Coin-blabla

Play is read – Entre les lignes

Du jeu vidéo et des applications

Coucou la blogosphère ! Aujourd’hui je suis de retour avec ma série d’article « play is read », qui vous parle de jeux vidéo et d’applications en lien avec le monde littéraire. Dans mon premier article de ce concept, je vous présentais le magnifique Tengami, du studio Nyamyam. Aujourd’hui, je vous parle d’une application gratuite disponible sur mobiles Android et Apple. Elle s’appelle Entre les lignes et a été développée par Romain Lebouc.

Une jeu d’énigmes sur les expressions françaises

Entre les lignes est un jeu de réflexion autour des expressions Françaises. Il est composé de 37 niveaux classiques et de niveaux bonus thématiques. Ces niveaux comportent chacun 21 énigmes. Pour débloquer les niveaux suivants, il n’est pas nécessaire de résoudre toutes les énigmes, seulement le nombre indiqué sous les niveaux.

Pour percer à jour les énigmes, il faut bien observer l’image sur l’écran. Toujours en noir et blanc, nous retrouvons des mots ou de petits dessins qui nous donnent des indications. L’emplacement de chaque élément par rapport aux autres a du sens, chaque détail compte. Il faut prendre le temps de bien observer car certains énigmes sont tirées par les cheveux. Pour nous aider, les lettres composant l’expression sont présentes en dessous du dessins ainsi que des cases, séparées, afin que nous puissions voir le nombre de mots.

Très ludique, ce jeu est encore plus intéressant si on le partage en famille. C’est un bon moyen de réviser ses expressions et de développer sa culture générale. Il peut être une bonne alternative aux sempiternels mots croisés ou mots mêlés. Seul petite difficulté : les expressions varies en fonction des territoires où nous habitons, ce qui peut quelques fois nous bloquer. Il faut donc retrouver la version de l’expression qu’a choisi le développeur de l’application. Il est possible d’acheter des indices à l’aide des jetons que l’on gagne lorsqu’on découvre une expressions mais attention, ce nombre de jetons est limité !

Si cette application est gratuite, les publicités in app ne sont pas trop envahissantes et il est possible de les supprimer de manière définitive en achetant un des 3 packs proposés. Ces trois packs coûtent respectivement 1,99 euros, 2,99 euro et 4,59 euros en fonction du prix que l’on souhaite mettre pour soutenir l’application.

Une esthétique simple et efficace

Gris, prune et vert, cette application est très simple au niveau graphique. Son esthétique est efficace, épurée et moderne. La place est laissée aux énigmes, que nous pouvons enchaîner presque indéfiniment. C’est un jeu auquel on joue petit à petit, contrairement à celui que je vous ai présenté précédemment. Personnellement, je suis loin d’avoir débloqué tous les niveaux !

Des livres de triches

Cette application est une occasion de développer sa culture générale en s’intéressant aux expressions Française. Pour nous aider si nos petits cerveaux faiblissent, nous pouvons nous appuyer notamment sur ces deux titres :

365 expressions de nos grand mères
Jean Maillet
Editions de L’opportum, 2021

Les Expressions françaises Poche Pour les Nuls
Marie-Dominique Porée
First, 2015

Le jeu en bref

Entre les lignes est un jeu de réflexion autour des expressions Françaises. Un graphisme simple mais des énigmes complexes pour réviser de manière ludique et faire de jolies découvertes en solo ou à plusieurs !

Entre les lignes
Romain Lebouc

Ma note : ★★★★☆

Et vous, vous connaissez un jeu vidéo autour des livres ?
Un avis ? Des suggestions ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire !

Pause jeunesse

Un roman sensible et touchant : Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers

Une rencontre improbable

Aristote, quinze ans, dit Ari est un solitaire. Mal dans sa peau, il a sombré dans un sourde colère. Sans ami, il passe son temps à la piscine. Un jour, il y rencontre Dante, un jeune garçon à la personnalité opposée. Jovial, expansif. Même si tous les oppose, ils vont finir par lier amitié, qui va profondément changer Ari…

L’univers enveloppant d’une pépite

J’ai découvert ce roman à travers des vidéos Youtube sur le prix des incorruptibles et j’avoue que dans un premier temps son titre m’a laissé dubitative. Après la découverte des merveilles que cache ce roman, je le trouve par ailleurs peu représentatif du contenu. Ne vous fiez pas à lui, je vous présente aujourd’hui une pépite, un coup de cœur.

La plume est enveloppante et les chapitre courts donne du rythme à ce roman qui, compte tenu de sa taille aurait pu comporter des longueurs. Le ton est très juste, l’auteur nous enveloppe dans son univers avec douceur mais sans pour autant gommer la dureté de certaines situations.

Une quête identitaire

Ce roman, en véritable récit de vie, nous fait suivre la quête identitaire de deux jeunes adolescents en pleine remise en question. Au fil des pages, nous suivons leur évolution, l’un vis à vis de l’autre, mais aussi leur évolution interne. Amitié, amour, mal-être, différence, tous les sujets adolescents sont abordés, toujours avec finesse et intelligence. Nos deux personnages sont mis à nus et nous dévoilent toute leur sensibilité et leur humanité.

Deux personnages liés mais si différents

Aristote, communément appellé Ari est un garçon renfermé, solitaire et très en colère. Il vit avec ses deux parents et supporte mal le poids des fautes de son frère, actuellement en prison.

Dante, c’est tout l’inverse. Joyeux, fragile et passionné. Toujours optimiste, c’est un doux rêveur. S’ils sont le ying et le yang, c’est leur différence qui va fasciner Ari. Ils vont nouer alors une complicité extrêmement forte, inclassable et si belle à lire.

Le roman en bref

Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers est un roman sensible, enveloppant, une petite pépite que je recommande chaudement. Toujours juste, il nous conte une de plus belle rencontre qu’il m’est été donnée de lire, créatrice de questionnements succulents.

Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers
Benjamin Alire Sáenz
Pocket Jeunesse, 2019

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un joli roman d’amour ? Vous aimerez également Eleanor and Park de Rainbow Rowell.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire ! 

Coin-blabla

My bookshelf in color – Bleu

Illustration de "My bookshelf in color : bleu"

« My bookshelf in color » et de retour pour une troisième édition ! Aujourd’hui, je vous présente des petites pépites de ma bibliothèque à travers une autre couleur. L’occasion également pour moi de vous parler des titres que je n’ai pas encore lus, mais qui me font très envie. Voici-donc sans plus tarder cinq livres avec la couverture bleu !

Ce que j’ai déjà lu

Granpa
Christophe Léon
Thierry Magnier, 2010

Couverture de "Granpa'" de Christophe Léon

John et son grand-père luttent contre l’Arizona oil company pour préserver leur ranch et la nature qui l’entoure.
Un beau message écologique couplé à un message d’espoir, d’amour et de courage.

A travers
Tom Haugomat
Quatre fleuves éditions, 2014

Couverture de "A travers" de Tom Haugomat

A travers une fenêtre, des jumelles et tout en tas d’autres éléments, nous découvrons la vie d’un homme de sa naissance à sa mort, en suivant son rêve de devenir astronaute.
Un album sans texte magnifiques où les images se répondent pour former le récit d’une vie.

Les fiancés de l’hivers
Christelle Dabos
Gallimard jeunesse, 2013

Couverture de "La passe miroir : Les fiancés de l'hiver" de Tom Haugomat

Ophélie est une liseuse. Elle peut découvrir le passé des objets en les touchant. Elle peut aussi voyager à travers les miroirs. Si elle se rêve archiviste, elle va à la place être fiancé à Thorn et devoir quitter son arche de naissance pour rejoindre le pôle.
Ai-je besoin encore de de vous présenter cette saga ? Un univers fabuleux, un premier tome qui se dévore malgré sa taille pour un coup de cœur inoubliable !

