sur la couverture

Naissance des cœurs de pierre d’Antoine Dole
Actes Sud, 2017

Dans le nouveau monde, chaque enfant doit participer au programme lors de ses douze ans. Après une injection, toutes les émotions disparaîtrons. Jeb doit y rentrer cette année. Mais plus le temps passe, moins il ne peut se résoudre à perdre ses ressentis.
Aude entre dans un nouveau lycée. Harcelée et sous pression, elle perd peu à peu le goût de vivre. Sa rencontre avec Mathieu, un surveillant dont elle va tomber amoureuse va faire tout basculer. 

6) Un livre qui parle de vacances

La rentrée n’aura pas lieu de Stéphane Behamou
Don Quichotte éditions, 2014

Michel Chabon travail pour le Ministère des Transports. Comme toutes les années, il est chargé de créer les messages routiers à destination des vacanciers et de veiller à leur bon fonctionnement. Seulement, cette année, les aoûtiens ont décidés de ne pas rentrer et de prolonger leur vacances jusqu’à une durée indéterminé. Michel est alors chargé de trouver une explication et de faire rentrer ces aoûtiens, qui mettent en péril la société, le monde du travail et les habitudes de chacun.

7) Un livre d’aventure

Quelqu’un qu’on aime de Séverine Vidal
Sarbacane, 2015

Matt et son grand père Gary atteint de la maladie d’Alzheimer, partent faire un road trip dans l’ouest Américain. Le but de se voyage est de refaire la tournée de Pat Boone, un crooner mythique des année 50, dont Gary est fan et qu’il a suivi sur les routes durant sa jeunesse. Cependant, tout ne va pas se dérouler comme prévu et trois autres personnages viennent se joindre au projet : Luke, Antonia et Amber, la fille de Matt. Ensemble, ils vont partager une extraordinaire aventure et apprendre à regarder leur vie différemment.

8) Un livre qui parle de voyage dans le temps

Outlander de Diana Gabaldon
J’ai lu, 2014

Nous sommes en 1945. Claire retrouve son mari après une longue séparation à cause de la guerre. Mais au cours d’une promenade, elle est irrésistiblement attiré par un mystérieux mégalithe. En le touchant, elle se retrouve projetée en 1743, au cœur de l’Irlande…

Je vous ai également trouvé une vaste bibliographie sur Babelio si vous êtes intéressé par cette thématique.

9) Un livre de la couleur de votre valise/sac

Toffee et moi de Sarah Crossan
Rageot, 2020

Après sa fugue, Alison trouve refuge chez Marla, une femme tout aussi blessée qu’elle. Ensembles, elles vont tenter de se reconstruire.

10) Un livre qui se déroule au dernier endroit où vous êtes partis en vacances

Cheval océan
Stéphane Servant
Actes sud junior, 2014

Angela rêvait de la mer, des côtes Portugaise. Cette force furieuse de la nature, ce cheval au galop lui rappelle sa grand -mère. Aujourd’hui, elle l’a devant elle et elle lui crie sa rage de vivre, sa tristesse, sa colère et son espoir.

Et vous, quelles réponses auriez-vous données ?
Besoin d’idée de lecture pour cet été ? Consulter mes réponses au Tag PKJ de l’été !
Des avis, des suggestions, n’hésitez pas à laisser un commentaire !

Pause jeunesse

Le road trip d’un duo atypique incroyablement touchant : Soleil Glacé – Séverine Vidal

Couverture de "Soleil glacé" de Séverine Vidal

Une rencontre inattendue

A la mort de son père, qu’elle connaissait à peine, Luce apprend qu’elle a en fait une seconde famille. Et sa rencontre avec son frère Pierrot va changer sa vie…

Un roman tant attendu

J’ai découvert cette autrice avec Quelqu’un qu’on aime que j’avais adoré. Dans ma wish list de mars, je vous avait parlé de ma volonté de lire ce roman, alors quand je l’ai vu dans les nouveautés de ma bibliothèque, je me suis dépêché de l’emprunter !

