Pause jeunesse

Un roman sensible et touchant : Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers

Une rencontre improbable

Aristote, quinze ans, dit Ari est un solitaire. Mal dans sa peau, il a sombré dans un sourde colère. Sans ami, il passe son temps à la piscine. Un jour, il y rencontre Dante, un jeune garçon à la personnalité opposée. Jovial, expansif. Même si tous les oppose, ils vont finir par lier amitié, qui va profondément changer Ari…

L’univers enveloppant d’une pépite

J’ai découvert ce roman à travers des vidéos Youtube sur le prix des incorruptibles et j’avoue que dans un premier temps son titre m’a laissé dubitative. Après la découverte des merveilles que cache ce roman, je le trouve par ailleurs peu représentatif du contenu. Ne vous fiez pas à lui, je vous présente aujourd’hui une pépite, un coup de cœur.

La plume est enveloppante et les chapitre courts donne du rythme à ce roman qui, compte tenu de sa taille aurait pu comporter des longueurs. Le ton est très juste, l’auteur nous enveloppe dans son univers avec douceur mais sans pour autant gommer la dureté de certaines situations.

Une quête identitaire

Ce roman, en véritable récit de vie, nous fait suivre la quête identitaire de deux jeunes adolescents en pleine remise en question. Au fil des pages, nous suivons leur évolution, l’un vis à vis de l’autre, mais aussi leur évolution interne. Amitié, amour, mal-être, différence, tous les sujets adolescents sont abordés, toujours avec finesse et intelligence. Nos deux personnages sont mis à nus et nous dévoilent toute leur sensibilité et leur humanité.

Deux personnages liés mais si différents

Aristote, communément appellé Ari est un garçon renfermé, solitaire et très en colère. Il vit avec ses deux parents et supporte mal le poids des fautes de son frère, actuellement en prison.

Dante, c’est tout l’inverse. Joyeux, fragile et passionné. Toujours optimiste, c’est un doux rêveur. S’ils sont le ying et le yang, c’est leur différence qui va fasciner Ari. Ils vont nouer alors une complicité extrêmement forte, inclassable et si belle à lire.

Le roman en bref

Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers est un roman sensible, enveloppant, une petite pépite que je recommande chaudement. Toujours juste, il nous conte une de plus belle rencontre qu’il m’est été donnée de lire, créatrice de questionnements succulents.

Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers
Benjamin Alire Sáenz
Pocket Jeunesse, 2019

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un joli roman d’amour ? Vous aimerez également Eleanor and Park de Rainbow Rowell.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire ! 

Pause jeunesse

Un roman sur la confiance en soi à l’humour décapant : La fourmi rouge – Émilie Chazerand

Une fourmis rouge parmi les noires

Vania Studel, quinze ans, vit seule avec son père taxidermiste depuis la mort de sa mère. Avec son meilleur ami Pierre-Rachid et sa copine Victoire, ils sont un peut à part dans le lycée. Invisibles. Pourtant un jour, Vania va recevoir un mail anonyme lui indiquant qu’elle n’est pas une simple fourmi noire…

Un roman captivant pleins d’émotions

Je vous présente aujourd’hui un roman que j’ai découvert il y a un petit moment maintenant mais qui m’a beaucoup marqué, si bien que les sentiments qu’il m’a inspiré, tout comme l’histoire global de ce roman sont encore frais dans ma tête. Il fut en effet pour moi une véritable révélation pleine d’émotions, un coup de cœur que je vous conseille à mille pour cent !

Adolescence et humour

Ce titre s’apparente à un roman d’initiation, prenant, envoutant, il se dévore d’une seule traite, mené par en plume toujours très juste. A travers l’humour et l’autodérision de notre personnage principale, Emilie Chazerand aborde LES sujets adolescents comme l’amitié, l’amour, la confiance en soi ou encore le regard des autres. On y retrouve également des sujets plus grave comme la mort ou le harcèlement scolaire.

