Découvertes Adulte

Entre magie et amour : Une sirène à Paris – Mathias Malzieu

La chant de la sirène

Alors que la Seine est en crue et que l’on signale de nombreuse disparitions inexpliquées, Gaspard Snow est attiré par un mystérieux chant. Il découvre alors le corps d’une sirène inanimée. Il décide de la soigner, au péril de sa vie, car sa voix est mortelle…

Une adaptation cinématographique

Je vous avais déjà parlé de ce titre dans mon article « Ce que la blogosphère m’a fait lire« . J’avais eu envie de lire ce roman notamment grâce à la chronique élogieuse de « Littérairement votre« . J’avais également hâte de lire ce titre afin de pouvoir découvrir le texte avant son adaptation cinématographique. Ce roman a eu de très bon échos sur la blogosphère mais j’avoue que personnellement il m’a laissé sur ma faim.

Richesse et too much

Le style de Mathias Malzieu est vraiment très riche. Si j’ai souvent apprécié les jolies tournures et métaphores, j’ai quelque fois été à la limite de l’indigestion. J’avais l’impression, surtout au début du roman, de lire les paroles d’une chanson, ce qui alourdissait le récit.

Ce roman revient sur le mythe de la sirène, créature maléfique, envoûtant les marins par son chant magnifique. Il apporte quelques nouveautés comme les larmes-perles de notre sirène. Il nous parle d’amour, dans sa forme la plus pure, de chagrin et de deuil.

S’il est bien ancré dans le réel, ce récit nous ouvre les portes d’un monde fantastique et poétique où les songes deviennent des réalités. L’histoire présenté et belle, sensible, même si elle tombe parfois dans le too much et le lacrymal. C’est un texte plein de douceur mais aussi plein d’humour à travers des scènes de vie assez abracadabrantes.

Un personnage rêveur et perdu

Gaspard est sans doute mon personnage préféré du récit. Éternel enfant, il est rêveur et optimiste. Il garde compulsivement de nombreux objets, symboles d’un passé dont il ne peux se séparer. Il est un peu perdu, ne sait pas où il veut aller. C’est en rencontrant cette magnifique créature que sa vie va prendre un véritable sens. Il est entouré de personnage tout aussi abracadabrants que lui, comme sa fantastique voisine, ou encore son père. Pas étonnant qu’il tombe amoureux d’une sirène !

Le roman en bref

Avec sa plume très riche, Mathias Malzieu nous plonge dans un univers imaginatif et féerique. Une belle histoire d’amour, sensible et touchante mais qui tombe aussi dans le too much.

Une sirène à Paris
Mathias Malzieu
Albin Michel, 2019

Ma note : ★★★☆☆

Vous cherchez un joli roman d’amour ? Vous aimerez également La femme au carnet rouge d’Antoine Laurain.
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Pause jeunesse

Une roman vraiment trop gnian-gnian : Sombres étoiles – Malorie Blackman

Couverture de "Sombre étoile de Malorie Blackman

En 2164, Vee et son frère cherchent à retrouver la terre. Ils sont les seuls survivants d’un virus qui a décimé leur vaisseau trois ans auparavant. Pourtant, lorsqu’ils reçoivent un message de détresse de la planète Barros 5, ils n’hésitent pas à changer de cap pour essayer de sauver la population locale. Débarque alors dans leur vaisseau de nombreux occupants dont le beau Nathan, pour le meilleur comme pour le pire…

Des paillettes… uniquement sur la couverture…

Il est vrai que comme de nombreux lecteurs, c’est en premier lieu la couverture de ce roman qui m’a attiré, parce qu’il faut le dire, elle est juste magnifique ! J’avais donc décidé de l’inclure dans ma PAL pour le Pumking automne challenge. Malheureusement je ne suis clairement pas la cible de ce type de roman, que j’ai par ailleurs failli abandonner avant la fin. Je pense qu’il peut trouver son public auprès de jeune fille consommant de la romance guimauve.

Des thématiques intéressante peu exploitées

En plus de sont côté guimauve que j’exècre, l’histoire d’amour présente dans ce roman est peu crédible à mes yeux. Si le côté coup de foudre de la rencontre entre Vee et Nathan se tient au début, tout s’enchaine bien trop vite entre ces deux êtres qui se se connaissent pas. A l’adolescence nous sommes certes très vite emballés par nos sentiments mais cela ne nous pousse pas à nous marier sans nous connaitre et après une semaine de relation ! Plus le récit avance, plus cette relation tourne en rond et devient ennuyante, à mon grand désarroi.