Je suis encore une fois emporté par la très jolie plume de Séverine Vidal et sa façon d’amener tout en douceur des sujets délicats. Si j’ai trouvé globalement l’intrigue bien menée, je regrette cependant des rebondissements trop faciles et une fin un peu abrupte, qui ne gâche heureusement pas le bonheur de cette lecture.

Pertes et gains

Les premiers chapitres de ce roman nous font entrer dans le vif du sujet : la perte. Nous suivons une Luce, complètement dépassée par les évènements. En premier lieu, sa rupture avec son copain, quelle surprend très vite avec une nouvelle fille, alors qu’elle n’arrive pas à tourner la page. Puis soudainement, la mort d’un père, qui pourtant absent de sa vie, lui laisse un gout d’inachevé. Ces deux événement ébranlent fortement notre adolescente qui commence à perdre pied. Elle s’isole de tous, stalk son ex-copain… C’est aux funérailles de son père que sa vie va basculer. Elle va rencontrer l’autre femme et la vie parallèle de son père va lui sauter au visage. Si dans un premier temps le choc et la colère grondent, Luce va également faire la rencontre de son demi-frère, atteint d’un handicap. Lui aussi souffre de cette perte et ensembles, ils vont affronter l’absence définitive de leur père. C’est en ce rapprochant de sa famille, en autorisant à nouveau l’amour à rentre dans sa vie que Luce va guérir.

Le texte met aussi en lumière la famille hors du commun de Luce. Elle vit seule avec sa mère et sa sympathique belle-mère depuis la séparation de ses parents. Si ces deux femmes lui apportent la stabilité et la bienveillance dont elle a besoin, le manque de son père se fait également ressentir. Même après sa mort, elle n’est par ailleurs pas tendre avec ce père, roi des promesses en l’air.

C’est pour contrecarrer les promesses nous-tenus par son père quelle décide de dépasser le handicap de son frère et de partir en road trip avec lui, une aventure un peu folle quand on sait que Pierrot a besoin d’énormément de stabilité car il est X fragile. Ce handicap, proche de l’autisme affecte son comportement mais également sa manière de communiquer. Nous le découvrons à travers Luce dans toute sa complexité.

Un duo fraternel touchant

Pierrot, est le personnage doudou de ce roman. Dès notre rencontre, nous tombons avec Luce sous le charme de ce jeune homme, si tendre, touchant et plein de vie. Nous suivons à travers Luce les difficultés de son handicap, ses tics, son besoin de rituels, ses crises. Il est plein de sincérité et de gentillesse. Loin d’être un personnage dépendant, il est un véritable pilier pour Luce, qu’il peut parfois mettre dans des situations inconfortables mais sans qui l’aventure serait diamétralement opposée. Sa relation avec Luce, pleine de nouveautés déroutantes va être également bénéfique à Pierrot qui va progresser dans sa gestion de son handicap.

Luce est une fonceuse, téméraire et avec un très fort caractère. C’est une battante que la vie a déjà pas mal éprouvé. Sa rencontre avec Pierrot, véritable coup de foudre fraternelle, va faire énormément grandir Luce. Adolescente blessée et un peu rebelle vis à vis des cadres, elle va petit à petit bousculer ses habitudes. Son amour inconditionnel pour son frère va l’aider à se reconstruire, à relativiser et à trouver un véritable but dans la vie. Ensemble, ils vont affronter le deuil de leur père, si absent pour Luce, si important pour l’équilibre de Pierrot.

Le roman en bref

A travers un road trip improbable, Séverine Vidal aborde tout en douceur des thématiques compliquées comme le deuil ou le handicap. Un roman plein d’émotion et de tendresse sur l’amour familial inconditionnel qui donne chaud au cœur.

Soleil glacé
Séverine Vidal
Robert Laffont, 2020

Ma note : ★★★★☆

Vous cherchez une belle histoire autour du handicap ? Découvrez également Ma dernière chance s’appelle Billy D. d’Erin Lange.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

Une île perdue, une quarantaine et des mutations : Wilder Girls de Rory Power

Confinement et maladie

Hetty, Reese et Biath vivent confinées sur une ile dans leur pensionnat. Infectées par un mystérieux virus, elle tentent de survivre à tout prix.