Ce roman est par ailleurs un cocktail d’émotions fortes. Il nous fait passer au fil des chapitre du rire au larme, sans pour autant avoir à forcer les choses. C’est intelligent, frai et complètement déboussolant. Par son humour décalé et ses personnages moqués ce roman m’a par ailleurs fait pensé au très beau texte Les petite reines de Clémentine Beauvais.

Un personnage plein d’humour et d’autodérision

J’ai vraiment adoré Vania. L’autodérision et elle ne font qu’un. Ce qui cache cependant un gros manque de confiance en elle. Elle est constamment entrain de se dévaloriser, ce qui l’empêche de développer ses relations sociales. La preuve, elle a elle même créé « le club officiel des minables »!

Malgré tout c’est un personnage courageux et plein d’entrain. Le récit nous permet de la voir évoluer, de bonnes en mauvaises décisions mais en gardant toujours quoi qu’il arrive cet humour décapant qu’on lui aime tant.

Le roman en bref

Entre humour et sujets sérieux, Emilie Chazerand nous entraine dans le monde de Vania. Un roman pleins d’émotions fortes qui nous fait grandir au rythme des pages…

La fourmi rouge
Emilie Chazerand
Sarbacane, 2017

Ma note : ★★★★★

Vous chercher un roman de l’amour et du harcèlement scolaire ? Vous aimerez également Eleanor and Park de Rainbow Rowell.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaires !

Pause jeunesse

Quand l’amour pousse au suicide : Tout foutre en l’air – Antoine Dole

Tout foutre en l'air

Sauter pour enfin vivre…

Elle a l’impression que personne ne la comprend, sa famille ses camarades de classes… Il n’y a qu’Olivier qui compte, il est le seul à pouvoir lire en elle, à ressentir son mal-être. Il est comme elle et ce soir ils vont sauter, ils vont tous foutre en l’air, ensemble, main dans la main…

Une plume puissante

Depuis Naissance des cœurs de pierre que j’avais adoré, j’essaye de découvrir d’autre textes d’Antoine Dole. Alors quand j’ai vu ce petit roman, publié en plus dans la collection « D’une seule voix » que j’aime à la folie, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion !

Les titres de cette collection sont très rapides à lire et toujours très incisifs et prenants. Ce roman ne déroge pas à la règle ! La plume d’Antoine Dole y est puissante, tranchante, les mots sont justes et nous touchent au plus profonds de notre âme.

Réveiller l’adolescent qui sommeil en nous

Ce récit m’a amené à réveiller l’adolescente qui était en moi. Il aborde des questions centrales, vécues toutes de près ou de loin par chacun d’entre nous. Le mal-être adolescent de notre héroïne en toile de fond, il nous parle également d’internet et de ses bons et mauvais côté. Si la rencontre de notre héroïne avec Olivier sur internet fut dans un premier temps salvatrice, elle se transforma vite en une véritable manipulation, jusqu’à commettre l’irréparable.

Elle se sent, comme beaucoup d’adolescente, très seule et incomprise. Olivier est pour elle un refuge, la seule personne sur terre qui puisse la comprendre. Elle tombe amoureuse de lui, mais est-ce de l’amour ou seulement un besoin affectif ? Nous allons suivre son questionnement et son introspection à la recherche de la compréhension de ses sentiments. Est-elle prête à tout pour ce garçon ? Est-elle prête à abandonner sa famille, sa vie ? Au fur et à mesure que les fils se délient, le brouillard de la manipulation va disparaître mais l’enjeu nous tiendra en haleine jusqu’à la fin du roman.