Ce que je dois encore découvrir

Seul sur la mer immense
Michael Morpurgo
Gallimard jeunesse, 2018

Couverture de "Seul sur la mer immense" de Michael Morpurgo

En 1947, Arthur embarque sur un bateau pour l’Australie. Quelques années plus tard, sa fille Allie décide de retourner en Angleterre afin de retrouver sa tante Kitty.
J’aime beaucoup la plume de Michael Morpurgo et ce titre sera parfait quand j’aurais envie d’aventures !

Le chagrin du roi mort
Jean-Claude Mourlevat
Gallimard jeunesse, 2009

Couverture de "Le chagrin du roi mort" de Jean-Claude Mourlevat

Sur une petite île froide du nord un vieux roi est mort déclenchant une guerre, une prophétie et une aventure où amour et magie seront mêlés.
Ce titre fait clairement parti de ceux que j’ai envie de découvrir pendant le confinement. Mais nous avons décidé d’en faire une lecture commune pour le cold winter challenge avec @mlle_cailloux_bouquine. J’ai hâte !

Et vous, vous les connaissez ? Quel est votre titre à la couverture bleu préféré de votre bibliothèque ?
Si le concept vous plait, n’hésitez pas à le reprendre sur votre blog, je serais ravie de vous lire !

Pause jeunesse

Quand Alzheimer entre dans une famille : Miée – Xavier-Laurent Petit

Quand le monde d’Anna s’effondre…

Anna passe beaucoup de temps avec sa grand-mère. Leur petit bonheur à toutes les deux : faire de roudoudous ; de petits caramels mous, moulés dans des coquillages. Mais un jour, Miée divague, Miée commence à perdre la tête et c’est tous le petit monde d’Anna qui en est chamboulé. Elle décide alors de tout faire pour que Miée retrouve la mémoire.

Finesse, justesse, délicatesse, tristesse

Ce petit texte traînait depuis très longtemps dans ma bibliothèque. Pour cette période de confinement, j’ai décidé de me challenger et d’essayer de lire un texte par jour. J’ai décidé de commencer par ce roman car j’avais adoré l’autre texte de Xavier-Laurent Petit que j’avais lu, L’attrape rêve, un véritable coup de cœur.

Avec ce roman, je retrouve la plume tout en justesse de Xavier-Laurent Petit. Avec encore une fois un sujet difficile, abordé avec délicatesse, justesse et finesse sans tomber dans le pathos. Ce roman est très court mais en très peu de mots, l’auteur réussi à nous faire passer un message d’amour et de tolérance, triste mais fort à la fois.

Maladie et famille

La thématique centrale de ce roman est, vous l’avez peut-être compris, la maladie d’Alzheimer, qui touche malheureusement beaucoup de famille. Il nous dépeint dans toute sa dureté, mais sans brutalité, la souffrance de l’entourage comme de la personne atteinte. On y trouve les phases du début de la maladie : les petits oublis, puis les phases un peu plus critiques de perte de mémoires ou de repères, de perte de vocabulaire, jusqu’à des phases qui font perdre définitivement l’autonomie.

Des personnages lumineux et pleins d’amour

Tout cela nous est décrit dans le regard d’une petite fille qui voudrait que sa grand-mère redevienne comme avant. L’amour inconsidérable qu’a cette petite fille pour sa grand-mère est extrêmement puissant. Il la pousse à tout faire pour rendre heureuse sa grand-mère, même lorsqu’elle sait que cette dernière ne pourra jamais aller mieux.

Le personnage d’Anna est une petite boule d’énergie, pleine d’espoir. C’est une lumière dans l’environnement hostile de sa grand-mère. Elle est extrêmement dévouée et disponible pour sa famille. Globalement, les personnages présents dans ce roman sont tous lumineux et positifs. Tous sont dans l’empathie, la bienveillance, dans l’amour.