Un roman beau à l’extérieur mais creux

Après ce confinement où j’ai bien fait baissé ma PAL, j’ai décidé de me rendre en librairie pour découvrir des petites nouveautés. Je suis tombé sur ce roman, dont la très belle couverture m’a tapé dans l’œil. Le résumé avait l’air fort attractif et je me suis laissé tenté par ce qui s’avère être ma pire déception de cette année 2020.

Une maladie intéressante mais incohérente

Si l’intrigue de ce roman m’a beaucoup attirée, j’ai eu du mal à entrer dans le récit. La construction globale ne m’a pas convaincu. La tox est une maladie très complexe, qui créée des mutations génétiques différentes en fonction des personnes. Malheureusement, le récit la donne à voir en superficialité. Pourtant, il développe de nombreuses opportunités qui auraient pu servir à construire une véritable explication autour de la maladie. J’ai trouvé le dénouement simpliste et je suis restée sur ma faim. La maladie qui est la base de ce récit est passée au second plan, relayée par les relations humaines, très superficielles par ailleurs.

L’auteur a voulu créer du suspense dans son récit. Cependant, j’avais l’impression d’être face à des morceaux de texte imbriqués les uns à la suite des autres, des ensembles d’hypothèses sans aucun liant. Rien n’est développé, ni la maladie, ni les intrigues parallèles, ni les relations entre les personnages. Pourtant, ce roman fait plus de 400 pages…

Des personnages clichés et peu attachants

Je pense que les personnages sont l’ingrédient qui a complètement bloqué ma lecture. Je n’ai absolument pas réussi à m’attacher à eux. Qu’importe ce qu’il pouvait leur arriver au cour du récit, je n’éprouvais aucune empathie et les morts me laissaient dubitative.

Il faut dire que les caractères présentés sont tous caricaturaux et clichés. Nous suivons dans ce récit trois personnages principaux, Betty, Biath et Reese liées par une forte amitié. Enfin, c’est ce que le texte nous dit mais dans les faits, je trouve plutôt leur amitié superficielle et même malsaine.

Toutes trois sont des adolescentes en crise identitaire, solitaires car blessées mais courageuses et qui, à la manière d’un mauvais film d’action, se relèvent malgré des blessures atroces. J’ai l’impression que l’auteur a compilé dans ces trois jeunes filles les caractéristiques préférées de ses lecteurs cibles, sans aucun liant. Le plus désolant : une histoire d’amour lesbienne qui n’a aucun sens, n’est pas développée et n’apporte franchement rien au récit.

Le roman en bref

Si la couverture et le résumé de ce roman m’ont fortement attirés, ce dernier manque terriblement de substance. Les personnages ne m’ont pas touchés, l’intrigue part dans tous les sens et perd de vu le sujet central : le virus. Une déception livresque malgré un sujet très intéressant, dommage…

Wilder girls
Rory Power
Robert Laffont, 2020

Ma note : ★☆☆☆☆

Vous cherchez un roman autour d’une pandémie ? Vous aimerez aussi La forêt des damnés de Carrie Ryan.
Des idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

La fin d’une belle saga : La passe miroir (4) : La tempête des échos – Christelle Dabos

L’effondrement total approche…

Les arches se disloquent de plus en plus, les effondrements sont de plus en plus fréquents. Ophélie et Thorn doivent donc de toute urgence trouver l’Autre afin de sauver leur monde.

Le point d’orgue d’une magnifique saga

C’est la fin d’une exceptionnelle saga qui m’aura fait vivre des moments intenses. Un tome, qui m’a fait passer par toutes les émotions. Au début, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire et je crois que je ne suis pas la seule. Il faut dire que c’est un tome très compliqué. Je pense que pour réellement l’apprécier, malgré le résumé du début, il faudrait relire les précédents. Mais je n’ai pas eu le courage de me replonger dans 1500 pages avant de connaitre le dénouement !

