Une île perdue, une quarantaine et des mutations : Wilder Girls de Rory Power

Confinement et maladie
Hetty, Reese et Biath vivent confinées sur une ile dans leur pensionnat. Infectées par un mystérieux virus, elle tentent de survivre à tout prix.
Un roman beau à l’extérieur mais creux
Après ce confinement où j’ai bien fait baissé ma PAL, j’ai décidé de me rendre en librairie pour découvrir des petites nouveautés. Je suis tombé sur ce roman, dont la très belle couverture m’a tapé dans l’œil. Le résumé avait l’air fort attractif et je me suis laissé tenté par ce qui s’avère être ma pire déception de cette année 2020.
Une maladie intéressante mais incohérente
Si l’intrigue de ce roman m’a beaucoup attirée, j’ai eu du mal à entrer dans le récit. La construction globale ne m’a pas convaincu. La tox est une maladie très complexe, qui créée des mutations génétiques différentes en fonction des personnes. Malheureusement, le récit la donne à voir en superficialité. Pourtant, il développe de nombreuses opportunités qui auraient pu servir à construire une véritable explication autour de la maladie. J’ai trouvé le dénouement simpliste et je suis restée sur ma faim. La maladie qui est la base de ce récit est passée au second plan, relayée par les relations humaines, très superficielles par ailleurs.
L’auteur a voulu créer du suspense dans son récit. Cependant, j’avais l’impression d’être face à des morceaux de texte imbriqués les uns à la suite des autres, des ensembles d’hypothèses sans aucun liant. Rien n’est développé, ni la maladie, ni les intrigues parallèles, ni les relations entre les personnages. Pourtant, ce roman fait plus de 400 pages…
Des personnages clichés et peu attachants
Je pense que les personnages sont l’ingrédient qui a complètement bloqué ma lecture. Je n’ai absolument pas réussi à m’attacher à eux. Qu’importe ce qu’il pouvait leur arriver au cour du récit, je n’éprouvais aucune empathie et les morts me laissaient dubitative.
Il faut dire que les caractères présentés sont tous caricaturaux et clichés. Nous suivons dans ce récit trois personnages principaux, Betty, Biath et Reese liées par une forte amitié. Enfin, c’est ce que le texte nous dit mais dans les faits, je trouve plutôt leur amitié superficielle et même malsaine.
Toutes trois sont des adolescentes en crise identitaire, solitaires car blessées mais courageuses et qui, à la manière d’un mauvais film d’action, se relèvent malgré des blessures atroces. J’ai l’impression que l’auteur a compilé dans ces trois jeunes filles les caractéristiques préférées de ses lecteurs cibles, sans aucun liant. Le plus désolant : une histoire d’amour lesbienne qui n’a aucun sens, n’est pas développée et n’apporte franchement rien au récit.
Le roman en bref
Si la couverture et le résumé de ce roman m’ont fortement attirés, ce dernier manque terriblement de substance. Les personnages ne m’ont pas touchés, l’intrigue part dans tous les sens et perd de vu le sujet central : le virus. Une déception livresque malgré un sujet très intéressant, dommage…
Wilder girls
Rory Power
Robert Laffont, 2020
Ma note : ★☆☆☆☆
Vous cherchez un roman autour d’une pandémie ? Vous aimerez aussi La forêt des damnés de Carrie Ryan.
Des idées en lien avec ce roman ? N’hésitez pas à les partager en commentaire !