Une jeune fille sans nom est sans but

Elle, puisque l’auteur ne la nomme jamais, est pleine de naïveté et de noirceur. En pleine adolescence, elle ne se reconnait plus dans les personnes qui l’entourent. Elle se sent persécutée, oubliée, incomprise. Des sentiments que partages de nombreux adolescents dans cette période charnière de leur vie. Comme pour permettre une identification universelle au personnage, nous ne connaissons pas le nom de notre héroïne et nous sommes amené à plonger au plus profond de son être à la découverte de ses émotions profondes.

Le roman en bref

Tout foutre en l’air nous fait vivre une plongée immersive au cœur du mal-être adolescent. A travers l’histoire d’amour virtuelle de notre héroïne, il nous parle également des sentiments à l’adolescence et d’internet et de ses travers. Un roman coup de poing qui se lit en un seul souffle.

Tout foutre en l’air
Antoine Dole
Actes Sud Junior, 2015

Ma note : ★★★★☆

Vous cherchez un roman autour de l’amour et de adolescence ? Vous aimerez également T’arracher de Claudine Desmarteau.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !  

Coin-blabla

Challenge OLPF – Avril 2019

Challenge OLPF Nil de Lynne Matson

Je reviens aujourd’hui avec le fameux challenge mensuel de Gallimard : le challenge On Lit Plus Fort (OLPF pour les intimes) !

Chaque premier vendredi du mois, Gallimard jeunesse propose un thème permettant de faire de nouvelles découvertes livresques. Proposition accompagnée d’une suggestion de lecture que vous pouvez retrouver sur leur site. Comme tous les mois, je ne vais pas suivre cette suggestion, même si Le Théorème des labyrinthes de Tom Pollock a l’air vraiment intéressant !

Pour le mois d’avril, Gallimard jeunesse nous propose de suivre un dicton de saison « En avril, ne te découvre pas d’un fil ». En l’occurrence ce serait plutôt « En avril, couvre-toi de pages pour ne pas attraper froid », puisqu’il s’agit ce mois-ci de lire un roman de plus de 400 pages.

Ce défi tombe à pic puisque j’avais réservé à ma bibliothèque le tome deux d’une de mes sagas favorites du moment, Nil : les secrets de Nil de Lynne Matson, dont je vous avais déjà parlé dans mon article « Music my books« . Je vais donc en profiter pour le dévorer avant que quelqu’un d’autre ne décide de le réserver à son tour !

Et vous, participez-vous à ce challenge ? Si oui, quelle est votre lecture du mois d’avril ?

Pause jeunesse

Entre enquête et magie : Captifs – Lena Major

Captifs

Un don pour la sauver…

Sean, treize ans n’est pas un garçon ordinaire. Il possède un don, la souvenance, transmis de génération en génération à travers les femmes de sa famille. Pour lui, ce don est une malédiction qui l’isole du reste du monde. Il lui permet de lire le passé des objets et des gens en les touchant. Il doit donc constamment faire attention, ce qui lui donne une réputation de garçon très étrange. Un jour, en accompagnant sa mère lors d’un rendez-vous professionnel, il touche le chouchou de la fille du patron (Sylvia) et il est témoin d’un kidnapping

Une couverture énigmatique

J’ai été très attirée par la couverture de ce roman, qui m’a fait pensé à celle de Hopeless de Coleen Hoover, dont je vous ai déjà parlé sur ce blog. Les deux visages assemblés sur la couverture m’ont beaucoup intrigués. J’ai donc décidé de me plonger dans ce roman, d’autant plus qu’il est vraiment très court et il nous parle d’une sorte d’enquête policière, ce qui aurait pu m’aider à me replonger dans ce genre, que j’ai un petit peu abandonné ces derniers temps.

Un court roman et des raccourcis

Captifs est un roman très court. L’intrigue est donc très peu développée, même si pour autant elle était prenante. Elle est bien menée et je pense que ce petit format peut plaire aux adolescents. J’ai beaucoup aimé le mélange de policier et de fantastique, avec ce don de la souvenance, exploité de façon vraiment très intéressante, même si le côté super-héroïque des personnages est assez cliché. Ce roman est également truffé de facilités, explicables par la longueur du texte.

