Pause jeunesse

Une île perdue, une quarantaine et des mutations : Wilder Girls de Rory Power

Confinement et maladie

Hetty, Reese et Biath vivent confinées sur une ile dans leur pensionnat. Infectées par un mystérieux virus, elle tentent de survivre à tout prix.

Un roman beau à l’extérieur mais creux

Après ce confinement où j’ai bien fait baissé ma PAL, j’ai décidé de me rendre en librairie pour découvrir des petites nouveautés. Je suis tombé sur ce roman, dont la très belle couverture m’a tapé dans l’œil. Le résumé avait l’air fort attractif et je me suis laissé tenté par ce qui s’avère être ma pire déception de cette année 2020.

Une maladie intéressante mais incohérente

Si l’intrigue de ce roman m’a beaucoup attirée, j’ai eu du mal à entrer dans le récit. La construction globale ne m’a pas convaincu. La tox est une maladie très complexe, qui créée des mutations génétiques différentes en fonction des personnes. Malheureusement, le récit la donne à voir en superficialité. Pourtant, il développe de nombreuses opportunités qui auraient pu servir à construire une véritable explication autour de la maladie. J’ai trouvé le dénouement simpliste et je suis restée sur ma faim. La maladie qui est la base de ce récit est passée au second plan, relayée par les relations humaines, très superficielles par ailleurs.

L’auteur a voulu créer du suspense dans son récit. Cependant, j’avais l’impression d’être face à des morceaux de texte imbriqués les uns à la suite des autres, des ensembles d’hypothèses sans aucun liant. Rien n’est développé, ni la maladie, ni les intrigues parallèles, ni les relations entre les personnages. Pourtant, ce roman fait plus de 400 pages…

Des personnages clichés et peu attachants

Je pense que les personnages sont l’ingrédient qui a complètement bloqué ma lecture. Je n’ai absolument pas réussi à m’attacher à eux. Qu’importe ce qu’il pouvait leur arriver au cour du récit, je n’éprouvais aucune empathie et les morts me laissaient dubitative.

Il faut dire que les caractères présentés sont tous caricaturaux et clichés. Nous suivons dans ce récit trois personnages principaux, Betty, Biath et Reese liées par une forte amitié. Enfin, c’est ce que le texte nous dit mais dans les faits, je trouve plutôt leur amitié superficielle et même malsaine.

Toutes trois sont des adolescentes en crise identitaire, solitaires car blessées mais courageuses et qui, à la manière d’un mauvais film d’action, se relèvent malgré des blessures atroces. J’ai l’impression que l’auteur a compilé dans ces trois jeunes filles les caractéristiques préférées de ses lecteurs cibles, sans aucun liant. Le plus désolant : une histoire d’amour lesbienne qui n’a aucun sens, n’est pas développée et n’apporte franchement rien au récit.

Le roman en bref

Si la couverture et le résumé de ce roman m’ont fortement attirés, ce dernier manque terriblement de substance. Les personnages ne m’ont pas touchés, l’intrigue part dans tous les sens et perd de vu le sujet central : le virus. Une déception livresque malgré un sujet très intéressant, dommage…

Wilder girls
Rory Power
Robert Laffont, 2020

Ma note : ★☆☆☆☆

Vous cherchez un roman autour d’une pandémie ? Vous aimerez aussi La forêt des damnés de Carrie Ryan.
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Découvertes Adulte

Entre magie et amour : Une sirène à Paris – Mathias Malzieu

La chant de la sirène

Alors que la Seine est en crue et que l’on signale de nombreuse disparitions inexpliquées, Gaspard Snow est attiré par un mystérieux chant. Il découvre alors le corps d’une sirène inanimée. Il décide de la soigner, au péril de sa vie, car sa voix est mortelle…

Une adaptation cinématographique

Je vous avais déjà parlé de ce titre dans mon article « Ce que la blogosphère m’a fait lire« . J’avais eu envie de lire ce roman notamment grâce à la chronique élogieuse de « Littérairement votre« . J’avais également hâte de lire ce titre afin de pouvoir découvrir le texte avant son adaptation cinématographique. Ce roman a eu de très bon échos sur la blogosphère mais j’avoue que personnellement il m’a laissé sur ma faim.