Le roman en bref

Mené par une plume tendre et juste, ce roman brosse le portrait d’une famille ébranlée par la maladie de l’un de leur proche. Triste, sans tomber dans le pathos, il nous expose l’amour inconditionnel d’une petite fille pour sa grand-mère. Un texte coup de cœur, que je vous conseille de toute urgence !

Miée
Xavier-Laurent Petit
L’école des loisirs, 2001

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un roman touchant autour de la maladie d’Alzheimer ? Découvrez aussi Quelqu’un qu’on aime de Séverine Vidal.
Des idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Découvertes Adulte

Une claque de force et de justesse : Elle va nue la liberté – Maram al-Masri

« L’avez-vous vu ?
Il portait son enfant dans ses bras
et il avançait d’un pas magistral
la tête haute, le dos droit
Comme l’enfant aurait été heureux et fier
d’être ainsi porté dans les bras de son père
Si seulement il avait été
vivant »

Une plume précise, sensible, vibrante

A force que je vous parle de cette poétesse, vous allez en avoir mare mais je ne m’en lasse pas ! C’est le troisième recueil de Maram al-Masri que j’ai l’occasion de découvrir. Je suis toujours autant touchée par sa poésie. Sa plume, est très précise, sensible, vibrante. En très peu de vers, elle pose le décors, minutieusement et nous fait transmet des bombes émotionnelles. A chaque recueil que le découvre c’est l’émerveillement. Fortes, directes, ses œuvres se goutent petit à petit, en prenant le temps de les digérer. Des coups de point à chaque lecture.

Marah al-Masri écrit en vers libre. Son vocabulaire est simple, accessible. Nous ne sommes pas dans la poésie décorative avec des rimes riches, des mots alambiqués mais dans l’épuration et la précision.

Le printemps arabe en Syrie

Maram al-Masri est originaire de Syrie. Maintenant, elle vit en France mais les sujets qu’elle traite sont toujours en rapport avec ses racines. Ici particulièrement, car elle nous parle du printemps arabe et des souffrances des Syriens pendant cette période.

Dans son extrême précision, la poétesse donne corps aux maux, elle les nomme à travers des chiffre, des noms de victimes… Les tableaux dépeints sont d’une cruauté et d’une violence extrême même si les mots choisis nous enveloppe dans une sorte de bulle ; une douce violence.

Une œuvre engagée

Ce recueil est engagé. C’est une œuvre de rébellion. Maram al-Masri exprime au monde les voix et les visages de milliers de syriens. Même s’il dépeint en premier lieu l’histoire du printemps arabe, ce recueil fait écho à l’actualité, par la double lecture de certains poèmes.

Le poème cité plus haut est celui qui m’a le plus marqué du recueil. Il est pour moi très représentatif du contenu. On ressent la grande force de ce monsieur qui porte son fils tel un étendard, ses souffrances et sa détermination, tout comme l’extrême violence de la situation.

Le texte en bref

Elle va nue la liberté donne âme, voix et corps au peuple syrien, pied et poing liés par un système politique contraignant. Mené par une plume simple, précise et extrêmement touchante, c’est un recueil poignant, criant de vérité, une ode au courage et à la liberté.

Elle va nue la liberté
Maram al-Masri
Éditions Bruno Doucey, 2013

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un texte sur les printemps arabes ? Vous aimerez également Et les colosses tomberont de Laurent Gaudé.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !

Coin-blabla

Mon bilan du cold winter challenge 2019

C’est en ce début de mois de mai, que je vous fait un petit bilan de mon challenge littéraire préféré. Je sais, je suis légèrement en retard…

Cette année, je n’ai encore pas lu toute ma PAL (mais ça vous avez l’habitude). Je me suis faite avoir par d’autres découvertes imprévues. J’étais aussi beaucoup moins motivée que les autres années. Je pense que ça vient en partie du fait que les menus n’ont pas changés par rapport à l’année dernière. Ce paramètre avait déjà fait retombé mon excitation. Je suis aussi un peu lassée des challenges en ce moment.