Le récit se passe presque comme un huis clos puisque les personnages sont enfermés dans les bureaux du patron à la mère de Sean. Nous y suivons les relations entre les malfaiteurs et le père au téléphone, entre Sean et Sylvia via le chouchou et entre les personnages qui s’inquiètent et qui échafaudent un plan. Tout est plein de bon sentiments. Nous avons l’impression d’être dans un film américain : beaucoup d’amour, de bienveillance…

Quand le dramatique rencontre l’humour

J’ai beaucoup aimé la relation de Sean et Sylvia, qui « communiquent » par le chouchou puisque Sean peut voir ce qu’il arrive à Sylvia en temps réel. Sylvia est une jeune fille pleine d’humour, de répartie et de sang-froid. Elle ne se laisse pas dépasser par la situation et en fait voir de toutes les couleurs à ses kidnappeurs. Cela donne des scènes assez cocasses et assez drôles qui détendent un peu ce sujet difficile. Le kidnapping est en fait traité comme une espèce de farce, une blague faite aux parents. Sans que le côté dramatique de la situation soit occulté, nous ne ressentons pas de charge émotionnelle, seulement l’inquiétude des personnages principaux.

Ce roman aborde aussi le thème de la différence et de la difficulté qu’elle implique. Il nous parle du rejet et de la confiance en soi. A cause de son don, Sean souffre d’un grand manque de confiance en lui et au fil du récit, il va apprendre que cette différence est une force. Le malheur de Sylvia va révéler Sean à lui même comme aux yeux de sa mère.

Le roman en bref

En flirtant avec le policier et le fantastique, Captif nous fait passé un bon moment de lecture. Il nous parle de différence, à travers le don de souvenance de Sean et nous fait découvrir une histoire digne des films américains, où Sean se place comme le super-héro courageux et vaillant, allant sauver une jeune fille des griffes de ses ravisseurs. Un petit roman sans prétentions qui plaira notamment grâce à sa taille très courte.

Captifs
Lena Major
Samir, 2019

Ma note : ★★★☆☆

Vous cherchez d’autres courts romans à suspense ? Découvrez La citadelle de glace de Roland Fuentes.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !  

Pause jeunesse

Un roman tendre et fascinant sur la trans-identité : Celle dont j’ai toujours rêvé – Meredith Russo

Celle dont j'ai toujours rêvé

Un mystérieux secret

Suite à des problèmes personnels et scolaires, Amanda Hardy change de lycée et va s’installer chez son père. Elle cherche maintenant à faire oublier son passé et à s’intégrer complètement malgré son mystérieux secret. Elle va alors rencontrer de nouvelles amies, ainsi que le beau Grant qui va la pousser à baisser sa garde et à se dévoiler…

Le genre en roman

J’ai découvert ce roman lorsque j’étais encore dans mon ancien travail et il m’avait tout de suite fait de l’œil, puisque j’avais lu de très bonnes critiques à son sujet.

De plus, il nous parle de la trans-identité, un sujet qui m’intéresse beaucoup en ce moment. J’aurai finalement pu le mettre dans ma PAL pour le challenge mars au féminin puisqu’en questionnant l’identité de genre, il questionne aussi la féminité et la place des hommes et des femmes dans notre société.

Des thématiques difficiles traitées avec brio

Ce roman est un petit bonbon, qui aborde pour autant des thèmes très importants et sérieux comme les questions de l’acceptation de soit, de l’identité de genre, le suicide, le harcèlement scolaire, les difficultés à vivre, à s’adapter. Ces questions sont abordées sans niaiseries et tout en finesse, tout en justesse, sans trop en faire, sans crise de larmes.