Richesse et too much

Le style de Mathias Malzieu est vraiment très riche. Si j’ai souvent apprécié les jolies tournures et métaphores, j’ai quelque fois été à la limite de l’indigestion. J’avais l’impression, surtout au début du roman, de lire les paroles d’une chanson, ce qui alourdissait le récit.

Ce roman revient sur le mythe de la sirène, créature maléfique, envoûtant les marins par son chant magnifique. Il apporte quelques nouveautés comme les larmes-perles de notre sirène. Il nous parle d’amour, dans sa forme la plus pure, de chagrin et de deuil.

S’il est bien ancré dans le réel, ce récit nous ouvre les portes d’un monde fantastique et poétique où les songes deviennent des réalités. L’histoire présenté et belle, sensible, même si elle tombe parfois dans le too much et le lacrymal. C’est un texte plein de douceur mais aussi plein d’humour à travers des scènes de vie assez abracadabrantes.

Un personnage rêveur et perdu

Gaspard est sans doute mon personnage préféré du récit. Éternel enfant, il est rêveur et optimiste. Il garde compulsivement de nombreux objets, symboles d’un passé dont il ne peux se séparer. Il est un peu perdu, ne sait pas où il veut aller. C’est en rencontrant cette magnifique créature que sa vie va prendre un véritable sens. Il est entouré de personnage tout aussi abracadabrants que lui, comme sa fantastique voisine, ou encore son père. Pas étonnant qu’il tombe amoureux d’une sirène !

Le roman en bref

Avec sa plume très riche, Mathias Malzieu nous plonge dans un univers imaginatif et féerique. Une belle histoire d’amour, sensible et touchante mais qui tombe aussi dans le too much.

Une sirène à Paris
Mathias Malzieu
Albin Michel, 2019

Ma note : ★★★☆☆

Vous cherchez un joli roman d’amour ? Vous aimerez également La femme au carnet rouge d’Antoine Laurain.
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Pause jeunesse

Quand la fiction devient réalité : La maison des reflets – Camille Brissot

Si on pouvait revoir nos morts…

C’est en 2022 qu’apparaissent les première maisons des reflets. Daniel vit dans l’une d’elle, le manoir Edelweiss. Cette maison a été créée par son grand père et comme tous les maisons des reflets, elle propose aux vivants de pouvoir passer du temps avec leur morts en leur redonnant corps à l’aide d’une intelligence artificielle. Chacun peu donc à sa guise venir visiter une personne décédée. Pour Daniel c’est la normalité. Il ne sort jamais de cette maison et ses seuls amis son des reflets. Pourtant, un jour, il décide de sortir. Sa rencontre avec la fascinante Violette va changer sa vie…

Entre fiction et réalité

J’ai découvert ce roman quand j’ai décidé de faire ma PAL pour le pumking automn challenge 2019. C’est son résumé bien mystérieux qui m’a poussé vers ce titre. Ce roman, bien au delà d’être une simple romance adolescente, nous fait réfléchir sur notre rapport à la mort et au deuil.. Si Daniel est imprégné dès sa plus tendre enfance par les reflets; qu’il n’a jamais remis en question, il va progressivement être confronté à des récits plus nuancés. Il va apprendre, en même temps que le lecteur, les points positifs comme négatifs de ce lieu, qui pour lui était juste une énorme illusion dans laquelle il se sent de plus en plus piégé. C’est en devenant lucide sur son monde qu’il va grandir, s’affirmer et trouver sa véritable place au manoir comme dans la société.

