Pause jeunesse

Neige, amour et chocolat : Flocon d’amour – John Green

Une tempête de neige pour une tempête d’amour

Alors qu’une terrible tempête de neige bloque le train, tous les voyageurs se retrouvent obligés de descendre à Gracetown, une bourgade perdue au milieu de nulle part. Jed, Jubilé et les autres voyageurs vont y passer un réveillon qu’ils ne sont pas près d’oublier !

Trois plumes pour trois nouvelles

Ecrit à trois plumes, ce roman compile trois histoires d’amours se déroulant pendant les fêtes de Noël. La première écrite par Maureen Johnson se nomme « Le jubilé express ». Elle nous conte l’histoire d’une jeune fille, Jubilé, obligée de partir chez ses grands-parents passer Noël à cause d’une sombre histoire de figurines et qui se retrouve bloqué dans le train par une tempête de neige. En décidant de le quitter, elle va faire une fantastique rencontre.

La seconde nouvelle, « Un miracle de Noël à pompons », écrite par John Green, conte l’histoire de trois adolescents voulant rendre visite à un de leur ami travaillant dans une Waffle House, pour une sombre histoire de twister et de pom-pom girls. Seulement voilà, le trajet n’est pas si grand mais la hauteur de la neige si..

La dernière, « Le Saint Patron des cochons » a été écrit par Lauren Myracle. Elle nous conte l’histoire d’une jeune fille, un peu égoïste, Addie, dont une sombre histoire de cochon nains va changer la vie.

Neige, chocolats et romances de Noël

Tempête de neige, amour, chocolat et aventures farfelues sont au rendez-vous. Si vous êtes fan de romances de Noël tous les ingrédients sont réunis pour vous faire passer un délicieux moment. Loin d’être une lecture que j’ai détestée, ce roman ne sera clairement pas celui qui marquera ma fin d’année car il reste très très léger. L’intrigue reste aussi simpliste et donc prévisible.

Le style également ne casse pas trois pattes à un canard, même s’il reste fluide. Les histoires sont toutes empruntes d’une ambiance chaleureuse, même si l’humour n’est pas très recherché. Le point fort de ce roman : le lien entre les différentes histoires, entrevu dès le début et qui se dessine au fil des récits.

Des personnages explorés en surface

Etant donné que nous somme sur des nouvelles, le développement des personnages reste superficiel. Ils restent néanmoins attachants. Les personnages principaux sont tous adolescents. Ces trois histoires marquent trois façons de s’aimer, avec tendresse et maladresse, à la manière d’adolescent.

Le roman en bref

Rédigé à trois plumes, ce roman conte trois histoires d’amour liés dans le froid de l’hivers. Un texte fluide, comme un téléfilm un peu gniangnian de Noël, pour les amateurs d’histoire d’amour légères.

Flocon d’amour
Lauren Myracle, John Green, Alice Delarbre
Hachette , 2015

Ma note : ★★☆☆☆

Vous cherchez un beau roman d’amour ? Découvrez La femme au carnet rouge d’Antoine Laurain. D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Pause jeunesse

Quand la fiction devient réalité : La maison des reflets – Camille Brissot

Si on pouvait revoir nos morts…

C’est en 2022 qu’apparaissent les première maisons des reflets. Daniel vit dans l’une d’elle, le manoir Edelweiss. Cette maison a été créée par son grand père et comme tous les maisons des reflets, elle propose aux vivants de pouvoir passer du temps avec leur morts en leur redonnant corps à l’aide d’une intelligence artificielle. Chacun peu donc à sa guise venir visiter une personne décédée. Pour Daniel c’est la normalité. Il ne sort jamais de cette maison et ses seuls amis son des reflets. Pourtant, un jour, il décide de sortir. Sa rencontre avec la fascinante Violette va changer sa vie…

Entre fiction et réalité

J’ai découvert ce roman quand j’ai décidé de faire ma PAL pour le pumking automn challenge 2019. C’est son résumé bien mystérieux qui m’a poussé vers ce titre. Ce roman, bien au delà d’être une simple romance adolescente, nous fait réfléchir sur notre rapport à la mort et au deuil.. Si Daniel est imprégné dès sa plus tendre enfance par les reflets; qu’il n’a jamais remis en question, il va progressivement être confronté à des récits plus nuancés. Il va apprendre, en même temps que le lecteur, les points positifs comme négatifs de ce lieu, qui pour lui était juste une énorme illusion dans laquelle il se sent de plus en plus piégé. C’est en devenant lucide sur son monde qu’il va grandir, s’affirmer et trouver sa véritable place au manoir comme dans la société.