En fait, sans cette histoire d’amour j’aurais un avis beaucoup plus positif sur cette lecture qui comprend un intrigue plutôt intéressante. Le fait que l’histoire se passe en huit clôt dans un vaisseau fait monter le suspense autour de l’intrigue principale du roman, à savoir les inquiétants meurtres au sein du vaisseau. Pourtant, ces derniers passent au second plan, puisque toute la lumière est placée sur la relation de Vee et Nathan. Le récit nous parle aussi d’exploitation humaine, de recherche de liberté et de technologies et j’aurais aimé que ces problématiques soient un peu plus interrogées.

Des personnages à développer

Une autre point noir de ce roman repose sur ses personnages. J’ai été dérangé par la binarité des situations générales dans ce roman, un personnage est soit bon soit mauvais. Globalement tous manquent de profondeur ce qui ne nous amène pas à lier un véritable lien avec eux. Pourtant, ce roman avait pleins de sujets à exploiter, comme le fait que Vee et son frère ont du grandir trop vite… Mais je referme le livre avec un sentiment de manque, de potentiel inexploité.

Le roman en bref

Malgré un cadre spatiaux-temporel et des problématiques soulevées intéressantes, ce roman un peu trop guimauve à mon gout m’a laissé sur ma faim. Un roman plein de bonne intentions mais qui manque d’épaisseur à mon gout.

Sombres étoiles
Malorie Blackman
Milan, 2017

Ma note : ★★☆☆☆

Vous recherchez une jolie histoire d’amour ? Vous aimerez également Eleanor and Park de Rainbow Rowell.
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Découvertes Adulte

Un roman sur l’amour et la dureté du monde : Repose-toi sur moi – Serge Joncour

Des oiseaux funestes

Dans la cour d’un immeuble Parisien, des corbeaux ce sont installés. Ces oiseaux de malheur glace le sang d’une habitante, Aurore, qui devient très vite obnubilée par eux. Aurore est une business woman accomplie. Mère de famille et styliste, elle possède sa propre marque de vêtements.
De l’autre côté de la cour vit Ludovic. Un grand gaillard, anciennement agriculteur, reconverti dans le recouvrement de dettes. Lui aussi est dérangé par les corbeaux. Ce point commun va rapprocher ces deux être si différents, pour le meilleur comme pour le pire…

La rencontre de deux êtres ballottés par la vie

Si vous me suivais sur Instagram vous êtes déjà au courant mais, ce roman traine dans ma PAL depuis au moins un an. C’est probablement sa taille (500 pages) qui a repoussée ma lecture, puisque ça fait vraiment longtemps que je veux découvrir Serge Joncour. Quel regret de ne pas l’avoir fait plus tôt ! J’ai véritablement été charmée par sa plume sensible, précise et vibrante.

La force de ce récit, est sans conteste la finesse par laquelle sont amenées les péripéties, par petites touches, tout doucement, nous voyons sombrer les personnages, de plus en plus malmenés par la vie. Ces deux protagonistes sont centraux dans le récit, comme si rien ni personnes n’existait à part eux, les autres personnages étant anecdotiques. La parole est alors donnée au plus profond des sentiments de chacun. Une introspection alternée précise et délicate qui nous fait entrer dans leur peau, jusqu’au plus profond de leurs angoisses et leur désespoir.

L’amour, les mensonges et les faux semblants

Dans ce roman l’amour est premièrement salvateur. La rencontre entre ces deux êtres profondément perdus et seuls va être le rayons de lumière de leur vie. Tout deux deviennent très rapidement indispensables l’un pour l’autre, comme si deux gigantesques questionnements de leur vie étaient remplis. Malgré cette attache forte, aucun signe de mélo dramatisme, tout est beau, savamment dosé et l’on plonge avec délice au cœur de cette histoire et des sentiments de nos personnages.

Si l’amour est une lumière qui vient baigner ce récit, il est aussi destructeur. Il entraine progressivement nos personnages dans une vague de mensonges, de-laquelle ils ne pourront pas ressortir. Spectateur extérieur mais aussi intérieur de nos personnages, nous assistons tantôt à leur levée de masques, tantôt à la mise en place de leur faux-semblants. Une apparente force pour Ludovic, homme au physique impressionnant; un apparent contrôle pour Aurore, business woman en dérive.
Au fils des mensonges et de l’effritement de leur vie, ces masques vont devoir tomber jusqu’à l’ultime sentence « repose-toi sur moi », signe que chacun va enfin lâcher les armes pour se montrer sous sont vrai jour, homme-femme meurtri par la vie mais profondément amoureux. Nous nous attachons très rapidement à ces deux être que tout ou presque oppose, parce qu’ils sont vibrants d’humanité et que leur failles sont un peu celles que l’on retrouve en chacun de nous.