J’étais vraiment très contente de découvrir un roman qui parle aussi bien de la question de la trans-identité, même si l’auteur le précise bien qu’Amanda est le « cliché » de ce qu’est la dysphorie de genre et des choix qu’elle engendre. En effet, elle a décidé de subir des chirurgies, elle a découvert son mal-être très jeune et donc elle n’a pas eu de puberté totale. Le parcours d’Amanda n’est donc pas représentatif de l’intégralité des parcours trans. Pour autant cette histoire est bouleversante et touchante. C’est vraiment une histoire à mettre entre les mains de tous les adolescents pour leur faire prendre connaissance de ce phénomène et leur faire comprendre ses implications.

Ce roman nous parle également de vie d’adolescents, comme par exemple des premières histoires d’amour, des histoires puissantes, qui marque la vie d’un adolescent et qui peuvent prendre des ampleurs incroyables. A l’adolescence, nous sommes des amoureux transis et c’est la période de nos premières soirées, d’amitiés très profondes, de sorties entre copines, des complexes et de vie au lycée. C’est donc un livre qui, au-delà de la question de la trans-identité aborde également des questions universelles.

Une histoire d’amour au petits oignons

J’ai littéralement dévoré ce roman, pourtant centré sur une histoire d’amour; vous connaissez ma méfiance envers les romances. J’ai particulièrement apprécié le dosage. Les ingrédients choisis sont classiques et appréciés, mais le roman n’est pas cliché, trop pleins de bon sentiment ou trop à l’eau de rose.

J’ai également beaucoup aimé le fait que le récit au présent soit ponctué de flash back sur le passé d’Amanda, son passif, ce qui l’a poussé à faire ce choix si difficile. Ces flash back créent du dynamisme dans le récit. On a hâte de terminer ces récits passés pour pouvoir retourner dans le présent d’Amanda, surtout quand l’histoire d’amour s’intensifie ou que nous sommes face à des nœuds de l’intrigue plus importants !

Un personnage haut en couleur

J’ai vraiment adoré le personnage d’Amanda, la femme forte par excellence. Elle a eu la chance d’avoir une famille et notamment une mère, qui l’a beaucoup épaulée. Pourtant, la vie n’a pas était facile avec elle puisqu’elle est née dans le mauvais corps et elle a du se battre contre les persécutions de petits camarades. Elle a subi du harcèlement à l’école et notamment des violences qui l’ont poussées à faire une tentative de suicide. Pour autant, Elle a su se relever et affronter le regard des autres et les préjugés. Elle est très courageuse, très pugnace.C’est un très beau personnage, une très belle femme, sûre d’elle sans vraiment l’être, ce qui lui confère un charme fou.

Globalement, tous les personnages de ce romans sont des êtres de bienveillants et notamment Grant, qu’Amanda va rencontrer et qui va lui faire découvrir les prémices de l’amour. Les nouvelles copines d’Amanda vont l’entourer et la protéger.

Le roman en bref

Celle dont j’ai toujours rêvé est une ode à la tolérance qui nous parle de la question du genre et de la trans-identité, un sujet très important, encore très peu traité dans la littérature adolescente. C’est un très joli roman, bien dosé, bien écrit, avec un personnage principal vraiment très touchant. Une très belle lecture, un bonbon d’amour à découvrir !

Celle dont j’ai toujours rêvé
Meredith Russo
Pocket jeunesse, 2017

Ma note : ★★★★★

Vous aimez les jolies histoires d’amour ? Je vous conseille également Hopeless de Coleen Hoover.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !  

Pause jeunesse

Dépasser son handicap par l’amour: Et plus si affinités – Sara Barnard

Couverture du roman Et plus si affinité de Sarah Barnard

Quand deux handicap se rencontrent

Cette année, c’est le grand changement pour Steffi. Elle doit faire sa première rentrée sans Tem, sa meilleure amie. Si cette situation semble facile au premier abord, elle relève d’un véritable challenge pour Steffi, qui souffre de mutisme sélectif. A chaque fois que la jeune fille est en situation de stresse, elle ne peut plus parler. Mais cette année, elle ne sera plus la seule à être un peu différente puisqu’elle va rencontrer le beau Nick, sourd de naissance.