L’invention présentée dans ce roman est incroyable et en même temps assez glaçante puisqu’elle parait complètement réalisable. C’est en terminant ce roman que j’ai appris qu’au Japon, des chercheurs avaient permis à une mère de revoir son enfant décédé avec un casque de réalité virtuelle. La réalité rejoint donc la fiction…

Un personnage solitaire et touchant

Daniel est un personnage touchant. En vivant à travers les illusion, il s’est construit un monde qui le protège de la réalité. Son père, a aussi beaucoup œuvré dans la création de ce cocon. Malgré tout Daniel n’a jamais eu une vie normale. Son père, est très peu présent et il a été élevé par sa gouvernante Elia, avec qui il entretient un rapport houleux. Le reflet de sa mère est aussi présent, illusion tendre et aimante. Daniel souffre d’une profonde solitude, ce qui va le pousser à sortir. Lorsqu’il rencontre Violette, il va tomber amoureux et va développer une relation épistolaire avec elle. Un profond lien, qui va devenir vital.

Violette est la seule réalité tangible qui l’entoure, puisque ces seuls amis sont des reflets, qui progressivement, devront disparaître. Pour lui, même la vie ou la mort n’ont pas de sens. Sa vie et sa destinée sont toute tracée : il prendra la suite de la maison des reflets.

Le roman en bref

La maison des reflets nous interroge sur notre rapport à la mort et au deuil. Un roman plein d’émotions qui prend le temps d’esquisser les relations entre les personnages et de nous présenter le cocon que Daniel va progressivement déchirer.

La maison des reflets
Camille Brissot
Syros, 2017

Ma note : ★★★☆☆

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Pause jeunesse

Une roman vraiment trop gnian-gnian : Sombres étoiles – Malorie Blackman

Couverture de "Sombre étoile de Malorie Blackman

En 2164, Vee et son frère cherchent à retrouver la terre. Ils sont les seuls survivants d’un virus qui a décimé leur vaisseau trois ans auparavant. Pourtant, lorsqu’ils reçoivent un message de détresse de la planète Barros 5, ils n’hésitent pas à changer de cap pour essayer de sauver la population locale. Débarque alors dans leur vaisseau de nombreux occupants dont le beau Nathan, pour le meilleur comme pour le pire…

Des paillettes… uniquement sur la couverture…

Il est vrai que comme de nombreux lecteurs, c’est en premier lieu la couverture de ce roman qui m’a attiré, parce qu’il faut le dire, elle est juste magnifique ! J’avais donc décidé de l’inclure dans ma PAL pour le Pumking automne challenge. Malheureusement je ne suis clairement pas la cible de ce type de roman, que j’ai par ailleurs failli abandonner avant la fin. Je pense qu’il peut trouver son public auprès de jeune fille consommant de la romance guimauve.

Des thématiques intéressante peu exploitées

En plus de sont côté guimauve que j’exècre, l’histoire d’amour présente dans ce roman est peu crédible à mes yeux. Si le côté coup de foudre de la rencontre entre Vee et Nathan se tient au début, tout s’enchaine bien trop vite entre ces deux êtres qui se se connaissent pas. A l’adolescence nous sommes certes très vite emballés par nos sentiments mais cela ne nous pousse pas à nous marier sans nous connaitre et après une semaine de relation ! Plus le récit avance, plus cette relation tourne en rond et devient ennuyante, à mon grand désarroi.

En fait, sans cette histoire d’amour j’aurais un avis beaucoup plus positif sur cette lecture qui comprend un intrigue plutôt intéressante. Le fait que l’histoire se passe en huit clôt dans un vaisseau fait monter le suspense autour de l’intrigue principale du roman, à savoir les inquiétants meurtres au sein du vaisseau. Pourtant, ces derniers passent au second plan, puisque toute la lumière est placée sur la relation de Vee et Nathan. Le récit nous parle aussi d’exploitation humaine, de recherche de liberté et de technologies et j’aurais aimé que ces problématiques soient un peu plus interrogées.

Des personnages à développer

Une autre point noir de ce roman repose sur ses personnages. J’ai été dérangé par la binarité des situations générales dans ce roman, un personnage est soit bon soit mauvais. Globalement tous manquent de profondeur ce qui ne nous amène pas à lier un véritable lien avec eux. Pourtant, ce roman avait pleins de sujets à exploiter, comme le fait que Vee et son frère ont du grandir trop vite… Mais je referme le livre avec un sentiment de manque, de potentiel inexploité.

Le roman en bref

Malgré un cadre spatiaux-temporel et des problématiques soulevées intéressantes, ce roman un peu trop guimauve à mon gout m’a laissé sur ma faim. Un roman plein de bonne intentions mais qui manque d’épaisseur à mon gout.