L’invention présentée dans ce roman est incroyable et en même temps assez glaçante puisqu’elle parait complètement réalisable. C’est en terminant ce roman que j’ai appris qu’au Japon, des chercheurs avaient permis à une mère de revoir son enfant décédé avec un casque de réalité virtuelle. La réalité rejoint donc la fiction…

Un personnage solitaire et touchant

Daniel est un personnage touchant. En vivant à travers les illusion, il s’est construit un monde qui le protège de la réalité. Son père, a aussi beaucoup œuvré dans la création de ce cocon. Malgré tout Daniel n’a jamais eu une vie normale. Son père, est très peu présent et il a été élevé par sa gouvernante Elia, avec qui il entretient un rapport houleux. Le reflet de sa mère est aussi présent, illusion tendre et aimante. Daniel souffre d’une profonde solitude, ce qui va le pousser à sortir. Lorsqu’il rencontre Violette, il va tomber amoureux et va développer une relation épistolaire avec elle. Un profond lien, qui va devenir vital.

Violette est la seule réalité tangible qui l’entoure, puisque ces seuls amis sont des reflets, qui progressivement, devront disparaître. Pour lui, même la vie ou la mort n’ont pas de sens. Sa vie et sa destinée sont toute tracée : il prendra la suite de la maison des reflets.

Le roman en bref

La maison des reflets nous interroge sur notre rapport à la mort et au deuil. Un roman plein d’émotions qui prend le temps d’esquisser les relations entre les personnages et de nous présenter le cocon que Daniel va progressivement déchirer.

La maison des reflets
Camille Brissot
Syros, 2017

Ma note : ★★★☆☆

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Pause jeunesse

Quand une maladie décime les hommes… Automne – Jan Henrik Nielsen

Un évènement déclencheur…

Après qu’une maladie ai presque décimée l’humanité, le monde a énormément changé. Les arbres sont mort, les animaux aussi et plus aucunes plantes ne poussent désormais. Nana et Fride vivent avec leur père dans un bunker depuis la catastrophe. Cela fait six ans qu’elle ne sont pas sorti. Mais leur père va tomber malade et cela va les obliger à partir…

Un post-apocalyptique pour le Pumking Automn Challenge !

Quoi de mieux pour le Pumking Automn Challenge qu’un roman qui s’appelle justement Automne et qui a en plus une très belle couverture aux tons automnaux et aux feuilles mortes ? Ce roman est juste la découverte parfaite que j’ai faite sur le chariot des retours de ma bibliothèque et que je me suis empressé d’ajouter à ma PAL, miraculeusement, à ce moment là, en cour de création.

Au delà de sa jolie couverture, que cache donc ce roman ? Pour moi une jolie dystopie qui, si elle ne révolutionne pas le genre, nous fait tout de même passer un joli moment de lecture. Vous l’avez surement compris en lisant mon blog, la dystopie est mon genre préféré de la littérature de l’imaginaire en ce moment. Je pense que j’ai lu beaucoup trop de fantastique étant jeune et j’en ai fait un peu une overdose. Je trouve que globalement c’est le même type de schéma qui se répète inlassablement et j’ai tendance à très vite décroché lorsque l’histoire devient trop prévisible. Si ce roman est plein de lieu communs, je ne me suis pas ennuyé car le récit sait garder un rythme agréable.

Un roman autour du partage et de la fraternité

Si le monde semblait pour tous nos personnages hostile au début du roman, elles se sont bien vite rendue compte que tout n’était pas si polarisé. Il y a d’ailleurs beaucoup d’espoir dans ce roman. Globalement, l’humanité y est montrée comme ayant appris de ces erreurs. Les survivants font preuve de solidarité et n’hésite à partager leurs ressources avec nos héroïnes. Cela rend ce récit bien différent des autres post-apocalyptiques, qui ont tendances à dépeindre plutôt un individualisme croissant et une violence sans pareil.

Des personnages attachants

Les personnages principaux de ce récit sont tous des enfants, plus jeunes même, je dirais, que les lecteurs à qui s’adresse ce roman. Leur complicité et leur amour sans pareil est très émouvant et rend ces deux personnages attachantes. Nana, la plus grande est très responsable même si elle agit parfois, comme tous les enfants de son âge, sur des coups de tête. Elle est très protectrice envers sa petite sœur.