Une saga réaliste

La littérature jeunesse à parfois ce coté un peu gnian-gnian où toutes les choses finissent dans l’ordre, tout revient à la normal. Même si on est dans un livre de fantasy, Christelle Dabos a réussi à insuffler du réalisme dans son récit. La vie est une succession de moment bon comme mauvais. Des éléments se démêlement et d’autres sont insolubles. C’est ce qu’on retrouve dans cette saga, jusqu’à son dénouement.

Des nouvelles intrigues déroulées

Pour clore cette saga, nous ne changeons pas d’arche pour la première fois : nous restons sur Babel la mystérieuse. Ce dernier tome est déroutant : Au lieu d’exploiter la matière des précédant, il développe de nouvelles intrigues et nous présente de nouveaux lieux, si riches, qu’ils auraient mérités un tome à eux tous seuls !

Toutes ses nouvelles pistes donnent en premier lieu une impression de fouillis. Mais dans la dernière partie du roman, des liens vont se construire entre les différents éléments, des pelotes vont se démêler et le tout va donner une encore plus grosse épaisseur à l’univers de Christelle Dabos.

Je ferme ce dernier tome avec un sentiment étrange, comme si j’allais attendre avec impatiente l’arrivée d’une suite l’année prochaine. Christelle Dabos ferme les pages de ce récit, mais elle en ouvre pleins d’autres en laissant place à notre imaginaire. Si vous aimez écrire des fans fictions, je pense que vous avez matière à explorer !

Des personnages humains, réalistes, entiers

C’est un vrai bonheur de retrouver Ophélie, qui est un de mes personnage coup de cœur de la saga. Son histoire avec Thorn est superbe. Elle s’est nouée petit à petit et sublimée dans le dernier tome.

Comme toujours, nous retrouvons des personnages riches, imaginatifs. J’ai beaucoup aimé ne pas être dans un univers polarisé. Les personnages sont tour à tour bons et méchants, en fonction de leurs choix. Humains, réalistes, entiers.

Le roman en bref

Avec ce dernier tome si attendu , Christelle Dabos pose le point final d’une exceptionnelle saga. Nous retrouvons son univers très imaginatif et ses personnages tellement attachants. Un dernier tome très riche en nouvelles intrigues qui aurait mérité d’être séparé en deux mais qui laisse pleins de pistes à explorer…

La passe miroir (4) : La tempête des échos
Christelle Dabos
Gallimard jeunesse, 2019

Ma note : ★★★★☆

Des idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Découvertes Adulte

Survivre dans le paroxysme de l’horreur – La route de Cormac McCarthy

Un monde anéanti

Dans un monde recouvert par la cendre, un homme et un enfant errent sur la route. Leur but, s’éloigner le plus possible des montagnes et du froid, pour atteindre la mer, au sud. Mais sur la route, de nombreux dangers les guettent et toute trace d’humanité a disparue.

Adieu humanité

C’est une collègue qui m’a conseillé ce roman, que j’ai eu la chance de trouver dans la boite à livre de ma bibliothèque. Il représente le type de roman que j’aime lire en ce moment ! Les premières pages m’ont clairement décontenancé. Ce roman post-apocalyptique pose la question : comment survivre quand l’humanité (dans la sens de la manière d’être et en tant qu’espèce) a disparu ?

La plume est parfois très belle, avec de belle métaphores et vocabulaire précis mais j’ai été extrêmement désamorcé par certaines tournures de phrase comme l’usage excessif du « et » et des répétitions. Ce choix créé un rythme particulier mais est dérangeant pour la lecture. Les premiers chapitres ont été douloureux pour moi, mais l’histoire et assez prenante pour nous faire oublier ces détails stylistiques. Ce style assez déroutant m’a beaucoup étonné car ce roman a reçu le prix Poulizer en 2007.