Sombres étoiles
Malorie Blackman
Milan, 2017

Ma note : ★★☆☆☆

Vous recherchez une jolie histoire d’amour ? Vous aimerez également Eleanor and Park de Rainbow Rowell.
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Découvertes Adulte

Sexualité et corps féminin : Les monologues du vagin – Eve Ensler

Dans l’intimité des corps

Paru en 1998 aux États-Unis, cette pièce de théâtre retranscrit les témoignages recueillis par Eve Ensler auprès de plus de 200 femmes. Sans tabou, elles nous dévoilent leur intimité, leur sexualité, leur désir et leur corps.

Un vagin pour les révéler toutes

J’ai découvert ce texte grâce à une animation lecture dans la bibliothèque où je travaille. En entendant mes collègue réviser, j’ai eu envie de découvrir plus en profondeur ce court texte, qui s’inscrivait par ailleurs parfaitement dans un de mes menus pour le pumking automne challenge.

Ce roman est complètement d’actualité puisque parler du corps de la femme est encore aujourd’hui un sujet sensible. Dernièrement nous avons par exemple eu la polémique autour de la publicité pour les protections hygiénique Nana qui illustre bien cela.

Le vagin pour notre autrice, c’est le meilleur terme pour désigner le sexe féminin. Ce mot complètement tabou à l’époque de la sortie de ce roman, encore tabou aujourd’hui, nous fait rentrer au plus profond de l’intimité d’une femme. Il est un symbole fort, une puissance émancipatrice, un geste de réappropriation de leur corps par toutes les femmes qui commencent à s’en préoccuper. Pour chaque femmes, comprendre son vagin c’est se pencher sur la mystérieuse question du plaisir sexuel, plaisir jusqu’alors dévalué.

Un point d’entrée engagé

A travers des témoignages de femmes, ce court texte nous donne à voir des vies de vagin, vagins meurtris, oubliés, ou révélés. L’autrice y ajoute sa propre expérience, analyse pointue de sa découverte et de son évolution. Un texte sûrement révélateur et symbole de lutte et d’espoir à son époque qui reste aujourd’hui un bon point d’entrée pour toute personne qui commence à s’intéresser à la question. Progressif et accessible, il n’en reste pas moins juste et précis. En un mot : engagé.

Le texte en bref

A travers un texte engagé, Eve Ensler donne la parole au vagin, la partie la plus intime mais souvent la plus négligée du corps de la femme. Un texte sans tabou, fondateur, qui nous parle de réappropriation de son corps et de sa sexualité.

Les monologues du vagin
Eve Ensler
Du noël, 2005

Ma note : ★★★★☆

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Découvertes Adulte

Un amour malsain et dérangeant : Premier amour – Joyce Carol Oates

Couerture de "Premier amour" de Joyces Carol Oates

Un mystérieux cousin

Quand Josie déménage chez sa tante avec sa mère, elle rencontre Jared, un lointain cousin mystérieux qui va très vite la fasciner. Entre eux, une relation étrange va finir par se nouer…

Un roman dérangeant, presque déplaisant…

En cherchant un  roman gothique, je suis tombé sur ce court texte se définissant comme un « conte gothique » d’un auteur que je n’avais jamais eu le plaisir de découvrir. Son résumé mystérieux m’a alors poussé à l’emprunter. Ce fut une lecture des plus dérangeantes, presque déplaisante… Ma PAL pour ce Pumking Automne Challenge est décidément rempli de livre dérangeant… S’il n’exploite pas la question du cannibalisme, ce dernier nous parle en effet de manipulation et de torture physique comme psychologique. Il joue avec les frontières de notre tolérance, tantôt inquiétant, tantôt oppressant, tantôt glauque. Les phrase y sont courtes, percutantes et on suit avec effroi la descente aux enfers d’une jeune fille innocente, manipulée par son cousin le séminariste pervers.

Manipulation et pédophilie

Jared Jr. a 25 ans. Il est séminariste. Il a par ailleurs, pour d’obscures raisons, été renvoyé du séminaire. C’est au fil du récit que vont se dessiner les contours de ce renvoi, lié en fait à sa fascination morbide et sexuelle pour les enfants. Méthodique, telle une araignée, il va tisser sa toile autour de la petite Josie, qui va devenir très vite sa victime préférée. Jamais assez parfaite, il trouvera toutes les excuses pour la rendre de plus en plus docile et pour lui infliger des sévices de plus en plus horribles. Sous son masque d’homme respectable, Jared Jr. cache un véritable monstre

Une jeune fille innocente

Perdue dans ce qu’elle prend pour une forme d’amour, la jeune fille va progressivement tomber sous emprise du jeune séminariste et vouloir tout faire pour le rendre heureux, quitte à mettre sa vie ou celle d’un autre enfant en danger.  Il faut dire que la petit Josie manque cruellement de repères, d’écoute et d’amour. Elle va alors devenir progressivement le pantin de Jared.