Fride a six ans. Elle est en même temps consciente que le danger est partout et empreinte d’une naïveté très enfantine. Personnellement, sans connaitre son âge, je l’imaginerai plus jeune. C’est le personnage qui n’a pas sa langue dans sa poche, qui ne va pas par quatre chemin et qui apporte un vent de fraicheur et de légèreté dans ce récit. Si ses actions sont souvent synonymes de tension pour le lecteur, ses paroles, elles, amènent toujours un côté comique au récit.

Le roman en bref

Quotidien de deux jeunes sœurs qui tentent de survivre, ce roman, sans révolutionner le genre nous fait passer un joli moment de lecture. Tout en légèreté malgré son sujet difficile, il nous parle de survie, de partage et de solidarité.

Automne
Jan Henrik Nielsen
Albin Michel, 2014

Ma note : ★★★★☆

Vous chercher un roman post-apocalyptique autour des conditions climatiques ? Vous aimerez également The rain de Virginia Bergins.
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Découvertes Adulte

Des haïkus humoristiques : Haïklowns – Georges Bogey

Dans le potager
ballet gluant des limaces
nausée des salades

Entre poésie et humour

C’est par le plus grand des hasards que j’ai découvert ce petit recueil de poèmes sur la table des nouveautés de ma bibliothèque. J’ai trouvé le titre vraiment sympa et j’ai décidé de l’emprunter parce qu’en ce moment j’aime beaucoup lire de la poésie (oui, je sais c’était mon objectif livresque de l’année dernière pas de cette année, mais que voulez vous la cohérence et moi XD).

Sa couverture annonce directement la couleur en nous plongeant dans l’univers de l’humour. Si je connaissait déjà quelques Haïkus, puisque j’aime beaucoup la culture japonaise, je ne savais pas qu’il y avait également tout ce courant humoristique. Le recueil s’ouvre d’ailleurs par une préface très intéressante qui nous donne quelques éléments historiques sur les haïkus.

Trois lignes qui résument tout…

Personnellement, je trouve que la poésie se lit lentement. Entre deux romans, je savoure quelques petits poèmes, que je relie parfois à haute voix à mon copain, sur lesquels je reviens. Pourtant, j’ai lu en une soirée ce petit recueil. Peut-être est-ce la forme légère des haïkus qui ne m’a pas donné envie de me plonger dans un roman.

Pour moi, la force des haïkus provient de leur effet à te transmettre une sensation, un paysage, une émotion… en seulement trois lignes ! Ils sont construits selon des règles très strictes, avec du vocabulaire assez simple mais ils dégagent une atmosphère très particulière et une sorte de liberté. Personnellement, j’aime entendre le silence à la fin du troisième vers. La pause avant ce dernier. J’ai ressenti cela en lisant ce recueil plein d’images rigolotes, sur des sujets pourtant très durs comme la mort. Même si je n’ai pas été convaincu par tous les poèmes, ce petit recueil léger m’a fait passé un bon moment. Après, j’avoue préféré les haïkus plus classiques, plus contemplatifs.

Le recueil en bref

Avec ses petits poèmes contemplatifs et rigolos, Georges Bogey nous plonge au plein cœur de la culture japonaise. Un recueil léger, une parfait parenthèse estivale.

Haïklowns
Georges Bogey
Editions de l’astronomes

Ma note : ★★★☆☆

Vous aimez la poésie ? Découvrez un roman en vers libres, Swimming pool de Sarah Crossan.
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Pause jeunesse

Un roman sur la nature, l’amour et la différence : L’attrape-rêves – Xavier-Laurent Petit

L'attrape-rêves

Un nouveau dans la ville…

Dans l’école de Louise, il y les enfants de la ville et ceux de la vallée. La vallée est un endroit perdu dans la montagne. Sauvage, il est également inaccessible en plein hivers. Les hommes travaillent à la scierie et vivent depuis des générations dans le village. Aucun étranger ne vient jamais habiter dans ses lieux, jugés trop arides. Or, un jour, un nouveau monte dans le bus de la vallée. Il s’appelle Chems et il est différent

Différence et rejet

J’ai récupéré ce roman à mon ancien travail. Xavier-Laurent petit est un auteur très connu en littérature jeunesse, que j’avais envie de découvrir depuis longtemps. J’avais donc mis ce roman dans ma wish list depuis longtemps.