J’ai donc lu 6 romans dont seulement 4 sur les 8 de ma PAL, entre les réservations qui n’arrivaient pas à la bibliothèque et la démotivation autour de certains titres. J’ai ajouté 2 autres romans au fil de l’eau. Je ne pouvais pas passer à côté du tome 4 de La passe-miroir !

Je n’ai pas validé tous les menus du chalenge, puisque je n’ai pas lu de polar se déroulant dans la neige (menu « stalactites ensanglantées »). Mais bon, le challenge est quand même validé. En plus de ces lectures, j’ai également pu récupérer des points avec les bonus :

  • Couverture de noël : +1 point grâce à Surprise de noël ;
  • Auteurs/autrices scandinaves : +1 point. Merci Surprise de noël ;
  • Couverture avec de la neige : +4 points;
  • Boire un thé de noël : Je compte juste +1 point mais vous connaissez mon addiction pour le thé ;);
  • Partir en promenade : +1 point, j’ai pas trop compté mes promenades;
  • Romance de noël : +1 point encore grâce à Surprise de noël !

Bilan, avec mes 9 points bonus et mes 6 lectures, ça me fait 15 points ! Cette année, je suis un Lutin du père Noël !

Et vous, quel est votre résultat à ce challenge ?
Vous voulez revoir en détails les règle du cold winter challenge ? Trouver des idées de lecture ? Rendez-vous sur mon article Ma PAL pour le Cold Winter Challenge – édition 2019.

Pause jeunesse

Sur le fil de la vie : Hightline – Charlotte Erlih

Quand un homme apprend à voler…

Il s’apprête à faire la chose la plus folle de sa vie. Et la plus dangereuse aussi. Ils ont tirés à pile ou face, c’est lui qui s’y colle. Après avoir fixé sa sangle entre les deux tours, il va devenir un oiseau pendant les cinq plus longues minutes de sa vie.

Émotions fortes et rythme effréné

Je vous ai déjà parlé un peu de cette lecture quand j’ai fait un petit article focus sur la collection « D’une seule voix », que j’aime d’amour. Cette collection prouve à elle toute seule qu’un texte n’a pas besoin d’être long pour être touchant et fort en émotions.

Ici, les mots sont percutants, incisifs. Les phrases courtes donnent un rythme effréné au récit et des sueurs froides au lecteur. Je tourne les pages à la vitesse de la lumière tant le suspense est insoutenable. Passera-t-il ou non ?

Une ligne pour les gouverner tous…

Cette ligne au dessus du vide est pour notre personnage à la fois tangible et symbolique. Nous suivons sa découverte de la slackline, ses entrainements, le tirage au sort fatidique et sa folle aventure sur la corde. Cette slack tangible, celle sous ses pieds, représente son défi, sa réappropriation progressive de son corps, jusqu’à la maitrise totale nécessaire à ce sport. Cette slack c’est aussi l’illégal, le frisson de la rébelion, de l’interdit.

Notre personnage oscille sur la fil de sa vie. Ici, la slack est aussi une ligne au dessus du vide symbolique, représentant les doutes et les souffrances du jeune homme, qui porte le lourd fardeau de ses origines. Dans un monologue interne, il nous livre ses doutes, ses blessures. Une thématique résolument adolescente et rudement bien traitée.

Le roman en bref…

Ce texte à lire d’un seul souffle, nous tient en halène du début à la fin. Nous sommes nous aussi balancé dans le vide, sur le fil de la vie. La métaphore est magnifique. Le texte poignant nous donne des sueurs froides.