Sa mère, qui l’a emmenée dans cette maison après avoir quitté son père, est une personne très égoïste et elle-même dérangée. Séductrice, elle ne cesse d’abandonner sa fille au profit de ses aventures amoureuses avec des hommes de la bonne société. Sa mère aime plaire, aime être regardé. Son aveuglement lui cache l’étrange relation que sa fille entretient avec son cousin. Quand Josie tente par ailleurs de lui en parler, comme toute chose un peu personnelle quelle essaye de lui dire, cette dernière lui répond par un « endurci-toi ma fille tu es trop sentimentale ». Dès lors, Josie n’a plus personne auprès de qui se réfugier, surement pas sa vieille tante acariâtre, qui ferait tout pour son fils.

Le roman en bref

Dans une ambiance mal-haisante presque glauque, Joyces Carole Oates nous donne à voir la descente aux enfers d’une jeune fille, complètement manipulée par son cousin. Un récit glaçant, dérangeant autour de la pédophilie et la manipulation psychologique.

Premier amour
Joyce Carol Oates
Actes Sud, 2006

Ma note : ★★★☆☆

Vous chercher un autre roman glaçant sur la famille ? Vous aimerez également La vraie vie d’Adeline Dieudonné.
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Pause jeunesse

Une plongée dans le froid Russe : Lumière, le voyage de Svetlana de Carole Trébor

Un voyage en Russie

Depuis la mort de sa mère, le père de Svetlana, pourtant scientifique réputé, s’est noyé dans le chagrin. En découvrant les carnets de voyage de sa mère, elle décide de se rendre en Russie dans l’espoir d’aider son père mais aussi de mieux comprendre son passé et celui de sa famille. Mais le voyage ne va pas s’avérer de tout repos et elle va en apprendre bien plus sur elle même qu’elle ne l’aurait immaginé…

J’avais envie de lire ce roman depuis un petit moment maintenant. J’avais donc décidé de la mettre au programme du Cold Winter Challenge 2018. J’arrive un peu tard avec cet article mais il est enfin là !

Un cadre historique très réaliste

Ce récit pose un cadre historique très réussi. Durant la lecture, nous ressentons la documentation de l’autrice ce qui est très appréciable car c’est exactement ce que vend ce genre de récit. La description des paysages ou encore des monuments de Saint-Pétersbourg est très réaliste ce qui créé directement une immersion dans le récit. Je me suis même prise à frisonner lors du voyage de notre héroïne jusqu’à la capitale !

Nous retrouvons également beaucoup de références à des personnage illustres comme Diderot, la tsarine Catherine II… L’autrice met également à disposition des pages sur l’histoire de la Russie pour aller plus loin.

Sur ce contexte historique très riche, se greffe une partie fantastique qui colle très bien avec la mythologie scandinave et les croyances de nos différents personnages. Ce contraste est très intéressant et bien joué, même si l’aspect fantastique est beaucoup moins développé.

Un triangle amoureux…

En plus de ce cadre historique et du côté fantastique de l’histoire, nous retrouvons également une petite histoire d’amour compliquée. C’est tellement dommage que les auteurs Young adult en passe toujours par là. Parce que l’amitié entre Aliocha et Svetlana m’aurait personnellement amplement suffit.

C’est au côté de la Tsarine que Svetlana va rencontrer Boris, un cliché sur patte que j’ai complètement détesté. J’ai trouvé ce personnage vide et sans intérêt, comme une jolie décoration qui rend gnian-gnian le récit. D’autant plus que cela donne lieu également à un triangle amoureux et vous me connaissait j’ai un peu de mal avec ça.

Une héroïne qui doit grandir.. brutalement

Svetlana se retrouve projetée dans une réalité qui la dépasse et elle doit aller au delà de ses préjugées pour avancer et se découvrir. Elle la fille de scientifique cartésienne rencontre Aliocha qui lui vit de croyance et qui est en totale contradiction avec tout ce qui l’a toujours entouré. Avec lui, elle va apprendre à percevoir l’invisible, croire à ce qu’il semble n’être que des mythes. La regarder grandir et évoluer était plutôt intéressant même si j’ai trouvé que son personnage était parfois assez caricatural et cliché. Je n’ai donc pas vraiment accroché avec ce personnage, que j’aurais aimé plus construit.