Publié en 2009, il est d’une criante actualité. Il aborde des thèmes sensibles comme en premier lieu la question de la différence. Si ça n’est jamais clairement exprimé, on comprend très vite que Chems est en fait un Indien et qu’il a donc des croyances et un mode de vie aux antipodes du reste du village. Dans la vallée, les gens ne sont généralement pas habitués à voir arriver des étrangers. Cette différence ne fait donc qu’accentuer leur méfiance, leur rejet et même leur méchanceté. Là haut, la différence fait peur. Pour autant, Louise, le personnage principal de ce récit va prendre le contre-pied du reste des habitant en comprenant que Chems est un garçon très intéressant qu’il a beaucoup à lui apprendre, notamment sur la nature et la vie.

Écologie contre capitalisme

Ce texte parle également d’écologie, un sujet au cœur des débats actuels. Le personnage de Chems est militant. Ses origines indiennes lui ont inculqués une connaissance approfondi de la nature, des animaux et des plantes qui l’entoure. Il adore les grands espaces et respecte profondément tous les êtres vivants. C’est ce qu’il transmet à Louise, elle aussi imprégnée par la nature depuis son plus jeune âge, comme tous les autres enfants de la vallée. Pour autant, lorsque le projet de destruction de la vallée apparait, personne ne s’y oppose. La travail est plus important que la nature pour les personnages de ce roman.

Ce texte est la parfaite illustration du triomphe du profit et du capitalisme sur la nature, dont nous voyons des exemple tous les jours comme par exemple avec le projet montagne d’or en Guyane. Pour Chems, qui s’attache à des valeurs plus traditionnelles, ce choix est incompréhensible. Si l’auteur ne se prononce pas sur la question, il nous donne à voir les deux points de vues à travers le personnages du père de Louise, heureux de retrouver un travail et celui de Chems, qui représente la lutte pour la sauvegarde de la biodiversité. La texte s’attache par ailleurs à nous peindre, pendant toute sa première moitié, un tableau des splendeurs de la montagne, tandis qu’il décrit la brutalité des travaux et la destruction dans l’autre moitié.

Un personnage courageux et ouvert d’esprit

J’ai beaucoup aimé le personnage de Louise. Elle est très juste dans tous ce qu’elle fait. Elle est dévouée, que ce soit envers son père comme envers d’autres habitants du village mais aussi envers ses convictions. Elle est courageuse et ne se laisse pas abattre, quitte à se mettre en contradiction avec les idées de son père, la seule famille qu’il lui reste.

Son père est un homme assez traditionaliste et il voit d’un mauvais œil le rapprochement de sa fille avec cet étranger, qu’il n’accepte pas dans la vallée. Louise elle, fait fi de ses préjugés pour apprendre à connaitre Chems malgré ses différences. Elle est le symbole de la tolérance de ce roman, dans ce village très fermé de hautes montagne.

Le roman en bref

Amené par la très belle plume de Xavier-Laurent Petit, ce récit criant d’actualité nous plonge au plein cœur de questions économiques, écologiques et migratoires. Un texte fort qui restera très longtemps dans ma bibliothèque. Une ode à la nature et à la tolérance, que je vous recommande chaudement !