Le roman en bref

Portée par la plume délicate et vibrante de Serge Joncour, Repose-toi sur moi est une formidable histoire d’amour, complexe et pure. Un roman émouvant et sensible à découvrir !

Repose-toi sur moi
Serge Joncour
J’ai lu, 2017

Ma note : ★★★★★

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Pause jeunesse

Une magnifique histoire d’amour pleine de tendresse et de poésie : Eleanor and Park – Rainbow Rowell

Tout commence dans un bus…

C’est le premier jour d’une nouvelle vie pour Eleanor. Elle prend le bus pour se rendre à son nouveau lycée. Elle vient de ré-emménager avec sa mère, après plusieurs années d’absence. Dans le bus, chacun a déjà sa place attitrée. Pas questions d’y déroger ! Eleanor ne trouve pas de place pour s’asseoir… C’est alors que Park, un garçon solitaire et secret décide de se décaler… Eleanor est trop rousse, trop ronde, trop étrange, elle devient progressivement la tête de turc du lycée. Pourtant, au fur et à mesure des trajets, Eleanor et Park vont peu à peu se découvrir, se lier d’amitié et tomber amoureux à travers leur fascination commune pour les comics. Park va alors devenir le rayon de soleil d’Eleanor, tiraillée entre sa famille conflictuelle et le harcèlement qu’elle subit à l’école. Park, quant à lui, sera prêt à tout pour sortir Eleanor de sa vie quotidienne…

Une bulle d’amour

Encore une fois, j’ai découvert ce roman lorsque j’étais dans mon ancien travail et j’avais décidé, au vue des superbes critiques que j’avais lu, de l’ajouter à ma wish list. Cela fait maintenant un petit moment qu’il y stagnait alors quand je l’ai vu passer dans mon nouveau travail, je n’ai pas pu m’empêcher de l’emprunter. Vous savez que je ne suis pas initialement friande des romances mais ce texte m’a totalement réconcilié avec ce genre.

Ce roman m’a donné un grand sourire, m’a enveloppé de douceur malgré les sujets très difficiles qu’il aborde. Nous sommes emmener dans la bulle d’Eleanor, une bulle de positivité, d’amour. La bulle qu’a crée Park et dans laquelle ils se lovent. Cette histoire d’amour est très touchante, captivante. En commençant ce livre nous sommes happé par ce qui se dessine tout en finesse, par petite touche. Malgré cette apparente lenteur, ce roman nous entraîne dans un rythme entêtant. C’est un petit bonbon, d’une douceur incroyable, un petit rayon de soleil.

Un contexte historique très intéressant

Le récit se déroule dans les années 80. Rainbow Rowell y a immiscé tout un tas de références à ces années, que ce soit en terme de comics, de groupe de rock, de style vestimentaires… Nous sommes vraiment ancrés dans le réel et les lecteurs plus âgées pourront y retrouver avec nostalgie des souvenirs passés.

Le contexte historique confronte nos personnages à des situations que nous ne pourrions pas connaitre au XXIème siècle. Pour communiquer, Eleanor et Park doivent utiliser le téléphone fixe familial puisque les téléphones portables n’existaient pas. Mais Eleanor n’en possède pas. Nos deux personnages se rêvent une vie amoureuse en dehors des temps du bus et vont baser une partie de leur histoire d’amour sur leur rêve, leurs fantasmes lorsqu’ils sont séparés l’un de l’autre.

Quand deux grands timides se rencontrent…

On a tous connu une Eleanor dans sa vie. Une personne qui était un peu différente de la masse des élèves et qui se retrouvait malheureusement harcelée et mise à l’écart. Une personne avec une famille très compliquée, une personne extravertie avec un style original… On connait tous un Park, quelqu’un de très gentil, de très sensible mais qui est un peu à l’écart à cause de sa timidité. Ces deux personnages principaux sont hypersensibles, hyper réalistes et nous pouvons tous nous y identifier.

Eleanor et Park se sont rencontrés dans le bus et c’est leur différence qui va les lier. Ils sont tous deux très réservés et ils vont se rapprocher par le biais des comics, qu’Eleanor va commencer par lire par dessus l’épaule de Park. Progressivement, ils vont commencer à échanger, d’abord des regards, ensuite des paroles et leur histoire d’amour va se construire. Les sentiments amoureux très forts de nos personnage sont distillés au compte-gouttes, avec minutie par la plume très fine de Rainbow Rowell. C’est très touchant, très poétique de voir les tous petits pas de nos personnages et ça donne vraiment envie de retomber amoureux.