Hightline
Charlotte Erlih
Actes sud junior, 2015

Ma note : ★★★★★

Vous recherchez un texte fort en émotions ? Vous aimerez également Tout foutre en l’air d’Antoine Dole.
D’autres idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire ! 

Pause jeunesse

Un roman sur la confiance en soi à l’humour décapant : La fourmi rouge – Émilie Chazerand

Une fourmis rouge parmi les noires

Vania Studel, quinze ans, vit seule avec son père taxidermiste depuis la mort de sa mère. Avec son meilleur ami Pierre-Rachid et sa copine Victoire, ils sont un peut à part dans le lycée. Invisibles. Pourtant un jour, Vania va recevoir un mail anonyme lui indiquant qu’elle n’est pas une simple fourmi noire…

Un roman captivant pleins d’émotions

Je vous présente aujourd’hui un roman que j’ai découvert il y a un petit moment maintenant mais qui m’a beaucoup marqué, si bien que les sentiments qu’il m’a inspiré, tout comme l’histoire global de ce roman sont encore frais dans ma tête. Il fut en effet pour moi une véritable révélation pleine d’émotions, un coup de cœur que je vous conseille à mille pour cent !

Adolescence et humour

Ce titre s’apparente à un roman d’initiation, prenant, envoutant, il se dévore d’une seule traite, mené par en plume toujours très juste. A travers l’humour et l’autodérision de notre personnage principale, Emilie Chazerand aborde LES sujets adolescents comme l’amitié, l’amour, la confiance en soi ou encore le regard des autres. On y retrouve également des sujets plus grave comme la mort ou le harcèlement scolaire.

Ce roman est par ailleurs un cocktail d’émotions fortes. Il nous fait passer au fil des chapitre du rire au larme, sans pour autant avoir à forcer les choses. C’est intelligent, frai et complètement déboussolant. Par son humour décalé et ses personnages moqués ce roman m’a par ailleurs fait pensé au très beau texte Les petite reines de Clémentine Beauvais.

Un personnage plein d’humour et d’autodérision

J’ai vraiment adoré Vania. L’autodérision et elle ne font qu’un. Ce qui cache cependant un gros manque de confiance en elle. Elle est constamment entrain de se dévaloriser, ce qui l’empêche de développer ses relations sociales. La preuve, elle a elle même créé « le club officiel des minables »!

Malgré tout c’est un personnage courageux et plein d’entrain. Le récit nous permet de la voir évoluer, de bonnes en mauvaises décisions mais en gardant toujours quoi qu’il arrive cet humour décapant qu’on lui aime tant.

Le roman en bref

Entre humour et sujets sérieux, Emilie Chazerand nous entraine dans le monde de Vania. Un roman pleins d’émotions fortes qui nous fait grandir au rythme des pages…

La fourmi rouge
Emilie Chazerand
Sarbacane, 2017

Ma note : ★★★★★

Vous chercher un roman de l’amour et du harcèlement scolaire ? Vous aimerez également Eleanor and Park de Rainbow Rowell.
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Découvertes Adulte

Horreur, brutalité, monstruosité et déshumanisation : Cadavre exquis – Augustina Bazterrica

Couverture de "Cadavre exquis" d'Augustina Bazterrica

La terre est infectée par un virus. Les animaux ont presque tous disparus. C’est la pénurie de viande. Pour y remédier, les scientifiques ont utilisés des génomes humains pour créer une nouvelle espèce consommable. Mais un jour, un travailleur d’un abattoir va s’attacher plus que de raison à l’une des représentante de cette espèce…

Un roman horrifique presque insoutenable

Le titre de ce roman donne le la. Glaçant, magistralement atroce, parfois vomitif, on ne peut pas ressortir indifférent après sa lecture : âmes sensibles s’abstenir car ce livre est vraiment un raz-de-marée de dégout et d’horreur. Il nous développe, comme tous les romans post-apocalyptiques, une hypothèque trash de la société du futur : le cannibalisme légal.