Un roman d’amour … et plus si affinité

Pour une fois, j’avais envie d’un peu d’amour, de ma dose de guimauve. Lorsque j’ai vu passer ce petit roman je me suis dit chouette, quelle belle couverture pleine de couleurs ! Pourtant, malgré son apparente légèreté, ce roman est bien plus profond et sensible puisqu’il traite du handicap et de la différence.

Ce texte tout en douceur nous invite à suivre avec bienveillance le passage à l’âge adultes de deux adolescents un peu différents puisque tout deux en situation de handicap. Contrairement à de nombreux textes sur le handicap qui insiste sur la « normalité » des personnages, ce roman nous parle aussi des limites ou tout du moins des freins de notre monde peu adapté. 

Un silence libérateur

Véritable ode à la tolérance, ce roman nous parle également de la thématique de la communication à travers le handicap. Si être sourd ou muet semble un frein énorme pour le commun des mortels, nos deux personnages se rassemblent autour de la langue des signes, véritable libération pour Steffi. La bulle de silence qu’elle va construire avec Rhys lui permettra de s’ouvrir au monde et d’enfin accepter sa maladie et s’émanciper.

Vous le savez peut-être si vous suivez mes chroniques depuis un petit moment, je ne suis pas de celle qui affectionne les romances trop gnangnan et guimauve. Globalement, je n’ai pas fait d’indigestion pendant ma lecture et c’est même le côté dès fois un peu trop mélodramatique de certaines situation qui m’a plus déranger (oui, oui, moi j’ai été dérangé par du mélodramatique). Comme un bon nombre de ses contemporains, ce roman surfe sur la tendance de la sick lit grâce à laquelle de nombreux textes magnifiques ont émergés mais qui commence, je dois bien le dire, à un peu me lasser.

Des personnages aussi courageux que vulnérables

Dès le début du roman, Steffi, est présenté comme une personnes fragile et vulnérable. Muette la plupart du temps, elle souffre d’un mutisme sélectif, elle n’arrive pas à parler en présence d’étrangers. Elle est décrite comme extrêmement dépendante. De ses parents, qui la couve à outrance mais aussi de sa meilleure amie, sans qui elle ne s’est jamais sentie exister. Avec l’absence de Tem, nous assistons peu à peu à la libération de Steffi, une petite chenille qui va se transformer en papillon, grâce également au courage que lui insuffle l’amour. 

Rhys c’est la présence réconfortante, le boule d’énergie et de positivité de Steffi. Il est présenté comme un garçon épanoui, entouré, courageux. Ensemble, ils nous prouvent que « l’amour peut vaincre tous les maux » mais aussi que « l’amour peut briser des frontières », dans leur cas, celles du handicap et des idées préconçues qui restreignaient leur imagination.

Le roman en bref

Plein de douceur, ce texte très accessible nous donne à voir l’émancipation et la transcendance de Steffi, une jeune fille atteinte de mutisme sélectif qui peine à trouver un sens à sa vie. Une jolie histoire d’amour, à découvrir avec un chocolat chaud et un bon plaid. 

Et plus si affinités
Sara Barnard
Casterman, 2018

Ma note : ★★★☆☆

Ce roman vous intéresse ? Vous aimerez également Nos cœurs tordus de Séverine Vidal et Manu Causse. D’autres idées en lien avec cette thématique ? N’hésitez pas à partager e commentaire ! 

Pause jeunesse

Une pépite en vers libre : Swimming pool – Sarah Crossan

Swimming pool

Tout recommencer…

Kasienka, une jeune polonaise, part vivre à Londres avec sa mère dans l’espoir de retrouver son père, parti quelques années plus tôt. Mais la vie rêvée que sa mère imaginait était bien loin de la réalité et Kasienka doit tout recommencer. Apprendre une nouvelle langue, s’intégrer dans ce nouveau pays si différent, se faire des amis et surtout essayer de vivre sa vie d’adolescente le plus normalement possible.