Entre harcèlement scolaire et difficultés familiales…

Au delà de son histoire d’amour, ce roman aborde des sujets très durs. Le thème central est le harcèlement scolaire. Eleanor est différente. Premièrement, elle est rousse, nous connaissons tous la discrimination que peuvent subir les personnes rousses lors de leur scolarité. Ensuite, elle est ronde et c’est également malheureusement une caractéristique qui est discriminée. Enfin, elle aborde un style vestimentaire assez spécial, surement à cause du fait que sa famille n’a pas les moyens de lui payer des vêtements neufs. Elle subit les moqueries constantes de ses camarades, qui peuvent par ailleurs aller très loin, puisqu’elle se fait taguer ses livres, pousser, insulter, on jette ses affaires dans les toilettes…

Nous découvrons dans ce roman toute la hiérarchie entre les élèves, avec des personnalités très populaires qui font la loi, des suiveurs et des « parias » qui subissent. Dans un premier temps, Park constate les moqueries à l’encontre d’Eleanor mais ne prend pas parti, c’est un personnage qui rase les murs. Malgré son courage, il n’aime pas les conflits. Il préfère rester dans sa bulle, avec ses comics et ses cassettes de rock. Eleanor, comme une bonne partie des personnes harcelées, a décidé de prendre du recul par rapport aux critiques, de se laisser faire et de ne pas répliquer.

Ce roman aborde également la question de la précarité à travers le contexte d’Eleanor et de sa famille. Eleanor vit dans une famille très pauvre. Elle ne possède pas d’affaires à elle et doit partager sa chambre avec sa fratrie. De plus, le contexte familial d’Eleanor est très malsain, entre violence conjugale, alcoolisme et harcèlement moral.

Le roman en bref

Eleanor and Park est un roman hyper sensible, touchant, un véritable coup de cœur que je recommande chaudement, car il nous redonne envie de tomber amoureux. Tout en finesse et toute en justesse, il nous conte les premiers émois amoureux tout en traitant de sujets plus sombres,comme le harcèlement scolaire et les difficultés familiales.

Eleanor and Park
Rainbow Rowell
Pocket jeunesse, 2014

Ma note : ★★★★★

Vous recherchez une jolie histoire d’amour ? Vous aimerez également Nos cœurs tordus de Séverine Vidal et Manu Causse.
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Pause jeunesse

Un roman tendre et fascinant sur la trans-identité : Celle dont j’ai toujours rêvé – Meredith Russo

Celle dont j'ai toujours rêvé

Un mystérieux secret

Suite à des problèmes personnels et scolaires, Amanda Hardy change de lycée et va s’installer chez son père. Elle cherche maintenant à faire oublier son passé et à s’intégrer complètement malgré son mystérieux secret. Elle va alors rencontrer de nouvelles amies, ainsi que le beau Grant qui va la pousser à baisser sa garde et à se dévoiler…

Le genre en roman

J’ai découvert ce roman lorsque j’étais encore dans mon ancien travail et il m’avait tout de suite fait de l’œil, puisque j’avais lu de très bonnes critiques à son sujet.

De plus, il nous parle de la trans-identité, un sujet qui m’intéresse beaucoup en ce moment. J’aurai finalement pu le mettre dans ma PAL pour le challenge mars au féminin puisqu’en questionnant l’identité de genre, il questionne aussi la féminité et la place des hommes et des femmes dans notre société.

Des thématiques difficiles traitées avec brio

Ce roman est un petit bonbon, qui aborde pour autant des thèmes très importants et sérieux comme les questions de l’acceptation de soit, de l’identité de genre, le suicide, le harcèlement scolaire, les difficultés à vivre, à s’adapter. Ces questions sont abordées sans niaiseries et tout en finesse, tout en justesse, sans trop en faire, sans crise de larmes.

J’étais vraiment très contente de découvrir un roman qui parle aussi bien de la question de la trans-identité, même si l’auteur le précise bien qu’Amanda est le « cliché » de ce qu’est la dysphorie de genre et des choix qu’elle engendre. En effet, elle a décidé de subir des chirurgies, elle a découvert son mal-être très jeune et donc elle n’a pas eu de puberté totale. Le parcours d’Amanda n’est donc pas représentatif de l’intégralité des parcours trans. Pour autant cette histoire est bouleversante et touchante. C’est vraiment une histoire à mettre entre les mains de tous les adolescents pour leur faire prendre connaissance de ce phénomène et leur faire comprendre ses implications.

Ce roman nous parle également de vie d’adolescents, comme par exemple des premières histoires d’amour, des histoires puissantes, qui marque la vie d’un adolescent et qui peuvent prendre des ampleurs incroyables. A l’adolescence, nous sommes des amoureux transis et c’est la période de nos premières soirées, d’amitiés très profondes, de sorties entre copines, des complexes et de vie au lycée. C’est donc un livre qui, au-delà de la question de la trans-identité aborde également des questions universelles.