Humains-monstres et cadavre

Dans ce monde, les animaux ont également disparu et les espaces sont recouverts par la cendre. Les hommes vivent avec des masques, leurs pas laissent des traces de pied noircies. L’eau est noires. Les arbres sont soit brûlés, soit mort étouffés par la cendre. Le roman pose une atmosphère extrêmement lugubre avec une hypothèse très sombre de fin du monde. Contrairement à d’autres roman post-apocalyptique que j’ai pu découvrir où la nature, les végétaux et les animaux ont repris leur droit, l’auteur traite ici d’un univers qui a presque totalement disparu et dont les seuls restes sont les friches humaines.

Une atmosphère glaçante, suffocante, horrifique

Cette omniprésence du gris fait écho aux émotions de nos personnages et aux autres êtres humains qu’ils rencontrent lors de leur périple. L’homme et l’enfant errent sur la route, autoroute dévastée, entre humain et bête dont le seul but et de trouver à manger. Au fil de la route ils vont explorer dans maisons, des villes, en cherchant le moindre objet utile à leur survie. Il ne reste presque plus rien, ce qu’ils trouvent ne sont que des miettes laissées par d’autres personnes passées précédemment.

Nos personnage sont également confrontés au froid, un froid qui les glaces jusqu’aux os. L’auteur trouve les mots extrêmement juste pour poser une atmosphère glaçante, suffocante, prenante, horrifique. Il décrit, à travers des scènes atroces, le paroxysme de l’horreur que nos deux personnages sur la route. Les seuls humains rencontraient sont les cadavres et reliquats d’une ancienne vie que nous conte, par petite touche l’homme quant il parle à son enfant.

Il ne lui laisse aucune illusions. Contrairement à d’autres romans du genre, l’homme et l’enfant ne porte en eux aucun espoir. Aller plus loin n’est pas espérer retrouver l’humanité mais juste vivre un jour de plus. L’humanité qu’ils croisent sur la route est loin d’être bienveillante et accueillante. Les humains que rencontrant l’homme et l’enfant sont tous les ennemies, qu’ils souhaitent leur voler leur bien ou les dévorer.

Des personnages déshumanisés

Le lecteur n’est pas amené à s’identifier aux personnages. Déshumanisés, ils ne portent pas de nom, n’ont pas d’identité propre. Les seuls éléments que l’auteur nous donne à voir sont des scènes de survie et quelques brides du passé de l’homme qu’il conte à l’enfant. Seule once de positivité, l’amour que porte l’homme à l’enfant et qui le pousse parfois à prendre des risques.

Le roman en bref

Malgré un style déroutant, à cause notamment de la répétition du « et », ce roman reste prenant et addictif. Nous suivons la fuite de l’homme et l’enfant à travers des paysages décimés par la cendre. L’humanité restante est devenue cannibale et montreuse. Plus aucun espoir, pour le lecteur, comme pour les personnages. L’auteur nous dresse ici un portrait sans détour d’une humanité détruite et vouée à l’extinction totale.

La route
Cormac McCarthy
Editions de Noyelles, 2008

Ma note : ★★★☆☆

Vous cherchez un autre roman post-apocalyptique ? Vous aimerez aussi The rain de Virginia Bergins.
Des idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Découvertes Adulte

Entre magie et amour : Une sirène à Paris – Mathias Malzieu

La chant de la sirène

Alors que la Seine est en crue et que l’on signale de nombreuse disparitions inexpliquées, Gaspard Snow est attiré par un mystérieux chant. Il découvre alors le corps d’une sirène inanimée. Il décide de la soigner, au péril de sa vie, car sa voix est mortelle…

Une adaptation cinématographique

Je vous avais déjà parlé de ce titre dans mon article « Ce que la blogosphère m’a fait lire« . J’avais eu envie de lire ce roman notamment grâce à la chronique élogieuse de « Littérairement votre« . J’avais également hâte de lire ce titre afin de pouvoir découvrir le texte avant son adaptation cinématographique. Ce roman a eu de très bon échos sur la blogosphère mais j’avoue que personnellement il m’a laissé sur ma faim.

Richesse et too much

Le style de Mathias Malzieu est vraiment très riche. Si j’ai souvent apprécié les jolies tournures et métaphores, j’ai quelque fois été à la limite de l’indigestion. J’avais l’impression, surtout au début du roman, de lire les paroles d’une chanson, ce qui alourdissait le récit.

Ce roman revient sur le mythe de la sirène, créature maléfique, envoûtant les marins par son chant magnifique. Il apporte quelques nouveautés comme les larmes-perles de notre sirène. Il nous parle d’amour, dans sa forme la plus pure, de chagrin et de deuil.

S’il est bien ancré dans le réel, ce récit nous ouvre les portes d’un monde fantastique et poétique où les songes deviennent des réalités. L’histoire présenté et belle, sensible, même si elle tombe parfois dans le too much et le lacrymal. C’est un texte plein de douceur mais aussi plein d’humour à travers des scènes de vie assez abracadabrantes.

Un personnage rêveur et perdu

Gaspard est sans doute mon personnage préféré du récit. Éternel enfant, il est rêveur et optimiste. Il garde compulsivement de nombreux objets, symboles d’un passé dont il ne peux se séparer. Il est un peu perdu, ne sait pas où il veut aller. C’est en rencontrant cette magnifique créature que sa vie va prendre un véritable sens. Il est entouré de personnage tout aussi abracadabrants que lui, comme sa fantastique voisine, ou encore son père. Pas étonnant qu’il tombe amoureux d’une sirène !

Le roman en bref

Avec sa plume très riche, Mathias Malzieu nous plonge dans un univers imaginatif et féerique. Une belle histoire d’amour, sensible et touchante mais qui tombe aussi dans le too much.

Une sirène à Paris
Mathias Malzieu
Albin Michel, 2019

Ma note : ★★★☆☆

Vous cherchez un joli roman d’amour ? Vous aimerez également La femme au carnet rouge d’Antoine Laurain.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Découvertes Adulte

Un morceau d’histoire dans une cave : Madeleine project de Clara Beaudoux

Une fascinante découverte

Alors qu’elle emménage dans son nouvel appartement, Clara Beaudoux découvre les affaires de l’ancienne locataire dans sa cave. La vieille dame est décédée et son ayant droit ne souhaite pas les récupérer. Au lieu de les jeter, Clara décide de les explorer et de reconstruire à travers eux la vie de Madeleine.

Une brique en tweets

J’ai découvert ce roman avec mon ancien travail. Nous organisions un événement autour du numérique et nous avions invité Clara Beaudoux à présenter son projet. J’ai donc eu la chance de la rencontrer et de faire dédicacer mon livre.

S’il est vrai que cet ouvrage sera difficilement transportable dans votre sac au vu de sa taille, n’ayez pas peur ! Cette briquasse ce lit plutôt rapidement puisque sa forme est inhabituelle. En effet, elle est composée uniquement de tweets. Clara Beaudoux avait décidé de partager ses découvertes et son enquête sur tweeter, sous forme de différentes saisons. Elle a par la suite était contactée par une maison d’édition, intéressé par l’initiative puis, le livre de poche a republié l’ouvrage en y ajoutant la dernière saison. Ce livre a donc une forme originale et hybride, il compile des capture d’écran du fil tweeter de Clara Beaudoux avec des textes de présentations à chaque début de saison.

J’avais prêté ce texte à mon père, qui a eu du mal avec la forme mais elle ne m’a personnellement pas du tout dérangée. Ce texte se dévore petit à petit et se complète avec son smartphone, puisque Clara renvoi vers pleins de contenus vidéos au fil de ses découvertes.

Quand le passé rejoint le présent…

Cette forme dans un livre pourrait paraître froide, distante, mais le destin de Madeleine fascine de plus en plus au fil des pages. Comme Clara, nous suivons avec avidité les découvertes et nous nous prenons d’affections pour Madeleine. C’est touchant, émouvant, addictif et ça nous donne envie de nous replonger dans les caves et greniers de nos grands-parents. Les objets découverts, aussi simples soient-ils, sont mis en lumière et deviennent de petits trésors.