L’attrape rêve
Xavier-Laurent Petit
L’école des loisirs, 2009

Ma note : ★★★★★

Vous cherchez un roman autour de l’amour et de la différence ? Vous aimerez également Nos cœurs tordus de Manu Causse et Séverine Vidal.
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Pause jeunesse

Quand l’amour pousse au suicide : Tout foutre en l’air – Antoine Dole

Tout foutre en l'air

Sauter pour enfin vivre…

Elle a l’impression que personne ne la comprend, sa famille ses camarades de classes… Il n’y a qu’Olivier qui compte, il est le seul à pouvoir lire en elle, à ressentir son mal-être. Il est comme elle et ce soir ils vont sauter, ils vont tous foutre en l’air, ensemble, main dans la main…

Une plume puissante

Depuis Naissance des cœurs de pierre que j’avais adoré, j’essaye de découvrir d’autre textes d’Antoine Dole. Alors quand j’ai vu ce petit roman, publié en plus dans la collection « D’une seule voix » que j’aime à la folie, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion !

Les titres de cette collection sont très rapides à lire et toujours très incisifs et prenants. Ce roman ne déroge pas à la règle ! La plume d’Antoine Dole y est puissante, tranchante, les mots sont justes et nous touchent au plus profonds de notre âme.

Réveiller l’adolescent qui sommeil en nous

Ce récit m’a amené à réveiller l’adolescente qui était en moi. Il aborde des questions centrales, vécues toutes de près ou de loin par chacun d’entre nous. Le mal-être adolescent de notre héroïne en toile de fond, il nous parle également d’internet et de ses bons et mauvais côté. Si la rencontre de notre héroïne avec Olivier sur internet fut dans un premier temps salvatrice, elle se transforma vite en une véritable manipulation, jusqu’à commettre l’irréparable.

Elle se sent, comme beaucoup d’adolescente, très seule et incomprise. Olivier est pour elle un refuge, la seule personne sur terre qui puisse la comprendre. Elle tombe amoureuse de lui, mais est-ce de l’amour ou seulement un besoin affectif ? Nous allons suivre son questionnement et son introspection à la recherche de la compréhension de ses sentiments. Est-elle prête à tout pour ce garçon ? Est-elle prête à abandonner sa famille, sa vie ? Au fur et à mesure que les fils se délient, le brouillard de la manipulation va disparaître mais l’enjeu nous tiendra en haleine jusqu’à la fin du roman.

Une jeune fille sans nom est sans but

Elle, puisque l’auteur ne la nomme jamais, est pleine de naïveté et de noirceur. En pleine adolescence, elle ne se reconnait plus dans les personnes qui l’entourent. Elle se sent persécutée, oubliée, incomprise. Des sentiments que partages de nombreux adolescents dans cette période charnière de leur vie. Comme pour permettre une identification universelle au personnage, nous ne connaissons pas le nom de notre héroïne et nous sommes amené à plonger au plus profond de son être à la découverte de ses émotions profondes.

Le roman en bref

Tout foutre en l’air nous fait vivre une plongée immersive au cœur du mal-être adolescent. A travers l’histoire d’amour virtuelle de notre héroïne, il nous parle également des sentiments à l’adolescence et d’internet et de ses travers. Un roman coup de poing qui se lit en un seul souffle.

Tout foutre en l’air
Antoine Dole
Actes Sud Junior, 2015

Ma note : ★★★★☆

Vous cherchez un roman autour de l’amour et de adolescence ? Vous aimerez également T’arracher de Claudine Desmarteau.
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Coin-blabla

Challenge OLPF – Avril 2019

Challenge OLPF Nil de Lynne Matson

Je reviens aujourd’hui avec le fameux challenge mensuel de Gallimard : le challenge On Lit Plus Fort (OLPF pour les intimes) !

Chaque premier vendredi du mois, Gallimard jeunesse propose un thème permettant de faire de nouvelles découvertes livresques. Proposition accompagnée d’une suggestion de lecture que vous pouvez retrouver sur leur site. Comme tous les mois, je ne vais pas suivre cette suggestion, même si Le Théorème des labyrinthes de Tom Pollock a l’air vraiment intéressant !