Une histoire d’amour au petits oignons

J’ai littéralement dévoré ce roman, pourtant centré sur une histoire d’amour; vous connaissez ma méfiance envers les romances. J’ai particulièrement apprécié le dosage. Les ingrédients choisis sont classiques et appréciés, mais le roman n’est pas cliché, trop pleins de bon sentiment ou trop à l’eau de rose.

J’ai également beaucoup aimé le fait que le récit au présent soit ponctué de flash back sur le passé d’Amanda, son passif, ce qui l’a poussé à faire ce choix si difficile. Ces flash back créent du dynamisme dans le récit. On a hâte de terminer ces récits passés pour pouvoir retourner dans le présent d’Amanda, surtout quand l’histoire d’amour s’intensifie ou que nous sommes face à des nœuds de l’intrigue plus importants !

Un personnage haut en couleur

J’ai vraiment adoré le personnage d’Amanda, la femme forte par excellence. Elle a eu la chance d’avoir une famille et notamment une mère, qui l’a beaucoup épaulée. Pourtant, la vie n’a pas était facile avec elle puisqu’elle est née dans le mauvais corps et elle a du se battre contre les persécutions de petits camarades. Elle a subi du harcèlement à l’école et notamment des violences qui l’ont poussées à faire une tentative de suicide. Pour autant, Elle a su se relever et affronter le regard des autres et les préjugés. Elle est très courageuse, très pugnace.C’est un très beau personnage, une très belle femme, sûre d’elle sans vraiment l’être, ce qui lui confère un charme fou.

Globalement, tous les personnages de ce romans sont des êtres de bienveillants et notamment Grant, qu’Amanda va rencontrer et qui va lui faire découvrir les prémices de l’amour. Les nouvelles copines d’Amanda vont l’entourer et la protéger.

Le roman en bref

Celle dont j’ai toujours rêvé est une ode à la tolérance qui nous parle de la question du genre et de la trans-identité, un sujet très important, encore très peu traité dans la littérature adolescente. C’est un très joli roman, bien dosé, bien écrit, avec un personnage principal vraiment très touchant. Une très belle lecture, un bonbon d’amour à découvrir !

Celle dont j’ai toujours rêvé
Meredith Russo
Pocket jeunesse, 2017

Ma note : ★★★★★

Vous aimez les jolies histoires d’amour ? Je vous conseille également Hopeless de Coleen Hoover.
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Pause jeunesse

La sélection : l’élite (Tome 2) – Kiera Cass

Le combat des six dernières prétendantes

America fait toujours partie de la sélection ! Aujourd’hui, parmi les 35 candidates qui participent à cette incroyable aventure qui définira la reine de demain, il ne reste plus que 6 prétendantes ! America doit maintenant tout donner pour ravir définitivement le cœur de Maxon mais aussi prouver à ses parents qu’elle est digne et compétente de monter sur le trône d’Iléa. C’était sans compter le beau Aspen, devenu garde royal au palais et les innombrables attaques des rebelles qui vont venir semer la zizanie dans la sélection.

Un récit étonnamment attirant…

J’avais écouté le tome 1 de cette saga, dont j’avais beaucoup entendu parlé, en livre audio l’été dernier. Je me souviens avoir accroché au récit assez intéressant, en déplorant par ailleurs la qualité littéraire du roman. Je me souviens avoir trouvé l’écriture assez banale et le récit assez souvent cliché. Cependant, par une obscure raison, j’avais quand même eu envie de continuer cette histoire.

Encore une fois, je n’ai pas vraiment accroché à la plume de l’auteur avec son phrasé et son vocabulaire très simple. J’ai trouvé cette écriture assez pauvre et pleine de clichés. Après, je ne recherche pas vraiment une littérature d’une extrême qualité dans ce genre de roman. Si l’intrigue se développe comme je le souhaite je pourrait par ailleurs bien appréciée cette saga, malgré tout rafraîchissante.

Une histoire d’amour clichée

Dans ce tome, pas de nouveaux personnages, nous retrouvons les personnages centraux de l’histoire et du triangle amoureux : America, la sélectionnée, Aspen, l’ancien amoureux d’America qui est devenu garde et Maxon, le prince à la recherche d’une femme. Le sujet central de ce tome n’a donc pas changé puisque c’est l’indécision d’America dans sa vie amoureuse. Nous retrouvons également le décors initial du palais royal, puisque les candidates y sont enfermées jusqu’à la fin du processus de sélection.

Si vous lisez depuis un petit moment le blog, vos savez sans doute que j’ai une aversion pour les histoires d’amour clichées, gnian gnian… Ici, nous sommes dans une histoire d’amour de ce type, fleurtant parfois avec le ridicule… De plus, elle exploite les lieux communs des romances puisqu’on y retrouve l’éternel triangle amoureux, le personnage masculin courageux, l’amour caché, le personnage masculin très beau mais avec des face cachées, la belle jeune femme un peu naïve que tous les hommes veulent séduire…

Des personnages féminin clichés

Les personnages féminins de ce roman sont d’ailleurs extrêmement clichés et au antipode de ce que j’aime retrouver dans la littérature. J’aime des personnages féminins forts, affranchis, féministes, qui prennent leur envol. Dans ce roman, je me retrouve face à des personnages très centrés sur l’apparence, les bonnes meurs et dont le seul but dans la vie est de trouver un mari ! Mis à part la quête du pouvoir, du prestige et de la beauté, elle n’ont aucunes réflexions personnelles.

Une dimension politique qui se dessine

Au delà d’une histoire d’amour parfaite que peuvent potentiellement vivre Maxon et America, le roman nous dresse quand même le portrait d’un monde dytopique complètement inégalitaire et remplit d’injustices. La figure des renégats est sans doute l’idée la plus intéressante de ce roman, même si elle est exploitée à tort et à travers…

Une dimension plus politique commence à se dessiner dans l’histoire, qui selon moi tourne en rond dans ce tome, puisqu’America commence à se poser des questions sur le pouvoir en place. Malgré tout, l’autrice n’a fait effleurer la face immergée de l’iceberg et j’attend maintenant de cette histoire qu’elle exploite à fond cet axe pour devenir intéressante. Je lirais donc le tome trois, par simple curiosité, en espérant que mon horizon d’attentes soit exaucé.

Le roman en bref

Avec ces personnages féminins clichés et son triangle amoureux qui n’en finit pas, ce deuxième tome développe des travers de l’histoire que je n’avais pas apprécié dans le premier tome. L’histoire reste malgré tout bonne enfant et rafraîchissante. Pour les fan de romans à l’eau de rose et les jeune adolescentes romantiques.

La sélection : L’élite (tome 2)
Kiera Cass
Robert Laffont, 2013

Ma note : ★★☆☆☆

Vous souhaitez découvrir une jolie histoire d’amour ? Vous aimerez également Hopeless de Coleen Hoover.
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Pause jeunesse

Dépasser son handicap par l’amour: Et plus si affinités – Sara Barnard

Couverture du roman Et plus si affinité de Sarah Barnard

Quand deux handicap se rencontrent

Cette année, c’est le grand changement pour Steffi. Elle doit faire sa première rentrée sans Tem, sa meilleure amie. Si cette situation semble facile au premier abord, elle relève d’un véritable challenge pour Steffi, qui souffre de mutisme sélectif. A chaque fois que la jeune fille est en situation de stresse, elle ne peut plus parler. Mais cette année, elle ne sera plus la seule à être un peu différente puisqu’elle va rencontrer le beau Nick, sourd de naissance.

Un roman d’amour … et plus si affinité

Pour une fois, j’avais envie d’un peu d’amour, de ma dose de guimauve. Lorsque j’ai vu passer ce petit roman je me suis dit chouette, quelle belle couverture pleine de couleurs ! Pourtant, malgré son apparente légèreté, ce roman est bien plus profond et sensible puisqu’il traite du handicap et de la différence.

Ce texte tout en douceur nous invite à suivre avec bienveillance le passage à l’âge adultes de deux adolescents un peu différents puisque tout deux en situation de handicap. Contrairement à de nombreux textes sur le handicap qui insiste sur la « normalité » des personnages, ce roman nous parle aussi des limites ou tout du moins des freins de notre monde peu adapté. 

Un silence libérateur

Véritable ode à la tolérance, ce roman nous parle également de la thématique de la communication à travers le handicap. Si être sourd ou muet semble un frein énorme pour le commun des mortels, nos deux personnages se rassemblent autour de la langue des signes, véritable libération pour Steffi. La bulle de silence qu’elle va construire avec Rhys lui permettra de s’ouvrir au monde et d’enfin accepter sa maladie et s’émanciper.

Vous le savez peut-être si vous suivez mes chroniques depuis un petit moment, je ne suis pas de celle qui affectionne les romances trop gnangnan et guimauve. Globalement, je n’ai pas fait d’indigestion pendant ma lecture et c’est même le côté dès fois un peu trop mélodramatique de certaines situation qui m’a plus déranger (oui, oui, moi j’ai été dérangé par du mélodramatique). Comme un bon nombre de ses contemporains, ce roman surfe sur la tendance de la sick lit grâce à laquelle de nombreux textes magnifiques ont émergés mais qui commence, je dois bien le dire, à un peu me lasser.

Des personnages aussi courageux que vulnérables

Dès le début du roman, Steffi, est présenté comme une personnes fragile et vulnérable. Muette la plupart du temps, elle souffre d’un mutisme sélectif, elle n’arrive pas à parler en présence d’étrangers. Elle est décrite comme extrêmement dépendante. De ses parents, qui la couve à outrance mais aussi de sa meilleure amie, sans qui elle ne s’est jamais sentie exister. Avec l’absence de Tem, nous assistons peu à peu à la libération de Steffi, une petite chenille qui va se transformer en papillon, grâce également au courage que lui insuffle l’amour. 

Rhys c’est la présence réconfortante, le boule d’énergie et de positivité de Steffi. Il est présenté comme un garçon épanoui, entouré, courageux. Ensemble, ils nous prouvent que « l’amour peut vaincre tous les maux » mais aussi que « l’amour peut briser des frontières », dans leur cas, celles du handicap et des idées préconçues qui restreignaient leur imagination.

Le roman en bref

Plein de douceur, ce texte très accessible nous donne à voir l’émancipation et la transcendance de Steffi, une jeune fille atteinte de mutisme sélectif qui peine à trouver un sens à sa vie. Une jolie histoire d’amour, à découvrir avec un chocolat chaud et un bon plaid. 

Et plus si affinités
Sara Barnard
Casterman, 2018

Ma note : ★★★☆☆

Ce roman vous intéresse ? Vous aimerez également Nos cœurs tordus de Séverine Vidal et Manu Causse. D’autres idées en lien avec cette thématique ? N’hésitez pas à partager e commentaire ! 

Découvertes Adulte

L’autopsie d’un dérapage : Les cœurs autonomes – David Foenkinos

Quand l’amour amène à la destruction

Elle n’avait jamais aimé autant un homme que lui. Il était son ancrage, son pilier, elle l’aurait suivi partout. Au départ, il était juste engagé politiquement. Puis, il est progressivement devenu extrémiste, aveuglé par de mauvaise relation et une soif de justice. Ils ont décidés de vivre en marge de la société, seul leur amour comptait, jusqu’à ce jour où tout à basculer…

Un roman glaçant sur une décente aux enfers

Alors que j’avais été déçue par une précédente lecteur de David Foenkinos, j’ai décidé de retenter l’expérience en voyant passer un de ses titres à la bibliothèque. J’ai notamment été attirée par le sujet de ce roman, éloigné des thèmes habituel de l’auteur. Il est en effet inspiré de l’affaire Florence Rey et Aubry Maupin qui s’est déroulée en 1994, un déferlement de violence qui a choqué lignification publique.

Ce texte est un raz de marré d’émotions, celles vécues par nos personnages qui ne contrôle plus rien et celles observées pas un narrateur qui n’a rien pu contrôlé et tente aujourd’hui de comprendre. Comment ces deux gamins tous ce qui a de plus normaux ont-ils pu arriver à un tel niveau de violence ? Comment expliquer leur choix de vie, leur décente aux enfers ?

A travers une plume acerbe, l’auteur nous présente un couple fou amoureux, possessif, excessif et destructeur. Il traite du thème universel de l’amour sous son angle le plus dramatique puisque plutôt que d’amener à la transcendance, il abouti à la destruction des êtres en des vies. 

Il nous montre aussi les limites d’un engagement politique excessif dans lequel on se perd, d’un engagement subi plus que réfléchi et motivé par des personnes malveillantes. Nos deux protagonistes sont ici le portrait de la naïveté dans le combat politique, de l’innocence de la jeunesse bafouée. 

Deux gamins perdus sur le fil d’un rasoir

David Foenkinos nous dépeint deux gamins perdus, un jeune homme en besoin d’exprimer sa colère et sa domination et qui teste constamment ses limites et une jeune fille en manque de reconnaissance qui aurait pu tout faire basculer si elle avait tenté de s’affirmer et de revendiquer son individualité.

Malgré qu’on ne puisse pas vraiment apprécier la protagoniste principale de l’histoire, on en viendrait presque à la prendre en pitié, elle, qui ballottée par la vie et aveuglement amoureuse a commis l’impensable. C’est ce qui fait pour moi la force de ce récit, qui dresse, de manière un peu trop mélodramatique quelque fois, l’autopsie du dérapage d’une jeune fille comme les autres. Enfin, comme les autres peut-être pas tant que ça, puisque notre protagoniste a toujours souffert d’un manque de reconnaissance, elle a toujours voulu être différentes des autres. Née dans une famille compliquée elle se jettera en pleine conscience dans cette relation destructrice, tant la reconnaissance de son amoureux est importante pour elle.