Une petite pépite en vers libre

Après avoir lu et adoré Inséparable, le premier roman de Sarah Crossan, j’étais très heureuse de la retrouver avec ce second texte, encore traduit par la talentueuse Clémentine Beauvais.

Ecrit en vers libre, ce roman est une petite pépite. Même si ce procédé narratif original peut paraître déroutant au début, il apporte de nombreux avantages. En effet, il permet à l’autrice de laisser de la place aux silences, en nous racontant juste l’essentiel et en laissant notre imagination combler les vides. La très belle plume de Sarah Crossan nous décrit alors une réalité sombre mais qui ne tombe jamais dans le mélo dramatique.

Un sujet d’actualité traité avec brio

Tout en douceur, ce roman nous parle de l’immigration, de l’exil et de l’intégration. Il nous montre la difficulté que Kasienka et sa mère vont avoir à s’adapter dans ce nouveau pays où personne ne les attends. Le récit parle aussi d’espoir et même d’amour. Puisque malgré tout l’amour est partout : entre une relation mère-fille pas toujours facile, avec un voisin, Kanoro, qui deviendra très vite un père de substitution pour notre héroïne ou encore avec un garçon rencontré à la piscine…

Dans sa recherche d’intégration, Kasienka va aussi découvrir le harcèlement scolaire. Son accent, ses vêtements ou encore ses cheveux courts la démarque des autres. Et la différence n’est malheureusement pas bien vu durant l’adolescence… Elle va donc être victime moquerie et d’insultes, notamment de la part d’une certaine Clair, avec qui elle semblait amie au premier abord.

Kasienka, un personnage doux et courageux

J’ai adoré le personnage de Kasienka, tout en douceur malgré les épreuves. Pour moi elle est un modèle de courage et de pugnacité. Elle réagi également avec maturité. Globalement, Sarah Crossan nous présente ses personnages avec beaucoup de bienveillance. Il est donc très facile de s’attacher à eux mais plus difficile de les quitter… On les quitte d’ailleurs très rapidement puisque ce roman est composé de chapitres succins et se lit presque trop vite. A quand le prochain livre de Sarah Crossan ?

Le roman en bref

Avec sa très belle écriture en vers libre, Sarah Crossan nous entraîne dans l’univers très tourmenté de Kasienka. Sans jamais tomber dans le mélo-dramatique, elle nous parle d’immigration, d’abandon ou de harcèlement. Un petit bijou à découvrir très rapidement !

Swimming pool
Sarah Crossan
Rageot Editeur, 2018

Ma note : ★★★★★

Pause jeunesse

Un roman choc sur le chagrin d’amour : T’arracher – Claudine Desmarteau

T'arracher - Claudine Desmarteau.png

Comment oublier son ex ?

Le bac approche à grand pas. Lou devrait se préoccuper de son orientation et de ses résultats scolaires. Mais elle est obsédée par son ex-petit copain. Elle le voit partout. Elle cherche à le croiser. Elle l’espionne… Arrivera-t-elle à tourner la page ?

 Une histoire addictive et un style percutant

Aujourd’hui, voici un nouveau retour sur mes choix en littérature jeunesse pour la rentrée littéraire (oui, je sais, ça fait un bout de temps). En voyant ce titre dans mon office, j’avais hâte de le découvrir car j’ai rencontré Claudine Desmarteau sur un salon du livre et j’ai beaucoup apprécié la présentation de son travail.