La plume d’Agustina Bazterrica est d’une précision chirurgicale, les moindre détails des scènes horrifiques sont décrit en n’épargnant rien au lecteur. Certaines scènes étaient tellement insoutenables que j’ai du faire des pauses au cours du récit. Dans un même temps, je crois que c’est le romans qui m’a le plus dérangé à ce jour, donc qui me restera en mémoire très longtemps.

Un remue-conscience vomitif

Ce roman est un véritable remue-conscience. Les hommes y sont cruels et délirants. L’univers décrit est brutal, complètement immoral et absurde. Ce roman fait par ailleurs une grande référence à Soleil vert d’Harry Harrison, qui décrit également un monde futuriste où règne le cannibalisme, un cannibalisme forcé quant à lui, puisque les hommes ne sont pas au courant qu’ils s’entre-dévorent.

Par opposition, ce roman nous montre à quel point les hommes sont prêts à tout, non pas pour survivre ici, mais pour continuer à consommer de la viande. Des cas de cannibalismes pour survivre ont déjà eu lieu, ce fut le cas par exemple lors d’un crash d’avion, mais ici nous sommes mis face à un véritable choix politique de consommation. Il y a d’ailleurs une véritable frénésie de consumérisme, poussé jusqu’à l’absurdité dans des scènes où le narrateur nous décrit les « brochettes de doigts humains », ou « des oreilles cuisinées » qu’il a trouvé dans une boucherie. Des mets qui ont eu du mal à trouver leurs clients dans un premier temps, mais qui sont aujourd’hui des produits recherchés.

La nouvelle vidéo de L214

Ce roman fait l’effet d’une vidéo de dénonciation contre la violence animal. Les scènes dans l’abattoir où notre narrateur travaille sont insoutenables et malheureusement c’est la façon dont sont traités les animaux dans le monde moderne. C’est également le cas des scènes dans le laboratoire d’expérimentation ou d’autres lieux dont je ne vous dévoilerai pas les horreurs. Notre choc est par ailleurs accentué car nous ils est très facile de se mettre à la place de ces humains modifiés génétiquement.

Comme dans 1984 de Georges Orwell, le vocabulaire employé autour de ces horreurs a complètement été remanié. C’est ce que démontre le personnage principal, fatigué de ces effets de langage. Les humains modifiés s’appellent par exemple des « têtes », ce qui insiste encore sur leur déshumanisation. Après l’esclavage, nous sommes clairement en présence d’une nouvelle exploitation extrême de l’homme par l’homme qui nous parait malheureusement pas si absurde en vue de la bêtise humaine.

Un personnage principal conscient et paradoxal

Le narrateur de ce récit est un homme abimé par la vie. Suite au décès de son enfant, sa femme est partie pour une durée indéterminée. Il travaille pour un abattoir dans le but de payer la maison de retraite de son père, devenu fou avec l’arrivée du cannibalisme étatique. Il vit dans une profonde solitude, entouré d’un monde brutal dans lequel il survit plus qu’il ne vit.

Il est très conscient de l’absurdité qui règne autour de lui, dans son travail comme dans sa vie personnelle et porte un regard très critique envers la société dans laquelle il vit. S’il est lui même horrifié par certaines des pratiques sur les « têtes », il est également plein de paradoxe. Il peut être tantôt un homme très doux, tantôt faire preuve d’une extrême violence et rester totalement stoïque face à certaines situations.

