Vladimir, surnommé Vlad par ses proches, est handicapé moteur. Cette année, il intègre l’ULIS, une section du collège spécialisée pour les jeunes atteint de handicap. Passionné de cinéma, il va faire un pari fou avec ses nouveaux copains : participer à un concours de court métrage. Armé de sa canne et d’une passion débordante, il va chercher à prouver à tous qu’il ne faut pas se fier aux apparences.
J’ai découvert Séverine Vidal avec son titre Quelqu’un qu’on aime, un road trip que j’avais beaucoup aimé. En voyant son nouveau roman dans mon office, j’ai décidé de renouveler l’expérience. Avec ces chapitres courts et ses propos justes, cette histoire, où tout semble quand même un peu trop simple, nous fait plaisir, rire et sourire. Si la thématique traitée dans Quelqu’un qu’on aime était déjà sensible (maladie d’Alzheimer), Nos cœurs tordus est un roman beaucoup plus engagé.
Ce roman déconstruit en effet les clichés qui entourent le handicap. Pour cela, les auteurs ont astucieusement choisi de présenter l’histoire à travers les points de vues interne de différents personnages. En plus de nous amener à mieux s’identifier aux personnages, on apprend donc à les connaitre plus en détails et à mieux comprendre les situations qu’ils traversent. Après, cela nécessite aussi une plus vive concentration afin de bien identifier les changements et comprendre le récit.
Les notions de tolérance et d’acceptation de la différence sont aussi prépondérantes dans le récit. Il nous apprend à voir au delà mais aussi à s’accepter et cultiver son unicité. Le choix de développer l’intrigue autour de la création d’un film vient aussi enrichir les réflexion autour de notre rapport au corps, de l’image de soi… L’expression artistique permet par exemple une révélation très importante dans le développement du personnage de Mathilde. En effet, c’est à travers le théâtre qu’elle va prendre confiance en elle. Pour la première fois, elle va oser affronter le regard des autres et s’exprimer au delà de son handicap. Mon personnage préféré est Vlad, sans conteste le plus attachant de la bande. Vif, créatif et passionné, il est surtout plein d’humour ce qui amène de la légèreté à cette thématique qui aurait pu être mélodramatique.
Si vous êtes intéressés par la thématique du handicap, je vous conseille aussi Ma dernière chance s’appelle Billy D, une histoire d’amitié improbable entre un jeune garçon perturbé et un trisomique.
Avec son intrigue touchante et ses histoires d’amour toutes mignonnes, ce roman plaira sans nul doute aux lecteurs dès dix ans. C’est un petit bonbon, à dévorer pour reprendre le sourire !
Nos cœurs tordus
Séverine Vidal et Manu Causse
Bayard Jeunesse
Ma note : ★★★★☆
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