T’arracher est le reflet d’un état dans lequel tout adolescent (ou presque) passe. Il développe en effet les thématiques du chagrin d’amour, de la reconstruction après la douleur mais aussi de la construction de son identité personnelle. Le roman démarre sur une page de « lui, lui, lui… » symbolisant l’addiction de Lou pour son ex-petit copain. La couverture en soft touch est aussi représentative de cette obsession, avec ce gros plan sur le torse d’un garçon. L’histoire est addictive. La plume dure, percutante de Claudine Desmarteau nous plonge directement dans les sentiments exacerbés de notre personnage principale. 

Un personnage adolescent à fleur de peau

Lou est une adolescente à fleur de peau. Fêtarde, elle enchaîne les sorties entre copains, où alcool et amour font bon ménage.  Elle est également excessive et même par moment colérique . En cela, j’ai eu du mal à m’attacher à ce personnage, car elle est éloignée de l’adolescent que j’ai pu être. Pour autant, j’ai été prise de pitié par Lou. La violence des sentiments qu’elle ressent m’a également beaucoup touché. Je la trouve pugnace et courageuse et son évolution au court du roman m’a amenée à l’apprécier d’avantage. Lou est donc un personnage ambivalent, que je ne peux classer ni dans la case « j’aime » ni dans la case « je déteste ».

Le roman en bref

En mettant en scène un chagrin d’amour, ce court roman exploite un des sujets importants dans la vie des adolescents. Avec son style cru et touchant, c’est une claque, à dévorer si on a le cœur bien accroché ! J’ai donc maintenant hâte de me plonger dans Jan, l’autre titre de Claudine Desmarteau que je possède,  pour retrouver cette plume que j’ai beaucoup appréciée.

T’arracher
Claudine Desmarteau
Editions Thierry Magnier, 2017

Ma note : ★★★★★

Pause jeunesse

Un roman surprenant : La petite romancière, la star et l’assassin – Caroline Solé

 

VS (21).png

Le destin croisé de trois personnages hors du commun

Cheyennes, 15 ans est une adolescente mal dans sa peau. Elle passe tout son temps libre dans sa chambre à écrire, se gaver de cochonnerie et à guetter l’arrivée de sa voisine d’en face. Si cette dernière est souvent absente, c’est parce qu’elle est une actrice célèbre. Un jour, un jeune homme va venir s’installer dans la maison et enterrer quelque chose dans le jardin. Au même moment, un petit garçon disparaît…

Un récit attractif au déroulé inattendu

J’avais repéré ce roman lors de l’un de mes offices. Ses bonnes critiques et son résumé m’ont donnés envie de le découvrir. Si je m’attendais à lire un roman policier, le déroulé fut pour moi une surprise. Au fil des pages, j’ai en effet découvert un roman psychologique où les alternances de points de vues divulguent au compte goûte les pièces d’une relation complexe entre trois personnages. Moi qui m’attendais à me plonger dans une enquête policière, j’ai été entraîné dans une sorte de journal intime des personnages. Nous suivons en effet les interrogatoires de nos trois héros, malgré eux devenus les principaux suspects de ce meurtre, mais aucune intervention des policiers n’est montrée.

Un récit plein de suspense et des sujets sensibles

Très bien construit, ce récit plein de suspense traite également de sujets difficiles. A travers le personnage de Cheyennes, le mal-être et les complexes physiques adolescents sont exacerbés. Avec le personnage de Tristan, l’auteure traite de la marginalité. La star nous fait réfléchir sur les impacts de la notoriété sur le développement des adolescents. Ces trois personnages nous parlent ainsi chacun à leur manière de solitude, de regard des autres et de liberté. Malgré leur côté touchants, ils restent tout de même un peu clichés et j’ai eu du mal à m’attacher à eux.

Le roman en bref

Avec sa construction originale, ce roman traite avec justesse de confiance en soi, de solitude et de marginalité. Un récit intéressant même s’il n’a pas répondu à mon horizon d’attente.

La petite romancière, la star et l’assassin
Caroline Solé
Albin Michel jeunesse, 2017

Ma note : ★★★☆☆