
Après avoir subi une transmutation, le Roy-Soleil est devenu un vampire, le Roy des Ténèbre. Il a depuis créé la Vampyria, un vaste territoire sous le joug d’une aristocratie vampirique. Soumis à une taxe de sang, les roturiers sont considérés comme des réservoirs de nourriture. Jeanne, une jeune roturière voit sa famille être massacrée sous ses yeux. Elle décide alors de devenir Diane, une jeune noble, et fait son entrée à la cour sous la protection du Roy. Elle n’a qu’un seul objectif, la vengeance, coûte que coûte.
Une histoire de vampire mais pas que
Dans l’absolu, je ne suis pas fan des romans mettant en scène des vampires. Je penses que j’en ai lu beaucoup trop et j’ai fait une overdose de ces gentils monstres, tombant amoureux d’humaines innocentes et luttant pour venir à bout de leur monstruosité. Ce roman m’a pour autant attiré, déjà par sa jolie couverture, très mystérieuse, puis parce que j’ai apprécié le premier tome de Phobos, mais pas le second. J’avais donc envie de redonner une chance à cet auteur jeunesse, vraiment très apprécié par le public. Enfin, le pitch de ce roman comprend certes une histoire de vampire, mais sous un angle plus original, ce qui m’a séduit.
Un mélange « d’histoire » et de fantastique
A travers cette saga, Victor Dixen test un mélange étrange qui fonctionne plutôt bien. Il ancre son uchronie dans une époque moderne où tout est resté à la mode du roi soleil. Nous retrouvons donc les jeux de la cour, les tenue d’époques et les différentes classes sociales et leurs influences. Ce contexte lui sert de base pour exposer la domination des riches et nobles vampires sur le reste de la population. Ici comme dans l’histoire, la position sociale est ancrée dans les veines de chaque individus. Les vampires buvant celui des humains des plus basses classes, comme métaphore de la dominations des hautes sphères sur les plus basses.
Pour asseoir son univers fantastiques, Victor Dixen prend cependant de grosses distances face à l’histoire elle-même. Première et non des moindres, la place des femmes dans la société. Jeanne, orpheline dans sa vraie vie comme dans sa fausse, est envoyée dans l’école formant les jeunes nobles aux mœurs de la cour, ce qui n’existait d’ailleurs pas à ma connaissance, puisque les familles nobles se payaient des précepteurs. Les nobles, qu’ils soient femmes ou hommes reçoivent dans cette école les même types enseignements. Or, les rôles sociaux des hommes et des femmes à l’époque de Louis XIV étaient bien différents. L’art de la guerre par exemple était seulement réservé aux hommes.
Un univers horrifique
Dans ce premier tome de sage, Victor Dixen pose les bases de son univers qu’il veut résolument horrifique. Nous retrouvons un des monstres sacrés de la littérature fantastique : le vampire. Cependant, à mon plus grand bonheur, ses traits monstrueux ne sont pas gommés. Il a certes des caractéristiques physiques séduisantes, mais elles sont également effrayantes, car vue comme éloignées du naturel, comme cadavérique. De même pour ses caractéristique psychologiques. Le vampire est dans ce roman déshumanisé et cela pose les bases d’un texte horrifique.
Dès le début de ce tome, nous sommes mis dans le bain d’un univers résolument sanglant, ce qui était à prévoir lorsqu’on parle de vampire. De nombreuse référence à la culture horrifique et à la culture fantastique sont présentes au fil du récit : de Frankenstein à Twilight en passant par le conte de blanche-neige. Le tout nous donne un récit visuel avec des descriptions très précises. L’univers présenté est aussi dynamique et plein de suspenses et il plaira sans aucun doute à des lecteurs adolescents. Malgré tout l’histoire reste prévisible : thème de la vengeance, histoire d’amour, jeu de pouvoir… Nous retrouvons les ingrédients classiques des romans adolescents du genre.
Une personnage principale spéciale
Si Jeanne nous est présentée dans un premier temps comme une héroïne, elle a plutôt la figure de l’anti-héroïne. A l’image du monde dans lequel elle gravite, elle est violente, agressive et prête à tout pour arriver à ses fins : meurtre, haute trahison… Et ses camarades de classes ne sont pas en reste. Seul personnage sympathique à mes yeux son amie Makao, victime d’une possession, qui cache un monstre sous sa belle chevelure noire. J’ai aimé sa dualité, son caractère profondément gentil et son courage.
Le roman en bref
En mêlant élément horrifique et historiques Victor Dixen nous propose une uchronie résolument originale. Une lecture pleine de rebondissements qui reste malgré tout assez prévisible et ne sort pas des codes classiques du roman adolescent.
Vampyria (1) : La cour des ténèbres
Victor Dixen
Robert Laffont, 2020
Ma note : ★★☆☆☆
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