C’est également le cas pour pratiquement tous le reste des personnages, qui sont pour certains très anecdotiques et donc vites oublié et c’est dommage, puisque c’est souvent eux qui font la force d’un récit.

Le roman en bref

Très bien documenté, ce roman nous entraine dans un voyage au plus profond de la Russie. A travers les mésaventures de notre héroïne, nous sommes plongés dans la magie et les légendes slaves. Si l’histoire d’amour était pour moi de trop, ce roman reste malgré tout rafraichissant !

Lumière : le voyage de Svetlana
Carole Trébor
Rageot, 2016

Ma note : ★★★☆☆

Vous voulez découvrir un titre autour du voyage et du froid ? Vous aimez également Les fondus de l’Arctique de Erwan Seznec.
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Pause jeunesse

Un roman sur la nature, l’amour et la différence : L’attrape-rêves – Xavier-Laurent Petit

L'attrape-rêves

Un nouveau dans la ville…

Dans l’école de Louise, il y les enfants de la ville et ceux de la vallée. La vallée est un endroit perdu dans la montagne. Sauvage, il est également inaccessible en plein hivers. Les hommes travaillent à la scierie et vivent depuis des générations dans le village. Aucun étranger ne vient jamais habiter dans ses lieux, jugés trop arides. Or, un jour, un nouveau monte dans le bus de la vallée. Il s’appelle Chems et il est différent

Différence et rejet

J’ai récupéré ce roman à mon ancien travail. Xavier-Laurent petit est un auteur très connu en littérature jeunesse, que j’avais envie de découvrir depuis longtemps. J’avais donc mis ce roman dans ma wish list depuis longtemps.

Publié en 2009, il est d’une criante actualité. Il aborde des thèmes sensibles comme en premier lieu la question de la différence. Si ça n’est jamais clairement exprimé, on comprend très vite que Chems est en fait un Indien et qu’il a donc des croyances et un mode de vie aux antipodes du reste du village. Dans la vallée, les gens ne sont généralement pas habitués à voir arriver des étrangers. Cette différence ne fait donc qu’accentuer leur méfiance, leur rejet et même leur méchanceté. Là haut, la différence fait peur. Pour autant, Louise, le personnage principal de ce récit va prendre le contre-pied du reste des habitant en comprenant que Chems est un garçon très intéressant qu’il a beaucoup à lui apprendre, notamment sur la nature et la vie.

Écologie contre capitalisme

Ce texte parle également d’écologie, un sujet au cœur des débats actuels. Le personnage de Chems est militant. Ses origines indiennes lui ont inculqués une connaissance approfondi de la nature, des animaux et des plantes qui l’entoure. Il adore les grands espaces et respecte profondément tous les êtres vivants. C’est ce qu’il transmet à Louise, elle aussi imprégnée par la nature depuis son plus jeune âge, comme tous les autres enfants de la vallée. Pour autant, lorsque le projet de destruction de la vallée apparait, personne ne s’y oppose. La travail est plus important que la nature pour les personnages de ce roman.

Ce texte est la parfaite illustration du triomphe du profit et du capitalisme sur la nature, dont nous voyons des exemple tous les jours comme par exemple avec le projet montagne d’or en Guyane. Pour Chems, qui s’attache à des valeurs plus traditionnelles, ce choix est incompréhensible. Si l’auteur ne se prononce pas sur la question, il nous donne à voir les deux points de vues à travers le personnages du père de Louise, heureux de retrouver un travail et celui de Chems, qui représente la lutte pour la sauvegarde de la biodiversité. La texte s’attache par ailleurs à nous peindre, pendant toute sa première moitié, un tableau des splendeurs de la montagne, tandis qu’il décrit la brutalité des travaux et la destruction dans l’autre moitié.

Un personnage courageux et ouvert d’esprit

J’ai beaucoup aimé le personnage de Louise. Elle est très juste dans tous ce qu’elle fait. Elle est dévouée, que ce soit envers son père comme envers d’autres habitants du village mais aussi envers ses convictions. Elle est courageuse et ne se laisse pas abattre, quitte à se mettre en contradiction avec les idées de son père, la seule famille qu’il lui reste.

Son père est un homme assez traditionaliste et il voit d’un mauvais œil le rapprochement de sa fille avec cet étranger, qu’il n’accepte pas dans la vallée. Louise elle, fait fi de ses préjugés pour apprendre à connaitre Chems malgré ses différences. Elle est le symbole de la tolérance de ce roman, dans ce village très fermé de hautes montagne.