Le roman en bref

Monstrueux, affreux, vomitif ce roman est une claque d’horreur. S’il est magistralement mené par la plume quasi chirurgicale de l’autrice, je conseille fortement aux âmes sensibles de s’abstenir…

Cadavre exquis
Agustina Bazterrica
Flammarion, 2019

Ma note : ★★★★★

Vous chercher un autre roman glaçant ? Vous aimerez également La vraie vie d’Adeline Dieudonné.
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Pause jeunesse

Quand les collections se racontent : « D’une seule voix » chez Actes Sud junior

Quand les collections se racontent... d'une seule voix

Le souffle des mots à sorti il y a quelques jours une vidéo en partenariat avec Robert Laffont où elle nous présentait ses tops de la collections R. Elle concluait d’ailleurs par le fait qu’elle n’avait jamais eu l’idée de parler des collections sur sa chaine. Je me suis rendu compte que c’était également le cas sur mon blog. Si je vous dis quelques fois que j’aime bien telles ou telles collections, je n’ai jamais écrit d’articles spécifiques sur le sujet. Pourtant, il y a vraiment des petites pépites ! J’ai donc décidé de lancer une nouvelle série d’articles qui vous présentera le top 5 de mes collections favorites.

« D’une seule voix » de Actes Sud junior est sans conteste ma collection préférée car elle aborde des thèmes chocs, dans des récits très courts et pourtant très marquants. Voici donc sans plus tarder mes 5 titres préférés :

Une fille de
Jo Witek
Actes sud junior, 2017

Anna est farouche, Anna est un garçon manqué, Anna adore courir. Cette activité lui permet de lâcher prise. D’oublier l’espace d’un instant qu’elle est la fille d’une prostitué Ukrainienne. Un jour, elle décide de ne plus avoir honte et de raconter son histoire.
J’avais littéralement adoré ce roman (vous pouvez retrouver ma chronique sur le blog). Un concentré de bienveillance, une plume vibrante et touchante pour une histoire inoubliable.

Hightline
Charlotte Erlih
Actes sud junior, 2015

Il s’apprête à faire la chose la plus folle de sa vie. Et la plus dangereuse aussi. Ils ont tirés à pile ou face, c’est lui qui s’y colle. Après avoir fixé sa sangle entre les deux tours, il va devenir un oiseau pendant les cinq plus longues minutes de sa vie.
C’est ma dernière découverte de cette collection et quel texte ! Il nous tient en halène du début à la fin. Nous sommes nous aussi balancé dans le vide, sur le fil de la vie. La métaphore est magnifique et le texte poignant nous donne des sueurs froides.

A la dure
Rachel Corenblit
Actes sud junior, 2017

Arthur est sans nouvelle de sa sœur So depuis des années. Pourtant, un jour, elle débarque chez ses parents et demande à son petit frère de l’aider. Commence alors une dure épreuve pour So, qui va tenter de se désintoxiquer « à la dure », avec l’unique aide de son frère.
Ce roman dure qui nous fait voir la drogue par son versant le plus obscure. Il nous conte aussi l’amour familial et le soutient sans faille d’un frère à sa sœur. Un texte puissant et prenant.

Tout foutre en l’air
Antoine Dole
Actes Sud Junior, 2015

Elle est une adolescente en détresse. Elle ressent une profonde solitude, se sent incomprise par le monde, rejetée par la société. Alors quand Olivier, le garçon qu’elle aime et le seul, à ses yeux qui se soucis d’elle lui propose de sauter, elle va tout foutre en l’air, sa main dans la sienne…
Un roman centré sur la psychologie d’un personnage à deux doigts de commettre l’irréparable. Un texte fort et touchant sur la souffrance adolescente et la solitude (Vous pouvez retrouvez ma chronique sur le blog).

Cheval océan
Stéphane Servant
Actes sud junior, 2014

Angela rêvait de la mer, des côtes Portugaise. Cette force furieuse de la nature, ce cheval au galop lui rappelle sa grand -mère. Aujourd’hui, elle l’a devant elle et elle lui crie sa rage de vivre, sa tristesse, sa colère et son espoir.
Un texte dure et franc sur le thème du viol, poignant, de la première ligne à la dernière ligne sans tomber dans le lacrymal. Parfait, comme cette mer au galop que notre héroïne affectionne tant.

Et vous, vous connaissez cette collection ? Quel est votre titre préféré ?
Des avis, des suggestions ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire !