Vania Studel, quinze ans, vit seule avec son père taxidermiste depuis la mort de sa mère. Avec son meilleur ami Pierre-Rachid et sa copine Victoire, ils sont un peut à part dans le lycée. Invisibles. Pourtant un jour, Vania va recevoir un mail anonyme lui indiquant qu’elle n’est pas une simple fourmi noire…
Un roman captivant pleins d’émotions
Je vous présente aujourd’hui un roman que j’ai découvert il y a un petit moment maintenant mais qui m’a beaucoup marqué, si bien que les sentiments qu’il m’a inspiré, tout comme l’histoire global de ce roman sont encore frais dans ma tête. Il fut en effet pour moi une véritable révélation pleine d’émotions, un coup de cœur que je vous conseille à mille pour cent !
Adolescence et humour
Ce titre s’apparente à un roman d’initiation, prenant, envoutant, il se dévore d’une seule traite, mené par en plume toujours très juste. A travers l’humour et l’autodérision de notre personnage principale, Emilie Chazerand aborde LES sujets adolescents comme l’amitié, l’amour, la confiance en soi ou encore le regard des autres. On y retrouve également des sujets plus grave comme la mort ou le harcèlement scolaire.
Ce roman est par ailleurs un cocktail d’émotions fortes. Il nous fait passer au fil des chapitre du rire au larme, sans pour autant avoir à forcer les choses. C’est intelligent, frai et complètement déboussolant. Par son humour décalé et ses personnages moqués ce roman m’a par ailleurs fait pensé au très beau texte Les petite reines de Clémentine Beauvais.
Un personnage plein d’humour et d’autodérision
J’ai vraiment adoré Vania. L’autodérision et elle ne font qu’un. Ce qui cache cependant un gros manque de confiance en elle. Elle est constamment entrain de se dévaloriser, ce qui l’empêche de développer ses relations sociales. La preuve, elle a elle même créé « le club officiel des minables »!
Malgré tout c’est un personnage courageux et plein d’entrain. Le récit nous permet de la voir évoluer, de bonnes en mauvaises décisions mais en gardant toujours quoi qu’il arrive cet humour décapant qu’on lui aime tant.
Le roman en bref
Entre humour et sujets sérieux, Emilie Chazerand nous entraine dans le monde de Vania. Un roman pleins d’émotions fortes qui nous fait grandir au rythme des pages…
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Dans l’école de Louise, il y les enfants de la ville et ceux de la vallée. La vallée est un endroit perdu dans la montagne. Sauvage, il est également inaccessible en plein hivers. Les hommes travaillent à la scierie et vivent depuis des générations dans le village. Aucun étranger ne vient jamais habiter dans ses lieux, jugés trop arides. Or, un jour, un nouveau monte dans le bus de la vallée. Il s’appelle Chems et il est différent…
Différence et rejet
J’ai récupéré ce roman à mon ancien travail. Xavier-Laurent petit est un auteur très connu en littérature jeunesse, que j’avais envie de découvrir depuis longtemps. J’avais donc mis ce roman dans ma wish list depuis longtemps.
Publié en 2009, il est d’une criante actualité. Il aborde des thèmes sensibles comme en premier lieu la question de la différence. Si ça n’est jamais clairement exprimé, on comprend très vite que Chems est en fait un Indien et qu’il a donc des croyances et un mode de vie aux antipodes du reste du village. Dans la vallée, les gens ne sont généralement pas habitués à voir arriver des étrangers. Cette différence ne fait donc qu’accentuer leur méfiance, leur rejet et même leur méchanceté. Là haut, la différence fait peur. Pour autant, Louise, le personnage principal de ce récit va prendre le contre-pied du reste des habitant en comprenant que Chems est un garçon très intéressant qu’il a beaucoup à lui apprendre, notamment sur la nature et la vie.
Écologie contre capitalisme
Ce texte parle également d’écologie, un sujet au cœur des débats actuels. Le personnage de Chems est militant. Ses origines indiennes lui ont inculqués une connaissance approfondi de la nature, des animaux et des plantes qui l’entoure. Il adore les grands espaces et respecte profondément tous les êtres vivants. C’est ce qu’il transmet à Louise, elle aussi imprégnée par la nature depuis son plus jeune âge, comme tous les autres enfants de la vallée. Pour autant, lorsque le projet de destruction de la vallée apparait, personne ne s’y oppose. La travail est plus important que la nature pour les personnages de ce roman.
Ce texte est la parfaite illustration du triomphe du profit et du capitalisme sur la nature, dont nous voyons des exemple tous les jours comme par exemple avec le projet montagne d’or en Guyane. Pour Chems, qui s’attache à des valeurs plus traditionnelles, ce choix est incompréhensible. Si l’auteur ne se prononce pas sur la question, il nous donne à voir les deux points de vues à travers le personnages du père de Louise, heureux de retrouver un travail et celui de Chems, qui représente la lutte pour la sauvegarde de la biodiversité. La texte s’attache par ailleurs à nous peindre, pendant toute sa première moitié, un tableau des splendeurs de la montagne, tandis qu’il décrit la brutalité des travaux et la destruction dans l’autre moitié.
Un personnage courageux et ouvert d’esprit
J’ai beaucoup aimé le personnage de Louise. Elle est très juste dans tous ce qu’elle fait. Elle est dévouée, que ce soit envers son père comme envers d’autres habitants du village mais aussi envers ses convictions. Elle est courageuse et ne se laisse pas abattre, quitte à se mettre en contradiction avec les idées de son père, la seule famille qu’il lui reste.
Son père est un homme assez traditionaliste et il voit d’un mauvais œil le rapprochement de sa fille avec cet étranger, qu’il n’accepte pas dans la vallée. Louise elle, fait fi de ses préjugés pour apprendre à connaitre Chems malgré ses différences. Elle est le symbole de la tolérance de ce roman, dans ce village très fermé de hautes montagne.
Le roman en bref
Amené par la très belle plume de Xavier-Laurent Petit, ce récit criant d’actualité nous plonge au plein cœur de questions économiques, écologiques et migratoires. Un texte fort qui restera très longtemps dans ma bibliothèque. Une ode à la nature et à la tolérance, que je vous recommande chaudement !
L’attrape rêve Xavier-Laurent Petit L’école des loisirs, 2009
Ma note : ★★★★★
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C’est le premier jour d’une nouvelle vie pour Eleanor. Elle prend le bus pour se rendre à son nouveau lycée. Elle vient de ré-emménager avec sa mère, après plusieurs années d’absence. Dans le bus, chacun a déjà sa place attitrée. Pas questions d’y déroger ! Eleanor ne trouve pas de place pour s’asseoir… C’est alors que Park, un garçon solitaire et secret décide de se décaler… Eleanor est trop rousse, trop ronde, trop étrange, elle devient progressivement la tête de turc du lycée. Pourtant, au fur et à mesure des trajets, Eleanor et Park vont peu à peu se découvrir, se lier d’amitié et tomber amoureux à travers leur fascination commune pour les comics. Park va alors devenir le rayon de soleil d’Eleanor, tiraillée entre sa famille conflictuelle et le harcèlement qu’elle subit à l’école. Park, quant à lui, sera prêt à tout pour sortir Eleanor de sa vie quotidienne…
Une bulle d’amour
Encore une fois, j’ai découvert ce roman lorsque j’étais dans mon ancien travail et j’avais décidé, au vue des superbes critiques que j’avais lu, de l’ajouter à ma wish list. Cela fait maintenant un petit moment qu’il y stagnait alors quand je l’ai vu passer dans mon nouveau travail, je n’ai pas pu m’empêcher de l’emprunter. Vous savez que je ne suis pas initialement friande des romances mais ce texte m’a totalement réconcilié avec ce genre.
Ce roman m’a donné un grand sourire, m’a enveloppé de douceur malgré les sujets très difficiles qu’il aborde. Nous sommes emmener dans la bulle d’Eleanor, une bulle de positivité, d’amour. La bulle qu’a crée Park et dans laquelle ils se lovent. Cette histoire d’amour est très touchante, captivante. En commençant ce livre nous sommes happé par ce qui se dessine tout en finesse, par petite touche. Malgré cette apparente lenteur, ce roman nous entraîne dans un rythme entêtant. C’est un petit bonbon, d’une douceur incroyable, un petit rayon de soleil.
Un contexte historique très intéressant
Le récit se déroule dans les années 80. Rainbow Rowell y a immiscé tout un tas de références à ces années, que ce soit en terme de comics, de groupe de rock, de style vestimentaires… Nous sommes vraiment ancrés dans le réel et les lecteurs plus âgées pourront y retrouver avec nostalgie des souvenirs passés.
Le contexte historique confronte nos personnages à des situations que nous ne pourrions pas connaitre au XXIème siècle. Pour communiquer, Eleanor et Park doivent utiliser le téléphone fixe familial puisque les téléphones portables n’existaient pas. Mais Eleanor n’en possède pas. Nos deux personnages se rêvent une vie amoureuse en dehors des temps du bus et vont baser une partie de leur histoire d’amour sur leur rêve, leurs fantasmes lorsqu’ils sont séparés l’un de l’autre.
Quand deux grands timides se rencontrent…
On a tous connu une Eleanor dans sa vie. Une personne qui était un peu différente de la masse des élèves et qui se retrouvait malheureusement harcelée et mise à l’écart. Une personne avec une famille très compliquée, une personne extravertie avec un style original… On connait tous un Park, quelqu’un de très gentil, de très sensible mais qui est un peu à l’écart à cause de sa timidité. Ces deux personnages principaux sont hypersensibles, hyper réalistes et nous pouvons tous nous y identifier.
Eleanor et Park se sont rencontrés dans le bus et c’est leur différence qui va les lier. Ils sont tous deux très réservés et ils vont se rapprocher par le biais des comics, qu’Eleanor va commencer par lire par dessus l’épaule de Park. Progressivement, ils vont commencer à échanger, d’abord des regards, ensuite des paroles et leur histoire d’amour va se construire. Les sentiments amoureux très forts de nos personnage sont distillés au compte-gouttes, avec minutie par la plume très fine de Rainbow Rowell. C’est très touchant, très poétique de voir les tous petits pas de nos personnages et ça donne vraiment envie de retomber amoureux.
Entre harcèlement scolaire et difficultés familiales…
Au delà de son histoire d’amour, ce roman aborde des sujets très durs. Le thème central est le harcèlement scolaire. Eleanor est différente. Premièrement, elle est rousse, nous connaissons tous la discrimination que peuvent subir les personnes rousses lors de leur scolarité. Ensuite, elle est ronde et c’est également malheureusement une caractéristique qui est discriminée. Enfin, elle aborde un style vestimentaire assez spécial, surement à cause du fait que sa famille n’a pas les moyens de lui payer des vêtements neufs. Elle subit les moqueries constantes de ses camarades, qui peuvent par ailleurs aller très loin, puisqu’elle se fait taguer ses livres, pousser, insulter, on jette ses affaires dans les toilettes…
Nous découvrons dans ce roman toute la hiérarchie entre les élèves, avec des personnalités très populaires qui font la loi, des suiveurs et des « parias » qui subissent. Dans un premier temps, Park constate les moqueries à l’encontre d’Eleanor mais ne prend pas parti, c’est un personnage qui rase les murs. Malgré son courage, il n’aime pas les conflits. Il préfère rester dans sa bulle, avec ses comics et ses cassettes de rock. Eleanor, comme une bonne partie des personnes harcelées, a décidé de prendre du recul par rapport aux critiques, de se laisser faire et de ne pas répliquer.
Ce roman aborde également la question de la précarité à travers le contexte d’Eleanor et de sa famille. Eleanor vit dans une famille très pauvre. Elle ne possède pas d’affaires à elle et doit partager sa chambre avec sa fratrie. De plus, le contexte familial d’Eleanor est très malsain, entre violence conjugale, alcoolisme et harcèlement moral.
Le roman en bref
Eleanor and Park est un roman hyper sensible, touchant, un véritable coup de cœur que je recommande chaudement, car il nous redonne envie de tomber amoureux. Tout en finesse et toute en justesse, il nous conte les premiers émois amoureux tout en traitant de sujets plus sombres,comme le harcèlement scolaire et les difficultés familiales.
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Cette année, c’est le grand changement pour Steffi. Elle doit faire sa première rentrée sans Tem, sa meilleure amie. Si cette situation semble facile au premier abord, elle relève d’un véritable challenge pour Steffi, qui souffre de mutisme sélectif. A chaque fois que la jeune fille est en situation de stresse, elle ne peut plus parler. Mais cette année, elle ne sera plus la seule à être un peu différente puisqu’elle va rencontrer le beau Nick, sourd de naissance.
Un roman d’amour … et plus si affinité
Pour une fois, j’avais envie d’un peu d’amour, de ma dose de guimauve. Lorsque j’ai vu passer ce petit roman je me suis dit chouette, quelle belle couverture pleine de couleurs ! Pourtant, malgré son apparente légèreté, ce roman est bien plus profond et sensible puisqu’il traite du handicap et de la différence.
Ce texte tout en douceur nous invite à suivre avec bienveillance le passage à l’âge adultes de deux adolescents un peu différents puisque tout deux en situation de handicap. Contrairement à de nombreux textes sur le handicap qui insiste sur la « normalité » des personnages, ce roman nous parle aussi des limites ou tout du moins des freins de notre monde peu adapté.
Un silence libérateur
Véritable ode à la tolérance, ce roman nous parle également de la thématique de la communication à travers le handicap. Si être sourd ou muet semble un frein énorme pour le commun des mortels, nos deux personnages se rassemblent autour de la langue des signes, véritable libération pour Steffi. La bulle de silence qu’elle va construire avec Rhys lui permettra de s’ouvrir au monde et d’enfin accepter sa maladie et s’émanciper.
Vous le savez peut-être si vous suivez mes chroniques depuis un petit moment, je ne suis pas de celle qui affectionne les romances trop gnangnan et guimauve. Globalement, je n’ai pas fait d’indigestion pendant ma lecture et c’est même le côté dès fois un peu trop mélodramatique de certaines situation qui m’a plus déranger (oui, oui, moi j’ai été dérangé par du mélodramatique). Comme un bon nombre de ses contemporains, ce roman surfe sur la tendance de lasick lit grâce à laquelle de nombreux textes magnifiques ont émergés mais qui commence, je dois bien le dire, à un peu me lasser.
Des personnages aussi courageux que vulnérables
Dès le début du roman, Steffi, est présenté comme une personnes fragile et vulnérable. Muette la plupart du temps, elle souffre d’un mutisme sélectif, elle n’arrive pas à parler en présence d’étrangers. Elle est décrite comme extrêmement dépendante. De ses parents, qui la couve à outrance mais aussi de sa meilleure amie, sans qui elle ne s’est jamais sentie exister. Avec l’absence de Tem, nous assistons peu à peu à la libération de Steffi, une petite chenille qui va se transformer en papillon, grâce également au courage que lui insuffle l’amour.
Rhys c’est la présence réconfortante, le boule d’énergie et de positivité de Steffi. Il est présenté comme un garçon épanoui, entouré, courageux. Ensemble, ils nous prouvent que « l’amour peut vaincre tous les maux » mais aussi que « l’amour peut briser des frontières », dans leur cas, celles du handicap et des idées préconçues qui restreignaient leur imagination.
Le roman en bref
Plein de douceur, ce texte très accessible nous donne à voir l’émancipation et la transcendance de Steffi, une jeune fille atteinte de mutisme sélectif qui peine à trouver un sens à sa vie. Une jolie histoire d’amour, à découvrir avec un chocolat chaud et un bon plaid.
Une famille brillante où il est difficile de trouver sa place…
Dans la famille de Philibert, tout le monde possède un don : son frère est un musicien de renommée mondiale, sa sœur une danseuse étoile, son second frère un brillant informaticien… Ils ont tous découvert très jeunes leur talent caché. Tous, sauf Philibert…
Une jolie histoire qui dédramatise la différence
Ce court roman présent dans un de mes office était l’un des coups de cœurs de ma libraire. J’ai donc décidé de me plonger entre ses pages et j’ai bien fait, puisque ce roman met en scène une jolie petite histoire, pleine d’humour et de valeurs positives. Avec ses chapitres courts, il est aussi joliment illustré. Les noms des différents personnages sont autant de références qui raviront les lecteurs alertes (Wolfang le surdoué de la musique, Albert le génie des maths…).
Philibert est le dernier d’une fratrie pas comme les autres. Si ses frères et sœurs ont développés un dons extraordinaire de manière extrêmement précoce, ce n’est pas le cas de notre héros. Malgré sa pugnacité et ses multiples tentatives se soldant toutes par de lamentables échecs, le don de Philibert n’apparaît pas. Il est donc bien différent du reste de sa famille, qui même si elle ne le fait pas véritablement exprès, le lui fait bien sentir. Chacun réalise d’ailleurs d’ingéniosités pour résoudre ce problème, tant et si bien que Philibert est de plus en plus triste. Et c’est quand notre héro écoutera enfin sa petite voix intérieur et arrêtera de se chercher qu’il comprendra…
Un petit cancre très attachant
Le personnage de Philibert est vraiment très attachant. Rien d’étonnant, qui ne s’est jamais interrogé sur ses capacités ou sur son identité ? Même si nous ne venons pas de famille de magiciens, nous passons également par ces remises en question, ce cheminement intérieur. C’est ce que Philibert entreprend avec beaucoup de courage, puisqu’il ne baisse pas les bras malgré la pression familiale et ses nombreux échec.
Un récit qui invite à prendre son temps
A travers le sujet de l’identité, ce petit roman permet de dédramatiser beaucoup d’autres situations. A tous les adolescents qui s’inquiètent pour leur orientation, à tous les parents angoissés qui mettent la pression à leur enfants … Laissez le temps au temps. Tout vient à point à celui qui sait attendre, tel est le message que délivre ce petit roman.
Le roman en bref
En abordant des thèmes universels comme la différence et la construction de sa personnalité, ce court roman est un petit bonbon à mettre entre les mains de tous les jeunes lecteurs (8 ans et plus) et aussi, pourquoi pas, des parents trop stressés.
Maurice Dambeck est différent du reste de sa famille. A l’école, contrairement à ses frères et sœurs, il a de très bons résultats. Ce qui lui vaut le surnom de Tit’tête ou bouffon à lunettes. Malgré tout, Maurice, appelé aussi Mo, se sent bien dans cette famille haute en couleur, où les individus s’expriment avec un vocabulaire différent de celui de l’école et où il y a un brouhaha constant. Hors, un jour, son ami Hippolyte Castant et sa mère viennent chez lui pour un exposé. Le regard de Mo va alors complètement changer, pour le pire comme pour le meilleur !