Le roman en bref

Amené par la très belle plume de Xavier-Laurent Petit, ce récit criant d’actualité nous plonge au plein cœur de questions économiques, écologiques et migratoires. Un texte fort qui restera très longtemps dans ma bibliothèque. Une ode à la nature et à la tolérance, que je vous recommande chaudement !

L’attrape rêve
Xavier-Laurent Petit
L’école des loisirs, 2009

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un roman autour de l’amour et de la différence ? Vous aimerez également Nos cœurs tordus de Manu Causse et Séverine Vidal.
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Coin-blabla

First date book Tag

First date book tag couvertures romans

J’ai découvert ce petit tag sur la chaîne d’une Booktubeuse que j’adore « Alex bouquine en Prada« . J’ai trouvé ce petit concept sympa, ça change de mes éternels TAG PKJ et puis comme c’est dans le thème de l’été, je me suis dit que c’était le moment de se lancer :

1. Le premier rencard bof

Un livre dans lequel il y a eu un couac. Ce n’était pas un mauvais livre mais ça n’a pas allumé d’étincelle en toi.

La rentrée n’aura pas lieu de Stéphane Benhamou
Je n’ai pas vraiment accroché à ce roman avec lequel je me suis ennuyais. Comme je vous l’expliquait dans ma chronique, je lui trouve malgré tout un sujet intéressant mais le manque d’action m’a perdu.

2. Le premier rencard « bas de gamme »

Un livre qui s’est révélé moins bien que ce que tu imaginais.

Vernon Subutex de Virginie Despente
Même si j’ai apprécié ma lecture de ce titre sur le moment, en prenant du recul je pense qu’il n’était pas fait pour moi. Il faut également dire que ce titre a fait grand bruit et cela a peut-être créé un horizon d’attente trop élevé chez moi. Pour autant, j’aime le style de l’autrice et je lirais probablement la suite de cette histoire. Ce ne sera cependant pas un coup de cœur pour moi.

3. Le premier rencard bien préparé

Un livre mieux que prévu.

Hopeless de Coleen Hoover
Même si j’avais lu de très bonnes critiques concernant ce roman, je ne suis pas friande des histoires d’amour. C’est donc avec appréhension que je me suis lancé dans ce roman, l’archétype de la romance adolescente et j’ai adoré ! Comme quoi, il n’y a que les cons qui ne change pas d’avis 😉

4. Sexy mais « bête »

Un joli livre mais pas si sexy à l’intérieur.

Espionnage intime de Susie Morgenstern
J’ai découvert ce roman il y a deux ans et j’avais vraiment hâte de m’y plonger, vu son autrice, une incontournable de la littérature jeunesse et sa couverture super mignonne. Je suis restée sur ma fin avec une lecture trop légère et guimauve à mon gout.

5. Le rencard à l’aveugle

Un livre que tu as choisi sans rien en savoir.

Cyanure de Camilla Läckberg
J’avais choisi ce titre lors de ma PAL pour le Cold Winter Challenge 2018. Je l’ai choisi à l’aveugle puisque c’est le nom de l’autrice, que j’apprécie beaucoup par ailleurs, qui m’avais décidé à le commencer. Malheureusement, je ne suis pas bonne en rencard à l’aveugle puisque je n’ai pas vraiment apprécié ce roman, trop court et trop expéditif à mon goût.

6. Speed dating

Un livre que tu as lu super vite.

Hunger games de Suzanne Collins
Qui n’a pas lu trop vite ce roman ? C’est tellement une pépite, une histoire entraînante, que je n’ai pas pu la lâcher. Je l’ai lu d’une traite. J’ai même rogné sur mon temps de sommeil pour le terminer. J’ai lu aussi le tome 2 il n’y a pas longtemps et il m’a fait le même effet ! Quelle saga !

7. Le « rebond »

Un livre que tu as lu trop vite après une boulimie livresque qui a gâché ta lecture.

Nil tome 2 de Lynne Watson
J’avais tellement apprécié le tome 1 de cette saga que je me suis empressé de me ruer sur le deuxième tome. Résultat : je l’ai mis de côté depuis au moins bien trois semaines… Non pas que le début de ce roman soit mauvais, mais je n’ai pas envie en ce moment de me replonger dans cet univers.

8. Le rencard bien trop enthousiaste

Un livre qui a l’air d’en faire trop.

La sélection : l’élite (Tome 2) de Kiera Cass
Trop de tout dans ce roman. Trop de robe, trop d’amour gniangnian, trop de fille odieuses, trop de mec chiants… Bref, pour moi une boulimie qui aurait pu être intéressante mais qui m’a fait faire une indigestion !

