
Le réseau de l’enfer
Quels sont tes besoins ? Quels sont tes désirs ? Qu’importe ta requête, Need te l’apportera. Need, c’est le nouveau réseau social à la mode dans le lycée de Nottawa. Bien mystérieux, il fut malgré tout très vite adopté par toute la communauté. Mais si ses utilisateurs ont cru dans un premier temps vivre un rêve, ils vont bientôt se retrouver piéger dans ce réseau social cauchemardesque…
Un roman à suspense
J’avais déjà entendu parlé de Joëlle Charbonneau puisqu’elle est l’autrice de la série L’élite, qui a connu un certain succès. Or, je n’avais pas encore eu l’occasion de découvrir ses romans. En passant devant le rayonnage des romans Yong Adult de ma bibliothèque, j’ai vu ce titre, dont le résumé m’a tout de suite attiré.
Je recherchais un titre glaçant, avec du suspense et je fut servi. Ce roman est très prenant, je l’ai d’ailleurs dévoré en une nuit. De plus, c’est vraiment agréable de se lancer dans un one shot parce entre toute ces séries YA on ne s’y retrouve plus !
Roman sur les désirs et les réseaux sociaux
Ce roman questionne la notion de besoin mais également notre humanité. Sommes-nous capables d’aller jusqu’à renier nos valeurs profondes dans le seul but de répondre à un besoin immédiat ? Il dénonce également le matérialisme présent dans notre société et le consumérisme à outrance. La majorité des adolescents présents sur le réseau social n’aspiraient en effet qu’à obtenir de beaux objets, des choses chères afin de ressentir une émotion brève, puisqu’elle était bien vite remplacé par le désir d’un autre objet. Ce cycle infernal est le reflet parfait de notre société, où nous ne somme jamais rassasiés et toujours stimulés à consommer plus, tout un tas de choses inutiles et qui ne nous apporteront jamais qu’un bonheur futile. Les réseaux sociaux comme une vitrine de notre vie, ne font qu’amplifier ce besoin de reconnaissance sociale, qui passe bien souvent par le matérialisme.
Je trouve que ce roman fait également écho à l’expérience de Milgram, pratiqué par des psychologues pour évaluer le degré d’obéissance qu’un individu peut avoir face à une autorité qui va à l’encontre de ses valeurs. L’expérience de Need est franchement dans la même veine et arrive à une conclusion similaire. En se cachant derrière le réseau social, les individus se disent que ce qu’il ont fait était nécessaire et qu’ils n’avait pas le choix. Que ce n’était pas si grave, que leurs actions seraient sans conséquences. Dans le cas contraires, ils ne seraient pas tenu responsables puisqu’ils ont obéis à une autorité supérieure.
Une loupe sur les maux adolescents
Si au début, le récit se concentre sur le point de vue d’un personnage en particulier, la jeune Kalee, il bascule très vite sur une alternance entre les auteurs des principaux actes de la plateforme Need. Cette alternance donne du rythme au récit et permet de comprendre les situations plus en profondeur.
Ce roman se concentre donc sur la personnalité et la psychologie de chacun des protagonistes. Nous suivons une Kalee assez attachante. Déterminée, exigeante, tant avec les autres qu’avec elle même et profondément en colère de sa situation de vie. Il faut dire qu’elle n’a pas une vie facile, entre son frère qui se bat pour survivre, son père qui est parti sans donner de nouvelles et sa mère qui la mise de côté. D’autres protagoniste sont en manque de reconnaissance, de frisson, de sens à leur vie… Nous retrouvons à travers leur yeux tous les questionnements adolescents, mis en valeur par Need.
Le roman en bref
A travers un texte addictif et plein de suspense, Joëlle Charbonneau nous entraine dans le piège mortel du réseau social « Need ». Au fil des pages, elle tisse la toile d’un étrange système, dans lequel tout un lycée va se retrouver piéger, forçant à se dévoiler la pire nature de certains des protagonistes. Un roman prenant sur la notion de désir.
Need
Joëlle Charbonneau
Milan, 2016
Ma note : ★★★☆☆
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