Le roman en bref

En s’inspirant d’un fait divers qui a marqué sa génération, David Foenkinos nous dresse un portrait de deux adolescents pommés, fou d’amour, ayant décidés de vivre au marges de la société. Un texte textes terrifiant, qui nous décrie avec horreur l’autopsie du dérapage.

Les cœurs autonomes
David Foenkinos
Grasset, 2006

Ma note : ★★★★☆

Pause jeunesse

Une romance envoûtante : Hopeless de Coleen Hoover

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Sky à 17 ans et n’est jamais allée à l’école. Pour cause, elle suit des cours à domicile, chez sa mère adoptive Karen. Lassée d’être coupée du monde, Sky va décider de s’inscrire au lycée pour effectuer sa nouvelle année scolaire. Elle va très vite faire la connaissance du beau Holder, qui va venir chambouler sa vie et son cœur. 

Après avoir beaucoup entendu parler de cette duologie, je me lance enfin. Personnellement, je ne suis pas une grande lectrice de romance, encore moins Young-adulte car j’ai du mal avec le côté fleur bleu et la construction psychologique des personnages, qui est pour moi souvent bâclée dans ce genre de titre. Hors, j’ai été ici agréablement surprise car je trouve que l’auteur a vraiment chercher à donner de la profondeur aux personnages. Cette profondeur passe notamment par une très belle retranscription des sentiments contraires que peut ressentir une personne en conflit intérieur.  

Colin Hoover maîtrise aussi à la perfection le suspense et le titre n’est pas une seconde ennuyeux grâce aux multiples rebondissements présents aux fils de ses pages. J’ai vraiment beaucoup accroché avec l’histoire que j’ai d’ailleurs lue d’une traite, toute la nuit. J’ai maintenant hâte de me plonger dans Loosing Hope, qui raconte l’histoire du point de vue de Holder. Les personnages, tant de Holder que de Sky sont très attachants et nous amènent à réfléchir à la notion de réputation, si chère à tous les adolescents. Il est donc très facile de s’identifier à eux. Le titre donne à voir des sujets plus grave comme le rejet, les problèmes familiaux, l’adoption… Même si j’ai retrouvé dans ce roman des passages d’éternelle guimauve typique des romances, ces dernièrs se pardonnent aisément tant les sentiments dévorants des personnages semblent crédibles au vue de leur situation. 

Ce titre, véritable page turner plein d’émotions est pour moi un indispensable de cette été. Il narre en effet une très belle histoire d’amour qui vous feras rêver sur la plage…

Hopeless
Colin Hoover
Pocket Jeunesse, 2016

Ma note : ★★★★☆

Découvertes Adulte

Mon premier coup de coeur de 2017 : La femme au carnet rouge – Antoine Laurain

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Laure s’est faite agresser. Pire que tout, l’individu lui a volé son sac. Comme pour toute les femmes, ce dernier contient des objet du quotidien divers et variés auxquels Laure tient énormément. Laurent, un libraire divorcé, va retrouver ce sac posé sur une poubelle. Intrigué, il va le conserver et mener l’enquête afin de retrouver sa mystérieuse propriétaire. Cette recherche va irrémédiablement changer sa vie…

Encore une fois, je suis une victime (dans le sens positif) des mises en valeur de titre de ma bibliothèque. De plus, la petite dédicace pour les usagers de la bibliothèque faite par l’auteur sur la première de couverture a achevée de piquer ma curiosité. A travers ce roman, je découvre la plume d’Antoine Laurain, un style sublime et plein de poésie. J’ai été littéralement emporté par l’histoire, que j’ai dévoré en une soirée. Ce titre est pour moi une superbe romance contemporaine. C’est une histoire touchante et romantique avec laquelle on a le sourire aux lèvres et le cœur qui bat à la chamade. Elle est aussi pleine de suspense et de rebondissement et nous tient en haleine jusqu’à la fin. De plus, elle n’est pas du tout clichée et change des romances classiques et « gnian-gnian », dont je ne suis pas du tout friande. 

J’ai aussi apprécié les nombreuses références littéraires glissées au fil du texte. C’est d’ailleurs Patrick Modiano qui permet à Laurent de reconstituer la première pièce du puzzle. De plus, je me suis très vite prise d’affection pour Laurent, d’autant plus qu’il est libraire.  Je vais donc me jeter très prochainement sur un nouveau titre de cet auteur : Le chapeau de Mitterrand.

Bien menée, captivante, entraînante et touchante, cette romance contemporaine est mon premier coup de cœur de l’année. C’est un petit carré de chocolat que l’on fait fondre avec plaisir sous sa langue !

La femme au carnet rouge
Antoine Laurain
Flammarion, 2014

Ma note : ★★★★★