9. Le premier rencard parfait

Un livre qui a été parfait pour toi sur tous les plans.

Eleanor and Park de Rainbow Rowell
Ce titre est un de mes derniers gros coup de cœur et sera obligatoirement dans mes tops de cette année tellement il m’a marqué. J’ai tout aimé, tant les personnages, que le contexte ou que l’histoire d’amour qui est d’une tendresse à couper le souffle.

10. Le premier rencard humiliant

Un livre que tu es gêné.e d’avoir aimé ou de lire en public

J’ai une super anecdote à vous raconter à ce sujet ! Comme vous le savez peut-être, j’adore la littérature jeunesse et je possède pas mal d’albums. Je suis particulièrement fan du travail de Benoit Charlat, qui fait des petits cartonnés pour les 0-3 ans. Dernièrement j’en ai découvert un super à la bibliothèque qui s’appelle Cacanimaux et qui met en scène tout un tas d’animaux sur les toilettes pour apprendre aux enfants la propreté. J’ai donc décidé de me le procurer et puisque je n’achète aucuns livres en ligne, d’aller en librairie avec ma meilleure amie. Bien entendu, il ne l’avait pas et j’ai du demander au plus beau gosse des vendeurs présents de me commander un livre sur le caca des animaux… De quoi passer pour une nana un peu scatophile sur les bords !

Et vous, vous auriez répondu quoi ? N’hésitez pas à reprendre ce Tag sur votre blog et à me laisser votre lien en commentaire, j’irais jeter un coup d’œil !

Découvertes Adulte

Survivre dans une famille toxique : La vraie vie – Adeline Dieudonné

La vraie vie d'Adeline Dieudonné

Vaincre la hyène

Gilles était le rayon de soleil dans la vie de notre héroïne, jusqu’au jour où tout a basculait… Le jour où, Gilles, traumatisé par la violence est devenu un zombie. Le jour où la hyène est entrée dans le cœur de son petit frère. Dorénavant, elle se battra pour lui. Elle  essayera de revenir en arrière et d’effacer ce jour fatidique, où le vendeur de glaces est mort devant ses yeux. Mais parviendra–t-elle à détruire la hyène ou sera-t-elle, elle aussi, entraînée dans cette spirale de violence et de mort ?

Tout pour me plaire

J’ai découvert ce roman dans le train, je l’ai écouté le mois dernier. Comme vous avez peut-être déjà eu l’occasion de le remarquer, je lis beaucoup de littérature contemporaine et j’aime énormément les textes très sombres. Ainsi, je ne pouvais pas passez à côté de ce roman, qui avait in-situ tout pour me plaire.

Ce roman, premier texte de cette autrice, a par ailleurs été salué par la presse et a reçu le prix Fnac et le Renaudo des lycéens en 2018 et on comprend pourquoi ! L’écriture sublime et cinglante de l’autrice nous entraîne dans un texte glaçant, dans lequel le silence nous emprisonne dans une bulle de frayeur.

Le récit brutal d’une enfance volée

Dès le début, le ton est donné, Adeline Dieudonné ne fera pas dans la dentelle « A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents, et celle des cadavres ». Une phase d’accroche glaçante, comme la suite du récit, raconté par une jeune fille à l’innocence volée. Elle évolue en effet dans une famille complètement destructrice. Son horreur est personnifié par son père, un homme brutal, caractériel, qui détruit tous ce qu’il touche, en commençant par la mère de notre héroïne. Il voue également une passion pour la chasse, une activité qui lui permet de montrer sa bestialité. Il collectionne par ailleurs ses trophées de chasse dans une pièce des plus glaçante.

Cette pièce est l’allégorie de la peur intérieur de notre héroïne. Quand deviendra-t-elle à son tour la proie, le trophées de son père. Par ailleurs, il se comporte déjà comme si elle était son trophée, l’étouffant, comme il étouffe sa mère, au fur et à mesure que son frère Gilles se révèle à ses yeux. C’est dans cet environnement hostile que notre héroïne évolue, telle une magnifique fleur cachée dans une crevasse. Si elle ne se révèle pas au monde, c’est pour mieux se protéger des intempéries de son père. Lui ne voit que sa médiocrité, ce qui le rassure dans sa virilité.

La mère de notre héroïne est complètement soumise à son mari. Battue, manipulée, elle se terre dans son monde intérieur pour ne plus subir sa réalité insupportable. Seuls ses animaux, dont elle s’occupe avec un amour plus que maternel, lui permettent de se réveiller. Elle n’est d’aucun soutient à ses enfants. Dans le roman, elle sonne comme un garde fou pour notre héroïne. Elle sait ce qui l’attend si son père découvre la vérité.