J’ai découvert Jo Witek au printemps du livre de Grenoble, où j’ai eu la chance d’assister à une lecture à voix haute de son titre Trop tôt. J’ai vraiment adoré cette histoire qui m’as beaucoup touchée. C’est pour ça que j’ai décidé de me pencher sur ce nouveau titre et je n’ai pas été déçue. Il m’a fait vivre, cette fois encore une foule d’émotions. Je suis passée du rire au larme à travers cette histoire qui est pour moi un véritable coup de cœur.
Le personnage de Mo est vraiment très touchant. Son mal-être pousse les autres membres de sa famille à se poser des questions, notamment sur leur passé. Mo me fait penser à Donald dans Les Tuches (en moins caricatural bien sûr). Il est aussi pour moi ancré dans une réflexion que nous avons presque tous eu durant notre adolescence : Et si j’avais des parents différents ? Le thème de la différence sociale est aussi très présent. Ce titre est également vecteur de réflexion autour de notions comme le courage et le travail. Les parents de Mo incarnent d’ailleurs ces valeurs. Ils sont également le reflet des classes moyennes et basses. Pour autant, malgré les sujets très lourds abordés, l’histoire ne tourne pas au mélodrame puisque l’auteure a réussi à y insuffler beaucoup d’humour. La famille atypique de Mo et les situation cocasses dans lesquelles les personnages sont emportés nous font sourire ou même rire et amènent une véritable profondeur au récit. Oui, dans la vie tout n’est pas tout noir ni tout blanc !
Ce titre, tout en fraîcheur et en réalisme, amène le lecteur à réfléchir sur les notions très importantes de famille, de travail et de différences sociales. Très touchant, il est un de mes coups de cœur de 2017 !
Stephy et Callum sont amoureux. Amis de longue date, ils ont passé toute leur enfance ensemble. Pourtant tout les séparent. Stephy est une Primas, la fille du premier ministre. Callum est Nihils, sa mère était la domestique des parents de Stephy. Les Primas ont la peau noir et contrôlent les plus haute sphère du pays en dominant les Nihils. Les Nihis ont la peau blanche et vivent sous le joug des Primas. Ensemble Stephy et Callum vont essayer de changer les mentalités et de régler un conflit qui les dépasse.
En passant devant le rayon jeunesse de ma bibliothèque, j’ai été attiré par ce titre et cette couverture énigmatique. Le résumé de la quatrième de couverture m’a de plus interpellé : j’avais très envie de découvrir une nouvelle dystopie. Entre chien et loup est le premier tome d’une tétralogie. Malgré tout, les tomes peuvent se lire séparément car ils retracent chacun l’histoire d’une génération. C’est un titre plein de suspense et de rebondissements, un pages Turner auquel on arrive plus à ce détacher. J’ai d’ailleurs lu ce premier tome d’une traite malgré les quelques 416 pages.
Pour autant, comme toutes les dystopie, il traite d’un sujet grave et amène les lecteur à regarder autrement la société qui les entoure. Ce titre nous parle en effet de la différence sous toute ses formes (sociale, ethnique, culturelle…). A travers les deux personnages amoureux, on suit une possibilité de changements sociaux mais aussi la peur et le rejet de l’autre, l’incompréhension et l’intolérance face à la différence. Ces deux personnages principaux sont très touchants et on prend très vite parti pour eux. Globalement, je suis plutôt étonné de la dimension des personnages principaux, qui sont plutôt creux dans ce genre de lecture, mais qui paraissent ici mieux travaillés. Ce n’est malheureusement pas trop le cas des personnages secondaires, qui eux sont très « clichés ». La plume de Malorie Blackman est fluide, touchante et très accessible. Ce titre yong adulte, que je conseil à ceux qui ont dévoré Phobos de Victor Dixen, ravira donc les lecteur en quête d’un titre prenant rapide à lire.
Pleins de rebondissement et de retournement de situations, ce titre est pour moi un incontournable du genre. J’ai donc hâte de me plonger dans la suite de cette saga. A suivre…