Pour le mois d’avril, Gallimard jeunesse nous propose de suivre un dicton de saison « En avril, ne te découvre pas d’un fil ». En l’occurrence ce serait plutôt « En avril, couvre-toi de pages pour ne pas attraper froid », puisqu’il s’agit ce mois-ci de lire un roman de plus de 400 pages.

Ce défi tombe à pic puisque j’avais réservé à ma bibliothèque le tome deux d’une de mes sagas favorites du moment, Nil : les secrets de Nil de Lynne Matson, dont je vous avais déjà parlé dans mon article « Music my books« . Je vais donc en profiter pour le dévorer avant que quelqu’un d’autre ne décide de le réserver à son tour !

Et vous, participez-vous à ce challenge ? Si oui, quelle est votre lecture du mois d’avril ?

Pause jeunesse

Hunger games (Tome 1) – Suzanne Collins

Treize district pour un vainqueur…

Dans une Amérique future, les individus sont divisés en 13 districts contrôlés par un pouvoir central, le capitole. Toutes les années, afin de rappeler aux districts la révolte qui les a conduit vers la catastrophe, le gouvernement organise des Hunger games, des jeux de la mort, où chaque district envoie des tributs tirés au sort. Seul l’un d’entre eux survivra à ce jeu, retransmis à la télévision.
Katniss est une jeune fille de 16 ans vivant dans le district onze. Dans son district, tous les individu travaillent dans les mines. Son père est d’ailleurs mort très tôt, enseveli dans une veine. Elle se retrouve donc seule à devoir subvenir aux besoins de sa mère, anéantie par le chagrin et de sa petite sœur, Prim. Tous les jour, elle part braconner avec son ami Gale, une activité illégale dont elle tire la survie de sa famille. Lorsque viens le tirage au sort pour participer au Hunger Games c’est Prim qui est choisie. Katniss décide alors de se porter volontaire pour lui épargner une mort certaine.

Un déterré de ma PAL

Depuis le temps que je l’avais dans ma PAL celui là ! J’avais tellement hâte de l’ouvrir et en même temps, je déteste lire les livres à la mode. Je l’avais donc un peu mis de côté. J’attendais également de ne plus avoir en mémoire tous les détails du film, puisque d’habitude je préfère découvrir une histoire par le roman. Je me suis enfin décidé, en l’intégrant à mon challenge On lit plus fort de Gallimard.

J’ai retrouvé dans ce roman, tous ce que j’aime dans une dystopie : un personnage féminin fort, avec du caractère, du courage, de la ténacité et des opinions fortes J’ai beaucoup aimé tous les ingrédients de cet univers très contrôle, très bien défini, très bien décrit. L’intrigue est également très bien ficelée, sous fonds d’histoire d’amour et d’amitié.

Un style percutant et une intrigue bien ficelée

Ce roman c’est un style simple mais percutant et prenant. Ce premier tome se penche sur les relations entre les personnages, leurs émotions et la survie. C’est un roman plein de rebondissement, un page turner vraiment très addictif. Je l’ai lu d’une traite car l’intrigue est très bien ficelée et les personnages extrêmement attachants.

J’ai trouvé que tout était très bien dosé : la base de l’histoire est assez développée pour que nous comprenions l’univers : les relations qu’entretient Katniss avec son district, la spécificité de ce district, l’étendu de l’amour qu’elle porte à sa sœur et ce qui va finalement la pousser à prendre sa place. J’ai d’ailleurs eu l’impression que tous ce côté relationnel est vraiment plus développé que dans le film, qui lui a vraiment mis l’accent sur l’action. Je n’avais par exemple pas souvenir de la fragilité de la mère de Katniss, une question pourtant centrale dans le livre, puisqu’elle guidera toutes les actions de notre héroïne. Katniss s’engage en effet avec rage et avec une peur de ne pas rentrer, ce qui va lui donner toute sa force et tous son courage dans les Hunger games.

Katniss for ever

J’ai adoré le personnage de Katniss, tant au cinéma que dans le roman. C’est tout ce que j’aime dans les personnages romanesques féminins : un héroïne avec beaucoup de caractère, pugnace, qui ne s’est jamais laissée abattre et qui se bat pour sauver sa famille et sa peau. C’est également un personnage très humain, pleine de bienveillance, soucieux des autres, malgré qu’elle doive lutter pour sa survie et ne pas hésiter à franchir le cap de donner la mort. Elle a cependant cette once d’humanité que j’ai aimé retrouver dans l’univers monstrueux et égoïste des jeux de la mort.

Katniss est pour moi l’exemple même d’une fille qui sait survivre et s’adapter à une situation difficile tout en restant humaine. Elle est également très imprégnée politiquement puisqu’elle vit déjà en dehors des cadres de sa société et de son district en braconnant, vendant sur le marché noir… Elle sait également qu’il y a un monde au delà des barrières, un monde certes effrayant et dangereux, mais qu’elle fréquente à travers ses parties de chasse.

J’ai vraiment beaucoup apprécié la relation entre Katniss et Peta, qui est pour moi la relation amoureuse/amicale parfaite pour ce type de roman car, il ne faut pas l’oublier, Hunger games est initialement un roman pour adolescents et on aime bien retrouver une petite relation amoureuse qui pimente le récit, somme toute assez trash et morbide. Cette relation est décrite avec un très bon dosage, un très bon équilibre, ce qui la rend touchante et apporte au récit, sans le rendre gniagnian; vous savez comme je déteste ça… J’ai maintenant hâte de découvrir le tome 2, dans le cadre de mon challenge Mars au féminin.

Le roman en bref

Hunger games tome 1 est vraiment une pépite qui restera un de mes coups de cœur de cette année, puisqu’il a un très bon équilibre entre l’intrigue générale, la question politique et les relations entre les personnages. Katniss est un personnage féminin exceptionnel, c’est quelqu’un de courageux, de brillant et de profondément humain que j’ai littéralement adoré ! Bref, si vous n’avez pas encore découvert ce roman, je vous conseille de sauter dessus car c’est vraiment un bijou, tout en justesse et en finesse !

Hunger games, tome 1
Suzanne Collins
PKJ, 2009

Ma note : ★★★★★

Les dystopies vous intéressent ? Vous aimerez également Entre chien et Loup de Malorie Blackman.
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Pause jeunesse

Un sujet difficile traité avec brio : Appuyer sur étoile de Sabrina Bensalah

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Avril vit avec son père et sa grand-mère, à qui elle est très attachée. Pour gagner sa vie, elle est coiffeuse à domicile chez ses « mémés ». Son meilleur ami Tarik lui, rêve d’ouvrir le premier kebab gastronomique. Un jour, sa grand mère lui annonce qu’elle va bientôt la quitter. Avril va alors tout faire pour réaliser son rêve, mourir la tête dans les étoiles.

Ce titre, présent dans un de mes derniers offices m’a tout de suite attiré par son sujet. Au début, j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire car le premier quart du roman pose le contexte de la vie d’Avril et de ses proches. Cependant, une fois cette phase terminée, j’ai vraiment été captivé par l’espoir qui se dégage de ce texte.

Si la mort et souvent traitée en littérature et de plus en plus en littérature jeunesse, elle l’est généralement de façon larmoyante pour montrer la douleur des personnages. Or, Sabrina Bensalah nous entraîne dans un texte extrêmement touchant tourné vers l’avenir et surtout centré sur la fin de vie. Le thème de la mort démontre surtout l’amour qui règne entre les personnages, mais aussi la solidarité et la tolérance. Car la grand-mère d’Avril a eu une sacrée vie, une vie hors du commun, que l’auteur nous amène à respecter. Le personnage de Tarik est aussi très attachant car il est plein de positivité, d’espoir et de rêve.

Avec ses personnages pleins d’humanité et de profondeur et son écriture tonique, ce roman est une belle surprise à découvrir !

Appuyez sur étoile
Sabrina Bensalah
Sarbacane, 2017

Ma note :★★★★★