Un personnage principal pugnace et courageux

Elle, puisqu’elle ne porte pas de nom, est brillante. Dans tous les sens du terme. Brillante, car elle est surdouée en physique, tant et si bien qu’elle prend des cours particuliers pour continuer à apprendre dans ce domaine. Son intelligence la rend également très astucieuse et elle arrive à passer outre la surveillance de son père.

Elle est aussi brillante par sa mentalité. Elle symbolise l’espoir de toute sa famille, l’incorruptible lumière. Elle est toujours positive malgré les horreurs qu’elle vit et pleine de courage. Au fil du récit, nous la voyons évoluer, s’émanciper et commencer à penser par elle même et pour elle. Si son frère se vide de plus en plus et deviens l’égal de son père, elle est par contre à l’antipode de sa mère.

Le roman en bref

Avec sa plume juste et vibrante, Adeline Dieudonné nous entraîne dans le récit brutal d’une enfance volée. Elle nous plonge dans l’horreur d’une famille détruite, en nous laissant toujours planer une lueur d’espoir, tel un phare dans l’océan. Un premier roman exceptionnel, glaçant et captivant qui me laissera sans conteste un souvenir indélébile !

La vrai Vie
Adeline Dieudonné
L’iconoclaste, 2018

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un roman qui nous parle de famille destructrices. Vous aimerez également Eleanor and Park de Rainbow Rowell.
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Pause jeunesse

Quand l’amour pousse au suicide : Tout foutre en l’air – Antoine Dole

Tout foutre en l'air

Sauter pour enfin vivre…

Elle a l’impression que personne ne la comprend, sa famille ses camarades de classes… Il n’y a qu’Olivier qui compte, il est le seul à pouvoir lire en elle, à ressentir son mal-être. Il est comme elle et ce soir ils vont sauter, ils vont tous foutre en l’air, ensemble, main dans la main…

Une plume puissante

Depuis Naissance des cœurs de pierre que j’avais adoré, j’essaye de découvrir d’autre textes d’Antoine Dole. Alors quand j’ai vu ce petit roman, publié en plus dans la collection « D’une seule voix » que j’aime à la folie, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion !

Les titres de cette collection sont très rapides à lire et toujours très incisifs et prenants. Ce roman ne déroge pas à la règle ! La plume d’Antoine Dole y est puissante, tranchante, les mots sont justes et nous touchent au plus profonds de notre âme.

Réveiller l’adolescent qui sommeil en nous

Ce récit m’a amené à réveiller l’adolescente qui était en moi. Il aborde des questions centrales, vécues toutes de près ou de loin par chacun d’entre nous. Le mal-être adolescent de notre héroïne en toile de fond, il nous parle également d’internet et de ses bons et mauvais côté. Si la rencontre de notre héroïne avec Olivier sur internet fut dans un premier temps salvatrice, elle se transforma vite en une véritable manipulation, jusqu’à commettre l’irréparable.

Elle se sent, comme beaucoup d’adolescente, très seule et incomprise. Olivier est pour elle un refuge, la seule personne sur terre qui puisse la comprendre. Elle tombe amoureuse de lui, mais est-ce de l’amour ou seulement un besoin affectif ? Nous allons suivre son questionnement et son introspection à la recherche de la compréhension de ses sentiments. Est-elle prête à tout pour ce garçon ? Est-elle prête à abandonner sa famille, sa vie ? Au fur et à mesure que les fils se délient, le brouillard de la manipulation va disparaître mais l’enjeu nous tiendra en haleine jusqu’à la fin du roman.

Une jeune fille sans nom est sans but

Elle, puisque l’auteur ne la nomme jamais, est pleine de naïveté et de noirceur. En pleine adolescence, elle ne se reconnait plus dans les personnes qui l’entourent. Elle se sent persécutée, oubliée, incomprise. Des sentiments que partages de nombreux adolescents dans cette période charnière de leur vie. Comme pour permettre une identification universelle au personnage, nous ne connaissons pas le nom de notre héroïne et nous sommes amené à plonger au plus profond de son être à la découverte de ses émotions profondes.

Le roman en bref

Tout foutre en l’air nous fait vivre une plongée immersive au cœur du mal-être adolescent. A travers l’histoire d’amour virtuelle de notre héroïne, il nous parle également des sentiments à l’adolescence et d’internet et de ses travers. Un roman coup de poing qui se lit en un seul souffle.

Tout foutre en l’air
Antoine Dole
Actes Sud Junior, 2015

Ma note : ★★★★☆

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