Madeleine project, donne corps et voix à une vieille dame, disparue et presque oubliée, puisque n’ayant pas d’enfants. Mais au delà d’être un dialogue avec le passé, c’est aussi un dialogue avec le présent, puisque Clara part à la recherche de ceux qui l’on connu, aimé, fréquenté.

Le roman en bref

A travers un texte tout en tweets, nous découvrons l’histoire de Madeleine, mais aussi un morceau de notre histoire commune. Un texte touchant, émouvant, un petit bonbon à suçoter tout doucement.

Madelaine Project
Clara Beaudoux
Le livre de poche, 2017

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un titre avec un forme originale ? Vous aimerez aussi Kereban de Dario Alcide.
Des idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

Quand la fiction devient réalité : La maison des reflets – Camille Brissot

Si on pouvait revoir nos morts…

C’est en 2022 qu’apparaissent les première maisons des reflets. Daniel vit dans l’une d’elle, le manoir Edelweiss. Cette maison a été créée par son grand père et comme tous les maisons des reflets, elle propose aux vivants de pouvoir passer du temps avec leur morts en leur redonnant corps à l’aide d’une intelligence artificielle. Chacun peu donc à sa guise venir visiter une personne décédée. Pour Daniel c’est la normalité. Il ne sort jamais de cette maison et ses seuls amis son des reflets. Pourtant, un jour, il décide de sortir. Sa rencontre avec la fascinante Violette va changer sa vie…

Entre fiction et réalité

J’ai découvert ce roman quand j’ai décidé de faire ma PAL pour le pumking automn challenge 2019. C’est son résumé bien mystérieux qui m’a poussé vers ce titre. Ce roman, bien au delà d’être une simple romance adolescente, nous fait réfléchir sur notre rapport à la mort et au deuil.. Si Daniel est imprégné dès sa plus tendre enfance par les reflets; qu’il n’a jamais remis en question, il va progressivement être confronté à des récits plus nuancés. Il va apprendre, en même temps que le lecteur, les points positifs comme négatifs de ce lieu, qui pour lui était juste une énorme illusion dans laquelle il se sent de plus en plus piégé. C’est en devenant lucide sur son monde qu’il va grandir, s’affirmer et trouver sa véritable place au manoir comme dans la société.

L’invention présentée dans ce roman est incroyable et en même temps assez glaçante puisqu’elle parait complètement réalisable. C’est en terminant ce roman que j’ai appris qu’au Japon, des chercheurs avaient permis à une mère de revoir son enfant décédé avec un casque de réalité virtuelle. La réalité rejoint donc la fiction…

Un personnage solitaire et touchant

Daniel est un personnage touchant. En vivant à travers les illusion, il s’est construit un monde qui le protège de la réalité. Son père, a aussi beaucoup œuvré dans la création de ce cocon. Malgré tout Daniel n’a jamais eu une vie normale. Son père, est très peu présent et il a été élevé par sa gouvernante Elia, avec qui il entretient un rapport houleux. Le reflet de sa mère est aussi présent, illusion tendre et aimante. Daniel souffre d’une profonde solitude, ce qui va le pousser à sortir. Lorsqu’il rencontre Violette, il va tomber amoureux et va développer une relation épistolaire avec elle. Un profond lien, qui va devenir vital.

Violette est la seule réalité tangible qui l’entoure, puisque ces seuls amis sont des reflets, qui progressivement, devront disparaître. Pour lui, même la vie ou la mort n’ont pas de sens. Sa vie et sa destinée sont toute tracée : il prendra la suite de la maison des reflets.

Le roman en bref

La maison des reflets nous interroge sur notre rapport à la mort et au deuil. Un roman plein d’émotions qui prend le temps d’esquisser les relations entre les personnages et de nous présenter le cocon que Daniel va progressivement déchirer.

La maison des reflets
Camille Brissot
Syros, 2017

Ma note : ★★★☆☆

Des idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !